(Columbus) Question piège : qui a été l’attaquant des Blue Jackets de Columbus le plus « hot » au cours des six dernières rencontres du club ?

Patrik Laine ? Eh non. Oliver Bjorkstrand ? Même pas proche. Avec quatre buts dans l’intervalle, c’est Justin Danforth qui a mené les vestons bleutés.

À moins de suivre avec assiduité les activités des Jackets, ce nom ne résonne pas très fort aux quatre coins de la ligue. Les partisans du Canadien ne l’ont encore jamais vu à l’œuvre, car une blessure au genou l’a privé des deux duels contre les Montréalais.

Si l’on se penche sur son cas, c’est surtout en raison d’une longue et élogieuse réponse qu’a fournie l’entraîneur-chef Brad Larsen après une question sur… Josh Anderson.

Un peu de contexte ici : lundi dernier, Martin St-Louis a élaboré sur le travail individuel qu’il faisait avec Anderson.

On connaît les offensives de l’attaquant, réputé pour sa force physique et sa vitesse. Or, le gros ailier est résolument timide depuis le début du mois de mars, avec une récolte de seulement trois buts et quatre points en 17 matchs. Après avoir occupé l’aile droite du premier trio pendant quelques semaines, son entraîneur l’a muté à différents endroits dans la formation. St-Louis a expliqué qu’il souhaitait qu’Anderson contrôle mieux sa vitesse et « étudie » davantage le jeu, quitte à prendre un petit pas de recul sur le plan offensif. Un processus qui nécessite de la patience, avait-il ajouté.

De retour au Nationwide Arena, mercredi matin, à quelques heures du match opposant le Canadien aux Blue Jackets. Brad Larsen connaît parfaitement bien Josh Anderson. Il était entraîneur adjoint des Blue Jackets pendant les quatre saisons complètes qu’a passées l’Ontarien à Columbus. « J’ai adoré le coacher », a-t-il dit d’emblée, vantant ses qualités humaines comme ses attributs de hockeyeur.

Interrogé sur les capacités de changer le profil d’un joueur de 27 ans, comme Anderson, Larsen a mentionné qu’« à la minute ou tu arrêtes de vouloir t’améliorer, un autre gars va te dépasser ».

Et de se lancer dans un long monologue sur le célèbre Justin Danforth.

Ténacité

À 29 ans, le natif d’Oshawa termine ces jours-ci sa première saison complète dans la LNH. Jamais repêché, il a fait ses classes dans la NCAA après quatre ans dans le junior A ontarien. Après deux saisons professionnelles partagées entre l’ECHL et la Ligue américaine, il a traversé l’Atlantique, où l’attendaient deux campagnes en Finlande et une autre en Russie. Ses 55 points en 58 matchs chez le Vityaz de Podolsk en ont fait le sixième pointeur de la KHL, en 2020-2021, ce qui lui a valu un tout premier contrat de la LNH, à Columbus.

« Il a eu un camp d’entraînement correct, mais je l’ai renvoyé dans la Ligue américaine, a raconté Brad Larsen. Je voulais qu’il change des choses, notamment sur le plan de la ténacité. Il jouait au centre, mais je le voyais plutôt à l’aile. Il devait se trouver une utilité, car il n’allait pas percer notre top-6. »

Le petit attaquant de 5 pi 9 po et 180 livres a pris acte des remarques qu’on lui a formulées et il a pris la route pour Cleveland, où jouent les Monsters, club-école des Blue Jackets. À la mi-novembre, il a été rappelé dans la LNH. Et bien que deux blessures l’aient ralenti, il a su se révéler comme un incontournable.

« Il s’est battu pour revenir, a encore dit Larsen. Il est plus énergique, plus physique, ce qu’il ne pouvait montrer avec constance pendant la première partie de sa carrière. C’est dur, même très dur, de changer à cet âge. Mais avec de la volonté et de la détermination, c’est possible. »

Danforth vient par ailleurs de signer une prolongation de contrat de deux ans, signe que sa transition a été réussie. Il obtient désormais du temps de glace en avantage numérique, et il a récolté 11 points, dont 9 buts, en 36 matchs cette saison. Oh, et il joue maintenant au centre.

« Tout le monde peut faire croître son jeu, encore faut-il ne pas être têtu », a conclu son entraîneur.

Si Justin Danforth y est arrivé, difficile de croire que les ajustements demandés par Martin St-Louis ne soient pas à la portée de Josh Anderson.

En bref

David Savard et Josh Anderson, qui ont disputé respectivement 587 et 267 matchs à Columbus, reviendront tous les deux pour la première fois au Nationwide Arena dans un nouvel uniforme. Savard s’est joint au Tricolore comme joueur autonome l’été dernier, mais Anderson a été échangé en octobre 2020. Vu la pandémie de COVID-19, le Canadien n’avait toujours pas mis les pieds à Columbus. Si l’on se fie à l’accueil qu’ont récemment reçu Nick Foligno et Cam Atkinson, on peut croire que Savard et Anderson auront eux aussi droit à un bel hommage.

Martin St-Louis apportera deux changements mineurs à sa formation en vue du match de mercredi soir. L’attaquant Tyler Pitlick remplacera Jesse Ylönen, qui a été cédé au Rocket de Laval, tandis que le défenseur Chris Wideman prendra la place de Corey Schueneman, laissé de côté. Les attaquants Laurent Dauphin, Michael Pezzetta et Mathieu Perreault, de même que les défenseurs Kale Clague et William Lagesson, regarderont la partie en tenue de ville. Samuel Montembeault sera devant le filet. Son opposant sera Elvis Merzlikins.

Au moins un joueur des Blue Jackets de Columbus disputera son premier match dans la LNH. Le défenseur Nick Blankenburg, 23 ans, vient tout juste de terminer sa carrière universitaire au Michigan et a signé un contrat comme joueur autonome il y a quelques jours. Son ex-coéquipier au Michigan, Kent Johnson, choix de premier tour des Blue Jackets en 2021 (5e au total), est lui aussi prêt à franchir cette nouvelle étape, mais un problème de visa de travail pourrait empêcher ce Canadien de jouer mercredi soir. On ne saura que pendant la période d’échauffement si le joueur de centre vivra ou non son baptême.