La crise des médias a aussi des conséquences dans le monde du plein air: les Québécois ont failli perdre le magazine Géo plein air.

Pierre Hamel, qui éditait déjà les magazines Oxygène, Kmag et Nature sauvage par l’entremise d’Orinha Médias, a décidé de braver les tendances et de reprendre Géo plein air. Le premier numéro de la nouvelle ère est dans les kiosques depuis quelques semaines.

«Je ne pouvais pas comprendre qu’on puisse ne plus avoir un beau magazine de plein air payant au Québec, alors qu’il y a des pratiquants partout», a indiqué M. Hamel.

D’une certaine façon, c’est la deuxième fois que Pierre Hamel achète Géo plein air. Il était chez Vélo Québec, où il éditait déjà Vélo mag, lorsque l’organisation a acheté Géo plein air il y a 25 ans.

«On avait transformé le magazine et on avait eu un bon succès», se rappelle-t-il.

Pierre Hamel a quitté Vélo Québec il y a une dizaine d’années pour créer un magazine de course à pied, Kmag, puis un magazine de plein air gratuit, Oxygène. Plus tard, il a récupéré un magazine haut de gamme payant, Nature sauvage.

«J’ai considéré que Géo plein air, c’était une bonne idée complémentaire, raconte M. Hamel. Mais je me suis fait appeler pour me faire dire: "Eh, crime! Tu vas encore dans l’imprimé?"»

C’est que la crise que vivent les médias d’information touche également les magazines.

«Nous avions trois magazines, Québec science, Vélo mag et Géo plein air, raconte Suzanne Lareau, présidente-directrice générale de Vélo Québec. Depuis quatre ans, chaque année, on perdait des revenus publicitaires de 100 000 $, des revenus qui ne revenaient pas. Géo plein air était celui qui était le plus difficile à rentabiliser parce que c’est celui qui avait le plus de concurrence sur le marché.»

Cette concurrence était notamment le fait de magazines gratuits, comme Espaces et Oxygène.

«C’était un casse-tête: comment le ramener à la rentabilité?, se rappelle Mme Lareau. On a reviré ça de tous bords, tous côtés, mais on avait l’impression de se battre contre des moulins à vent. On a décidé de s’en départir, on n’avait plus d’énergie à mettre là-dedans.»

Évidemment, ce n’était pas une bien bonne période pour vendre un magazine. Heureusement, Pierre Hamel s’est montré intéressé.

S’il n’y avait pas eu cet intérêt, le magazine aurait mis fin à sa publication. Je suis très contente de voir que le magazine continue. Je sais qu’avec Pierre [Hamel], ça va être bien fait, ce sera toujours aussi pertinent.

Suzanne Lareau, présidente-directrice générale de Vélo Québec

À la suite de l’acquisition de Géo plein air, Pierre Hamel a décidé de mettre fin au magazine Oxygène. Il fera également passer le nombre de parutions de Géo plein air de six à quatre par année.

«Nous avons pris le contenu et la grille d’Oxygène pour la passer à Géo plein air, précise M. Hamel. Ce sera vraiment un nouveau Géo plein air

Il entend notamment mettre l’accent sur l’aspect visuel pour que le magazine se démarque de la concurrence.

«Il y aura aussi des chroniques qui reviendront régulièrement sur la nutrition, l’entraînement, l’environnement.»

Le magazine se concentrera sur les destinations au Québec, en Ontario, aux États-Unis et dans les provinces de l’Atlantique. De temps en temps, il y aura aussi des récits de Québécois à l’étranger.

Comme Géo plein air est un magazine à abonnements, il peut bénéficier de subventions de Patrimoine Canada.

En étant offert en kiosque, il serait plus accessible que les magazines gratuits, comme Oxygène.

«Oxygène était disponible dans 165 points de distribution, note Pierre Hamel. Là, il sera disponible dans 3500 kiosques, partout au Québec. Ça donnera la chance à tout le monde de se le procurer plus facilement.»

Pierre Hamel compte sur la structure de coûts extrêmement légère d’Orinha Médias pour rentabiliser Géo plein air.

«C’est une organisation à but non lucratif, explique-t-il. Je suis le seul employé. Les autres sont à contrat ou pigistes. C’est une structure très souple. Les frais fixes sont moins élevés que pour d’autres magazines.»

Il table également sur une certaine convergence entre les trois magazines qui pourrait intéresser les annonceurs.

«Nous sommes une gang de passionnés, lance Pierre Hamel. C’est une passion, on y croit, on est prêts à faire de petits sacrifices pour pouvoir partager notre passion avec les gens.»

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