Martine Dugrenier a été tirée du sommeil par la sonnerie de son téléphone cellulaire ce matin. Au bout du fil, un journaliste et une question: que pensez-vous de l'exclusion de la lutte des Jeux olympiques?

La lutteuse, qui a représenté le Canada aux Jeux de 2008 et 2012, qui vit une passion mordante pour la lutte depuis près de 15 ans, a eu l'impression de vivre un cauchemar. «C'était comme un mauvais rêve.»

Dans les quelques heures qui ont suivi, Dugrenier a lu tout ce qu'elle pouvait lire sur l'affaire: le Comité international olympique a retiré mardi la lutte olympique de ses 26 sports officiels en vue des Jeux de 2020.

Le sport antique fera partie d'une liste de huit disciplines - avec le squash, l'escalade, le karaté, le wushu, le baseball/softball, le wakeboard et le roller - de laquelle le CIO choisira en septembre un heureux élu qui viendra s'ajouter en 2020. En somme, la lutte n'est pas tout à fait morte, mais n'est pas forte.

«C'est sûr qu'on entendait de temps en temps des rumeurs sur l'avenir de la lutte, mais rien de sérieux, a expliqué Dugrenier en entrevue à La Presse. Je pensais que le nombre de lutteurs était en hausse - entre autres en Afrique - je pensais que le sport connaissait un renouveau. C'est une surprise. 

Celle qui a fini deux fois cinquième aux Jeux s'explique mal la décision des autorités olympiques. Elle note que les gradins étaient bien plein à Londres pour les épreuves de lutte. «Peut-être que notre sport ne passe pas bien à la télé, je ne sais pas. Les Jeux olympiques sont devenus une grosse business, avec de gros revenus.»

Elle arrive aussi difficilement à comprendre pourquoi la lutte a écopé dans le lot des 26 sports olympiques actuels. Cinq disciplines étaient dans la balance: le hockey sur gazon, le canoë-kayak, le taekwondo, le pentathlon moderne et la lutte.

La Montréalaise originaire de Laval note que contrairement au pentathlon - «où il faut un cheval et une piscine» - la lutte ne demande aucun équipement particulier. «C'est un sport pratiqué partout dans le monde, autant dans les pays pauvres que les pays riches», lance Dugrenier, 33 ans.

- Plus de détails dans La Presse de mercredi.