Le Comité international olympique (CIO) a créé la surprise mardi en évinçant la lutte, un des sports olympiques ancestraux, du noyau dur des disciplines qui composeront le programme des JO d'été de 2020.

La lutte, sport des Jeux olympiques antiques et quasi indéboulonnable dans les Jeux modernes, n'est pas encore officiellement mise à la porte. L'approbation du programme olympique de 2020 se fera lors de la session du CIO en septembre à Buenos Aires, en même temps que le choix de la ville hôte de ces Jeux, parmi les trois finalistes Istanbul, Madrid ou Tokyo.

Mais la recommandation adoptée par la commission exécutive du CIO lors de sa réunion mardi à Lausanne, met la lutte déjà bien hors Jeux.

Alors qu'une seule place reste à prendre pour 2020, la Fédération internationale de lutte (FILA) est condamnée à passer par la case «candidature». Elle se retrouvera en concurrence avec sept autres sports qui frappent à la porte des JO: le squash, l'escalade, le karaté, le wushu - un art martial -, le baseball/softball, le wakeboard - un sport nautique - et les sports de roller.

Dans le but de permettre une révision, la commission exécutive devait choisir quel sport, parmi les 26 présents aux Jeux de Londres, ne mérite pas d'avoir sa place automatiquement huit ans plus tard.

Alors que tous ont été évalués en fonction d'une quarantaine de critères, comme leur popularité et leur universalité, cinq se seront retrouvés dans la balance: hockey sur gazon, canoë-kayak, taekwondo, pentathlon moderne et lutte.

La lutte voulait un programme étendu

Il a fallu plusieurs tours de scrutin à bulletin secret au sein de la commission exécutive pour aboutir au surprenant «élu»; quelques voix au final ont fait la différence entre le pentathlon moderne et la lutte sans que le CIO explique clairement son choix.

«On avait un rapport de la commission des programmes qui était excellent avec beaucoup de faits et sur ces faits, les membres de la commission exécutive ont fait leur choix», a expliqué Thomas Bach, l'un des membres influents du CIO.

«Une surprise? Cela dépend du sens qu'on donne au mot. On avait entendu parler de plusieurs sports. Et on a eu trois ou quatre tours de vote sur cette décision. Pendant le vote, on a vu que la lutte était toujours là, et à la fin ce n'était plus une grosse surprise», a ajouté celui qui passe pour l'un des favoris pour succéder au Belge Jacques Rogge à la présidence du CIO, en septembre.

Le softball et le baseball avaient connu un destin similaire quand en 2009, ils avaient été retirés du programme des JO-2012 pour faire place au golf et au rugby à VII à Rio de Janeiro en 2016.

Cette recommandation du CIO a fait l'effet d'une douche froide au sein de la FILA, selon un membre de la direction contacté par l'AFP. D'autant plus que la lutte cherchait à obtenir exactement l'inverse du CIO: une extension de son programme afin de garantir l'équité entre les compétitions masculines et féminines.

Dans un communiqué, la Fédération a fait part de sa «stupéfaction» et assuré qu'elle prendra «toutes les mesures nécessaires pour convaincre la commission exécutive et les membres du CIO du non-sens de cette décision envers l'un des sports fondateurs des Jeux olympiques antiques et modernes».