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Toucher ou non son plein salaire

J’aimerais savoir ce qui se produit quand un joueur fraîchement repêché signe un contrat avec une équipe de la LNH. Est-ce qu’il touche réellement le salaire qu’on lui accorde, et ce, peu importe où il joue lors de la saison suivante ? Par exemple, est-ce qu’un jeune de 18 ans qui signe un contrat dans les six chiffres pour trois ans sera payé son plein salaire même s’il retourne à son équipe junior ?

Jean-Philippe Fortin

Réponse de Simon-Olivier Lorange 

Dans un contrat d’entrée, la seule somme qu’un joueur est assuré de toucher, c’est son « boni de signature ». Prenons l’exemple de l’attaquant Shane Wright, repêché le mois dernier par le Kraken de Seattle. Son contrat d’entrée, valide pour trois ans, prévoit annuellement un boni de signature de 95 000 $ et un salaire de 855 000 $. S’il passe la saison à Seattle, il empochera donc 950 000 $, le maximum prévu par la convention collective. S’il passe la saison dans la LNH, il recevra cette somme en entier. S’il est cédé aux Frontenacs de Kingston, dans la Ligue junior de l’Ontario, il gardera seulement son boni de signature.

Tout va bien ? On ajoute un niveau de difficulté. Si un joueur âgé de 18 ou 19 ans en date du 15 septembre a en poche un contrat, mais ne dispute pas au moins 10 matchs dans la LNH pendant la saison, il empoche bel et bien son boni de signature, mais son contrat de trois ans se décale dans le temps. Reprenons l’exemple de Wright : s’il passait toute la saison à Kingston, son contrat actuel, plutôt que de se conclure en 2024-2025, comme prévu, serait valide jusqu’en 2025-2026.

Poursuivons : ce phénomène peut se produire deux fois. Kaiden Guhle, né en janvier 2002, est dans cette situation. Son premier contrat professionnel devait s’amorcer en 2020, à 18 ans. Il a été décalé. En septembre 2021, il avait 19 ans. Décalé de nouveau. Il a donc empoché deux bonis de signature, mais jamais encore son salaire de la LNH, et son contrat d’entrée est désormais valide jusqu’en 2024-2025.

Avoir son mot à dire dans un transfert

PHOTO PAU BARRENA, AGENCE FRANCE-PRESSE

Jules Koundé

Au soccer, lors de la saison des transferts, à quel point le joueur ciblé par une autre équipe a-t-il son mot à dire quant à sa destination ? Étant fan de Chelsea, j’ai vu beaucoup de joueurs avec un profil intéressant se tourner malheureusement vers le Barça en plein milieu d’une rumeur imminente de transfert les liant à mon club londonien cet été. La saga Jules Koundé étant l’exemple parfait se liant à ma question. Je comprends que le club ciblant un joueur négocie d’abord avec celui-ci quant à ses arrangements salariaux et, si une entente survient, négocie ensuite des frais de transfert avec le club propriétaire du joueur. En supposant qu’un joueur est poursuivi par deux clubs en même temps et qu’une des offres est beaucoup plus intéressante pour le club qu’une autre, à quel point le club vendeur pourrait-il accepter une offre inférieure pour simplement satisfaire un joueur sortant ?

Olivier Furness

Réponse de Jean-François Téotonio

Un transfert de joueur dans le soccer européen implique quatre parties : le club vendeur, le club acheteur, le joueur, ainsi que son agent. À la première interrogation, la réponse est somme toute simple : si le joueur ne souhaite pas un transfert ou signer un contrat avec telle ou telle équipe, rien ne l’oblige à le signer. C’est à lui que revient la décision finale.

Cela dit, le club vendeur peut prendre différents moyens pour l’encourager fortement à partir en acceptant le transfert proposé. Il peut notamment l’avertir qu’il n’aura plus sa place dans l’alignement. Et donc qu’il ne jouera plus vraiment s’il reste. C’est rude, mais légal. Il y a aussi une pression exercée par l’agent : certains ont mauvaise presse, et la réputation de ne vouloir que le plus gros profit. Au détriment de ce qui serait peut-être plus bénéfique pour le joueur.

Maintenant, si l’athlète a une destination préférée, mais que l’offre du club acheteur est en deçà de l’évaluation qu’en fait le club vendeur, un processus d’enchères sera certainement enclenché. Il serait très surprenant que le club vendeur accepte une offre plus basse que ce qu’il a déjà sur la table. Quitte à garder un joueur mécontent.

L’exemple de Jules Koundé en est un bon. Tout indique que Chelsea avait une entente avec Séville pour son acquisition. Mais la préférence du Français, c’était de rester en Espagne et de se joindre au FC Barcelone. Pour lui, il n’a jamais été question de rejoindre Chelsea. Séville, Koundé et son agent ont donc résisté longtemps au club anglais avant de finalement entendre ce qu’ils voulaient entendre de la part du Barça. Mais ce n’est pas toujours possible. Tous les clubs n’ont pas les mêmes moyens.

Repêchés à 19 ans ?

PHOTO ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Les trois premiers joueurs repêchés en 2005 : Bobby Ryan, Sidney Crosby et Jack Johnson

J’aimerais savoir pourquoi les hockeyeurs doivent être repêchés à 17 ans ou 18 ans. Ils ont souvent un développement physique tardif et cela compromet leur santé. Leur développement se déroulerait-il mieux s’ils étaient repêchés vers 19 ans, comme dans les autres sports ?

David Blais

Réponse de Simon-Olivier Lorange

Le repêchage à 19 ans est un sujet qui revient périodiquement dans la LNH. Nombreux sont ceux qui encouragent cette idée. Dans une entrevue accordée à RDS en 2020, André Tourigny, aujourd’hui entraîneur-chef des Coyotes de l’Arizona, a livré un plaidoyer en ce sens. Repêcher des joueurs plus matures physiquement permettrait aux recruteurs d’avoir une vision plus juste de leur réel potentiel, faisait-il valoir. Dans le camp adverse, on souligne que les propriétaires d’équipe et même l’Association des joueurs ne jubileraient pas de voir les athlètes perdre potentiellement une année complète de carrière – car s’ils commencent plus tard, rien n’indique qu’ils joueraient davantage d’années. D’autres, encore, craignent de devoir priver la ligue et ses partisans de jeunes talents bruts. Les Connor McDavid et Austin Matthews de ce monde, par exemple. Mentionnons ici que cet argument ne concerne qu’une infime minorité de surdoués. En 2021-2022, seulement deux joueurs ont disputé au moins un match à 18 ans, et un seul la saison précédente. En définitive, le débat n’est pas clos, et il a même pris de la vigueur en 2020-2021, au moment où les ligues juniors de l’Ontario et de l’Ouest canadien étaient paralysées. Le changement, toutefois, ne nous semble pas imminent.