À l'instar de son ami et colocataire Hugo Houle, Antoine Duchesne poursuivra sa carrière en Europe l'an prochain. Le cycliste de 24 ans s'apprête à signer un contrat avec Direct Energie, nouveau nom de l'équipe Europcar, avec qui il vient de terminer sa deuxième saison.

Rien n'est officiel, mais Duchesne doit s'entretenir avec le manager Jean-René Bernaudeau dans les prochains jours pour finaliser une entente qui s'est matérialisée la semaine dernière.

«Jamais rien n'est coulé dans le béton, mais normalement, tout devrait être beau et je resterai avec Direct Energie, a indiqué Duchesne hier midi. Jean-René n'a qu'une parole. Je suis assez confiant.»

Moins généreuse que celle d'Europcar, la commandite de Direct Energie, troisième fournisseur français de gaz et d'électricité, fera passer le nombre de coureurs de la formation continentale professionnelle de 26 à 20 ou 21. L'arrivée de Sylvain Chavanel, d'Adrien Petit et de quatre amateurs signifie qu'une douzaine de membres de l'effectif actuel partira.

«Ça montre que l'équipe est satisfaite de mon travail, s'est réjoui Duchesne. Je suis bien content de cette marque de confiance.»

À sa deuxième saison chez Europcar, il a terminé 138e du Tour d'Espagne, il y a deux semaines. Le cycliste de 24 ans a senti les bienfaits de ce premier grand tour à la course sur route des Championnats du monde de Richmond, où il a pris le 61e rang dimanche.

«J'ai dit que je me sentais bien en sortant de la Vuelta, mais je ne savais pas comment j'allais réagir sur 260 bornes, a dit Duchesne. J'ai eu une grande amélioration si je compare aux classiques que j'ai faites au printemps. Après 200 bornes, même dans une bonne journée, je sentais que je coinçais un peu. Là, j'avais encore du jus jusque tard dans la course. C'est un bel indicateur de ma force et de ce que je peux faire dans les prochaines années.»

En vacances pour le prochain mois, Duchesne repart dès vendredi en France. Il arrivera à temps pour la fin des vendanges dans un petit vignoble où il fera un stage. Hugo Houle, avec qui il partage une maison dans la grande région d'Avignon, a signé un contrat de deux ans avec AG2R La Mondiale, une formation du World Tour.

La stabilité pour Numainville

Par ailleurs, Joëlle Numainville garde elle aussi sa place dans le peloton européen. La Montréalaise de 27 ans a renouvelé son contrat avec l'équipe suisse Bigla, qui s'appellera Cervélo-Bigla en 2016.

«On roule sur du Cervélo et l'équipement est quand même très important pour moi, a souligné la championne canadienne. J'ai un beau calendrier et je n'aime pas trop le changement, surtout en année préolympique. Je ne me voyais pas partir ailleurs.»

Samedi, Numainville a fini 11e de la course sur route des Mondiaux de Richmond. Elle a raté de peu la sélection finale de neuf coureuses. «Il ne m'en manque pas beaucoup, a constaté celle qui a terminé à neuf secondes de la médaillée d'or, la Britannique Elizabeth Armitstead. J'ai tout le temps été dans le coup. J'ai manqué un peu de punch à la fin. Je n'ai pas de regrets. C'est là que je suis rendue. Ça me donne la motivation de continuer le bon travail.»

Après avoir surtout travaillé pour des coéquipières durant les classiques printanières, la sprinteuse a adopté un style plus agressif par la suite. À la Course by Le Tour de France, sur les Champs-Élysées à la fin du mois de juillet, elle a tenté de revenir seule sur la future gagnante, la Néerlandaise Anna Van der Breggen.

L'an prochain, elle vise une place dans l'équipe olympique. Elle sait que le parcours de Rio, nettement plus accidenté que celui de Richmond, ne lui sied pas particulièrement. Comme les sélections seront discrétionnaires, elle ne tient pas sa place pour acquise. «Il va falloir que je m'adapte, a-t-elle concédé. Je devrai changer quelques choses durant l'hiver. Je devrai perdre du poids, c'est sûr, pour être là avec les meilleures.»

Le Canada peut espérer compter sur trois partantes aux JO. Actuellement 11e au classement de l'Union cycliste internationale, le pays devra cependant rester parmi les 13 premiers pour conserver ce nombre.

Photo fournie par l'équipe Bigla

Joëlle Numainville