Cette semaine, une question posée à nos journalistes en lien avec notre dossier du week-end sur Montréal, ville de sport.

Alexandre Pratt

Un club de baseball professionnel. Le baseball fut pendant longtemps le sport le plus populaire à Montréal. Même des joueurs du Canadien, comme Maurice Richard, Doug Harvey et Bill Durnan, étaient des vedettes des losanges locaux. Le départ des Expos a créé un vide dans la vie montréalaise. C’est qu’un club de baseball vous accompagne jour après jour pendant plus de six mois. Son début de saison marque l’arrivée du printemps. Son élimination, l’automne qui s’installe pour de bon. Sa présence est réconfortante – surtout avec une petite laine en fin de saison. Je m’ennuie de ça.

Simon-Olivier Lorange

Ce n’est pas un souhait uniquement pour Montréal, mais il faut bien commencer quelque part : des billets à prix abordable. Les matchs « premium » du Canadien et les prix « dynamiques » de l’Omnium Banque Nationale, par exemple, font en sorte qu’une sortie d’à peine quelques heures peut coûter plusieurs centaines de dollars. L’inflation et la hausse des taux d’intérêt ont frappé les consommateurs de plein fouet. Évidemment que les organisations sportives ont aussi vu leurs frais d’exploitation augmenter, mais la hausse constante des prix d’entrée était amorcée bien avant. La tolérance des partisans est-elle infinie ? Les prochaines années le diront. Mention honorable, par ailleurs, au CF Montréal, aux Alouettes et au Rocket de Laval, que le public peut aller encourager sans liquider le régime épargne-études des enfants.

Nicholas Richard

De l’humilité. À plusieurs égards, la métropole se compare aux autres grandes villes nord-américaines. Sur le plan culturel, économique et gastronomique, Montréal fait partie du lot, assurément. Toutefois, sur le plan sportif, c’est un peu moins vrai. Notre chauvinisme semble nous aveugler la plupart du temps. Toronto, Boston et New York, pour ne nommer que ceux-là, sont de véritables villes de sport. J’aurais tendance à dire que Montréal est davantage une ville d’évènements qu’une ville de sport. Les gens répondent présents à l’Omnium Banque Nationale, au Grand Prix de Formule 1 ou au marathon, mais sinon, la ville n’a rien à voir avec ses grandes sœurs avec seulement une équipe parmi les quatre ligues majeures. Montréal est la ville du Canadien. Tandis que Toronto est la ville des Leafs, des Jays et des Raptors. Et que Boston est la ville des Bruins, des Patriots, des Red Sox et des Celtics.

Jean-François Tremblay

À Montréal, il manque une chose plus que tout : des raisons d’utiliser le Stade olympique. J’ai pu profiter du Stade olympique pour une multitude d’évènements, de l’Impact aux Expos en passant par le Monster Spectacular (apportez des bouchons pour les enfants). Et je l’avouerai franchement, je sais que le « Gros O » n’est pas exactement au goût du jour, mais je m’en fous. Je veux y voir les Alouettes devant 40 000 personnes, je veux revivre la visite de David Beckham, j’ai envie de me rappeler les grandes années des Expos. Rien ne bat la communion avec 40 000 autres fans de sport dans cette odeur de béton et de hot-dogs, suivie de cette interminable marche vers le métro ou la rue Sherbrooke. Stade, je m’ennuie de toi. Surtout, ne change jamais.

Richard Labbé

Bien sûr que dans un monde idéal, je rêverais d’un club de la NFL, qui pourrait par ailleurs s’appeler les Marjo de Montréal, en hommage à l’une de nos plus grandes représentantes. Mais encore plus, peut-on prétendre être une ville sportive de premier plan sans avoir dans nos parages un club de soccer qui prendrait part à la forme la plus pure de ce sport, c’est-à-dire la version intérieure, dans un aréna, comme il se doit ? Ceux qui savent savent. Il n’y a rien de plus poétique qu’un joueur de soccer qui recrée la scène de la mort d’Othello, mais sur un tapis synthétique, vert de préférence, tel que Pelé lui-même l’aurait voulu. Il y a un club de soccer intérieur à Detroit, par exemple, et il y en a un à Milwaukee, deux villes dont les dirigeants sont actifs et présents, de toute évidence à l’écoute des besoins de leurs citoyens. Montréal mérite du soccer intérieur. Montréal mérite mieux.

Appel à tous

Selon vous, que manque-t-il le plus à Montréal dans le domaine du sport, et pourquoi ?

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