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Controverse autour du Bill-Masterton

Est-ce exact qu’aucun journaliste francophone n’a voté pour Carey Price pour l’attribution du trophée Bill-Masterton ? Pouvez-vous révéler pour quel joueur vous avez voté ? Je lis La Presse et je suis fan du Canadien depuis mon plus jeune âge. J’ai presque 70 ans et je suis déçue.

Sylvie Robert

Réponse de Simon-Olivier Lorange :

Avant toute chose, quelques éléments de contexte. Plusieurs trophées, notamment le Bill-Masterton, sont remis à la suite d’un vote de la Professional Hockey Writers Association (PHWA), qui regroupe la majorité des journalistes écrits (journal ou web) couvrant les activités d’équipes de la LNH. Les trois journalistes affectés à temps plein à la couverture du Canadien à La Presse en font partie.

Le trophée Bill-Masterton, rappelons-le, récompense le joueur qui « incarne le mieux la persévérance, l’esprit sportif et le dévouement au hockey », selon le site de la LNH. Le vote se fait en deux étapes. D’abord, tous les membres des médias qui couvrent une équipe donnée désignent un joueur par marché. Il y a donc, pour ce trophée, 32 joueurs nommés. À Montréal, c’est Carey Price qui a reçu le plus de votes. Il était donc le représentant du CH. Les membres de la PHWA avaient ensuite le loisir de voter pour le joueur de leur choix parmi les 32 nommés. Et Price a gagné.

Maintenant, ce que vous soulignez, madame Robert, est exact : les seuls votes que le gardien a reçus de journalistes montréalais ont été ceux d’Eric Engels, de Sportsnet (vote de 1re place), et d’Arpon Basu, d’Athlétique (3e place). Neuf membres de la PHWA représentant La Presse (3), Le Journal de Montréal (3), La Presse Canadienne (1), RDS.ca (1) et Athlétique (1) ont voté pour des joueurs autres que Price. Cela a été interprété par de nombreux partisans comme un affront au Canadien et à son gardien vedette, ce qui n’est pas le cas.

Ces journalistes ont jugé, et je m’inclus dans le lot, que d’autres athlètes avaient été plus méritants en 2021-2022, tout simplement. Enfin, puisque vous posez la question, Richard Labbé et moi, sans nous consulter, avons donné notre vote de première place à Justin Danforth, des Blue Jackets de Columbus, qui a disputé à 29 ans sa toute première saison dans la LNH. Quant à Guillaume Lefrançois, il a plutôt opté pour Kyle Okposo, des Sabres de Buffalo, qui a tourné la page sur des années marquées par les blessures et qui s’est ouvert sur ses problèmes de santé mentale.

Lisez notre reportage sur Kyle Okposo Lisez notre reportage sur Justin Danforth

Qui tire ?

Bonjour, j’aimerais savoir qui décide du joueur qui sera désigné pour tirer un penalty ou un coup franc. Il me semble normal que cela soit le coach, mais lors d’un récent match du CF Montréal, il y a eu une dispute entre deux joueurs pour savoir qui allait tirer. Merci de m’éclairer.

François LeBel

Réponse de Jean-François Téotonio :

Les situations de jeux sur coups de pied arrêtés sont généralement répétées à l’entraînement, et c’est l’entraîneur qui décide du tireur. Mais ça dépend aussi du positionnement sur le terrain, et de la stratégie à employer dans les circonstances. On a récemment vu Djordje Mihailovic et Romell Quioto se tenir tous les deux derrière le ballon. C’est généralement Mihailovic le tireur, autant sur corner que sur coup franc. On peut vouloir créer de la confusion chez l’adversaire, qui ne saura qu’au moment de l’impact avec le cuir qui le frappera. Finalement, sur ce coup franc précis, Mihailovic a fait une courte passe pour Quioto, qui s’est occupé d’envoyer le ballon dans la surface. Pour certaines équipes, comme la sélection nationale du Portugal, il n’y a absolument aucun doute à propos de celui qui prendra le tir : aussi longtemps que Cristiano Ronaldo jouera au soccer, il se tiendra fin seul derrière le ballon pour le coup franc.

Une demi-occasion ?

Lorsque j’écoute la diffusion des matchs européens à la télé, je me demande pourquoi la personne qui décrit le match parle de “half chance” lors d’un tir au but. Un tir est un tir, non ? Pourquoi le qualifier ainsi ?

Lorraine Dagenais

Réponse de Jean-François Téotonio :

On parle de « half chance », ou de « demi occasion » de marquer, lorsque celle-ci n’est pas claire, nette et précise. Lorsqu’on s’attend à ce qu’un joueur inscrive un but, en vertu d’un positionnement avantageux sur le terrain ou parce qu’il n’a qu’un nombre minime d’adversaires à battre avant de faire bouger les cordages, il s’agit là d’une vraie occasion. Ou de « clear chance », comme diraient les Anglais. S’il venait à rater son tir, les partisans lui en voudraient.

A contrario d’une tentative un peu plus ambitieuse, issue d’un tir de loin ou d’un angle restreint. On accepte plus facilement un raté après une telle « demi occasion ». Finalement, un tir est un tir, oui. Mais on fait quand même la distinction entre un tir tenté — donc simplement envoyé en direction du filet – et un tir cadré, donc bloqué par le gardien ou la défense.

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