(Buffalo) Kim Pegula a choisi de conserver son poste de présidente des Sabres de Buffalo et continuera de miser sur la rentabilité à long terme du petit marché, même si elle est critiquée pour sa mauvaise gestion de l’équipe.

La copropriétaire de l’équipe a mentionné à l’Associated Press lors d’un récent entretien qu’elle considère être la personne la mieux placée pour diriger les opérations du club new-yorkais, bien qu’elle ait reconnu du même souffle que le processus pour relancer l’organisation prend plus de temps que prévu.

« Parfois, je me fâche contre moi-même et je me dis : comment ai-je pu rater ça ? C’est de ma faute’ », a déclaré Pegula, en référence au processus de reconstruction amorcé l’an dernier.

« C’est ce que j’essaie de faire, j’essaie de remodeler et de réinventer l’organisation en fonction de ce que Terry et moi avions imaginé, a-t-elle ajouté. J’ai toujours misé sur la rentabilité, sur la manière d’assurer que nous demeurions à Buffalo à long terme. »

Pegula a abordé les difficultés financières attribuables à la pandémie du coronavirus, et son impact économique sur le comté d’Érié, où le taux de chômage a grimpé à près de 20 % en avril.

Les Sabres font déjà partie des plus petits marchés de la LNH, et le secteur manque cruellement d’entreprises aux reins solides qui peuvent générer des ventes et de la commandite.

Le climat économique, jumelé à la disette de neuf saisons des Sabres sans participation aux séries éliminatoires, suscite de nombreuses interrogations quant à la capacité du club à ramener les partisans dans les gradins la saison prochaine.

Les Sabres, qui ont déjà dû établir un plafond pour les ventes de billets de saison, éprouvent des ennuis à faire salle comble ces dernières années. Selon Forbes, ils figurent au 24e échelon parmi les équipes du circuit Bettman avec des revenus d’opérations avoisinant 1,9 million en 2018-19.

Pegula a déclaré qu’elle misera sur l’efficacité afin d’assurer la stabilité financière à long terme de l’organisation.

« Des décisions très difficiles devront être prises, mais la personne qui est au sommet de la pyramide doit les prendre, a-t-elle confié. Je crois que nous sommes dans une position favorable, mais qu’il nous reste encore du chemin à parcourir. »

Cependant, d’aucuns estiment que les problèmes des Sabres sont attribuables aux décisions de la famille Pegula.

En plus de continuer à verser un salaire à d’ex-employés, la famille Pegula a été critiquée pour avoir créé une méga-entreprise du divertissement, Pegula Sports and Entertainment (PSE), qui possède de nombreuses concessions, dont les Bills de Buffalo, dans la NFL.

La famille Pegula a surtout été critiquée pour une série de coupes faites en avril, dont le congédiement de 21 employés, parmi lesquels se trouvaient plusieurs dirigeants réputés, dont le vice-président responsable des ventes de billets, John Sinclair.

L’ex-gestionnaire des Sabres, Larry Quinn, n’a pas digéré le congédiement de Sinclair.

« Quand tu tentes de sauver ta base de partisans, la personne-ressource pour tes partisans c’est John Sinclair, donc cette décision n’a aucun sens, a déclaré Quinn à l’Associated Press.

J’aurais dissous PSE. Beaucoup d’argent dort là-dedans. J’aurais dissous tout ça, carrément.

L’ex-gestionnaire des Sabres, Larry Quinn.

De plus, les Sabres ont vu défiler une cohorte d’entraîneurs et de dirigeants depuis l’achat du club par la famille Pegula en février 2011.

L’équipe est dirigée par son sixième entraîneur, son troisième directeur général, et Pegula est sa quatrième présidente, après Pat LaFontaine, qui a claqué la porte soudainement en février 2014, seulement quatre mois après son embauche.

Alors, que l’avenir réserve-t-il ?

« Est-ce que je veux occuper ce poste pour l’éternité ? Non, a évoqué Pegula à propos de son poste de présidente. Qui sait, j’apprécie cette fonction. Ouais, je resterai en poste un bon moment. »