Nouveaux entraîneurs, nouvelles recrues, nouvelle stratégie : le Royal de Montréal, l’équipe professionnelle d’ultimate frisbee du Québec, est prête à affronter les Outlaws d’Ottawa le 25 juillet lors d’un premier match qui lancera la saison partout au pays.

Après une saison 2020 annulée en raison de la pandémie, le Royal de Montréal a hâte de pouvoir jouer du disque. Il compte mettre à l’épreuve une équipe renouvelée le dimanche 25 juillet à 13 h, au complexe sportif Claude-Robillard, dans le nord de Montréal. « Notre objectif, c’est de performer un match à la fois et de nous améliorer tout au long de la saison », indique le cocapitaine de l’équipe Malik Auger-Semmar.

L’arrêt en 2020 a entraîné un changement au sein de l’équipe. Un nouveau duo d’entraîneurs et quatre recrues, sur neuf joueurs au total, se retrouvent aujourd’hui sur le terrain.

« On est dans un virage jeunesse au Royal. Avec l’année de pause, ça a fait une séparation entre l’ancienne garde, de 2017 à 2019, et aujourd’hui », explique Malik Auger-Semmar, qui joue pour le Royal depuis 2017.

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Malik Auger-Semmar (au centre) et André Arsenault (à droite), à l’entraînement

L’équipe a faim de jeu, même si le retour sur le terrain – mesures sanitaires obligent – a été exigeant. Dès le mois de mai, les entraînements ont repris à l’extérieur, en bulle de huit joueurs, avec des masques.

On a dû revoir toute notre stratégie, donc ç’a été beaucoup d’énergie et ç’a été plus difficile pour les joueurs, avec les masques.

Isabelle Lemay, nouvelle aide-entraîneuse du Royal de Montréal

Un sport de plus en plus connu

Il s’agit d’une septième saison pour l’équipe du Québec au sein de l’American Ultimate Disc League (AUDL). Cette année, les matchs se déroulent entre équipes canadiennes, à cause de la fermeture de la frontière américaine. Seuls les Outlaws d’Ottawa et les Toronto Rush seront de la compétition, en plus du Royal. « Notre objectif cette année, c’est de gagner contre les autres équipes canadiennes », résume Jean-Lévy Champagne, président du club.

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Jean-Lévy Champagne, président du club du Royal de Montréal

« Vitesse », « spectaculaire » et « technique » : voilà les trois mots employés par Malik Auger-Semmar pour décrire l’ultimate frisbee. « C’est un sport plus impressionnant par rapport aux autres, ajoute Isabelle Lemay, parce qu’il y a des jeux physiques, des plongeons et des attrapés spectaculaires. »

Sur la superficie d’un terrain de football américain, deux équipes de sept joueurs s’affrontent. À une vitesse impressionnante, ils s’échangent le disque, large comme une assiette, en fonçant vers la zone de but adverse. « Tout se joue dans notre capacité à mettre de la rotation dans le frisbee avec notre poignet », décrit Malik Auger-Semmar.

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

L’équipe professionnelle d’ultimate frisbee le Royal de Montréal jouera son premier match de la saison le dimanche 25 juillet.

Dans les rangs professionnels, le joueur en possession du disque a huit secondes pour faire une passe, sans jamais arrêter sa course. Une équipe compte un but lorsqu’un joueur attrape le disque dans la zone de but adverse.

Nouveaux visages

Le Royal de Montréal aborde la saison 2021 avec beaucoup de nouveaux visages. Jon Hayduk, nouvellement arrivé de Vancouver, remplace l’ancienne entraîneuse-chef Caroline Cadotte. Jon Hayduk a joué au sein de l’équipe Furious George de Vancouver – soit celle qui a connu le plus de succès au pays – et a aussi participé à cinq championnats du monde à titre d’entraîneur.

Il est assisté d’Isabelle Lemay, ancienne joueuse professionnelle, notamment de l’équipe du Canada qui a remporté la médaille d’or mixte aux championnats du monde de 2012, au Japon. Selon elle, l’arrivée de Jon Hayduk amène un nouveau style de jeu, « parce qu’il a la vision du style de l’Ouest, donc on a le meilleur des deux mondes ».

Pour toute la famille

« Quand je suis arrivé à la Fédération en 2017, il y avait 5900 membres et une douzaine de clubs. Juste avant la pandémie, on a dépassé les 10 000 membres, donc on a presque doublé en trois ans », raconte avec enthousiasme Guillaume Proulx-Goulet, directeur général de la Fédération québécoise d’ultimate.

Aujourd’hui, on trouve 30 clubs régionaux d’ultimate frisbee au Québec, d’Amos jusqu’à Sept-Îles en passant par Plessisville, Saint-Hyacinthe et Matane.

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Sacha Poitte-Sokolsky à l’entraînement

Les compétitions sont accessibles aux familles et très festives. Isabelle Lemay, enceinte de son troisième enfant, peut en témoigner. Le 25 juillet, des jeux gonflables seront montés en périphérie du terrain afin que les parents puissent y laisser leurs bambins et se détendre en regardant le match. « Quand il y a des canicules, on ajoute des jeux d’eau ! », renchérit Jean-Lévy Champagne.

Un billet coûte 23 $ par adulte, 17 $ pour les étudiants et 54 $ pour une famille de deux adultes et deux enfants. Jusqu’à 2500 personnes pourront y assister des gradins, dans le respect de mesures sanitaires.

Responsabilité et intégrité sont les valeurs fondamentales de l’ultimate frisbee, précise Guillaume Proulx-Goulet. Chez les amateurs, le jeu est autoarbitré. « Sans arbitre, les enfants ​​[ou les joueurs] doivent régler eux-mêmes la situation, souligne-t-il. Ça transmet des valeurs de respect et de résolution de conflit. »

Saviez-vous que ?

L’ultimate frisbee serait né d’une bataille de nourriture. Selon la Fédération québécoise d’ultimate, c’est en 1940 qu’un étudiant de l’Université Yale, aux États-Unis, avait terminé son repas en lançant les moules à tarte de la Frisbie Pie Company. « D’un simple jeu, il est devenu un sport à part entière, avec ses règles, ses clubs, ses compétitions », peut-on lire sur le site internet de la Fédération.