20 médailles en 5 participations aux Jeux paralympiques. Le bilan sportif de l’ancien paranageur Benoit Huot est impressionnant. Mais au-delà des médailles, certaines de celles-ci ont plus de poids que d’autres.

Retour sur les 20 ans de carrière de Benoit Huot dans le premier de cette série de deux textes.

Le sport comme école de vie

Assis dans son salon l’hiver dernier, Benoit Huot fait le bilan de sa carrière sportive. Entre sa nouvelle paternité, l’obtention de son MBA de l’Université Queen’s et ses divers contrats dans le monde des communications, l’homme de 36 ans n’a pas tellement ralenti son rythme de vie depuis l’annonce de sa retraite sportive en janvier 2019. Il n’a pas ralenti son débit non plus.

« C’est fou comment ça passe vite ! Il y a eu des hauts et des bas et j’ai fait du mieux que je le pouvais, tant comme athlète, comme personne, pour évoluer et grandir dans les victoires comme dans les échecs. Ç’a été une super aventure et j’espère que les 20 prochaines années seront aussi spéciales et aussi belles. »

Ces nouveaux objectifs sont moins précis que lorsqu’il était un athlète à faire des longueurs de piscine, mais une chose demeure : les deux dernières décennies l’ont forgé.

« Le sport a formé la personne que je suis devenue. Tout ça, c’est grâce au sport. Essayer de trouver un équilibre dans le déséquilibre, c’est ça la haute performance. »

Sydney 2000 : une grande première

Dès ses premiers Jeux, le jeune Benoit Huot fait une forte impression : trois médailles d’or et trois d’argent chez les S10 à Sydney alors qu’il est à peine âgé de 16 ans.

« Je commençais mon cinquième secondaire et c’était vraiment inattendu. Je ne m’attendais pas à avoir d’aussi bons résultats à mes premiers Jeux paralympiques. J’avais cette fougue intérieure, ce désir de succès qui venait de je ne sais pas où et je voulais faire ma marque à ma façon dans le sport. »

Il se souvient n’avoir vu aucun journaliste canadien dans la zone des entrevues après ses courses. En conclusion des Jeux où le Canada terminera troisième en classement des médailles, les médias francophones et anglophones commencent à s’intéresser à lui.

« Mon anglais se limitait à yes, no, toaster et hot-dog. J’ai appris l’anglais grâce au sport. »

Athènes 2004 : la récolte presque parfaite

À Athènes, Huot frôle la perfection avec cinq médailles d’or et une d’argent.

« J’ai perdu l’or par 8 centièmes de seconde au 100 mètres dos. Côté performance, ç’a été mes plus grands Jeux. Par contre, c’est à Londres que j’ai été au sommet de mon art, que ce soit en maturité, en expérience ou en sensations. »

Mais avant d’être en pleine possession de ses moyens dans la capitale britannique, l’athlète devra passer par le moment le plus difficile de sa carrière : les Jeux de Pékin en 2008.

La suite demain.