Laissée de côté pendant la moitié de la saison, Magali Harvey a rebondi avec éclat aux deux derniers tournois des Séries mondiales de rugby à sept, à Londres et à Amsterdam.

Après avoir assuré sa participation aux Jeux olympiques de Rio, l'équipe canadienne a démontré sa puissance en remportant son tout premier tournoi des Séries mondiales avec une victoire à l'arraché contre l'Australie, la semaine dernière, aux Pays-Bas.

Deuxième pointeuse de son pays à ces deux événements, Harvey a confirmé son retour en forme après avoir raté les trois tournois précédents.

«Je ne savais pas à quoi m'attendre, combien de temps j'allais jouer ou pas, a-t-elle souligné au téléphone hier. Donc, chaque fois que j'embarquais sur le terrain, tu fais ta job et tu essaies de ne pas trop en faire. Tu fais ce qu'ils [les entraîneurs] s'attendent de toi. Au final, ç'a vraiment bien été. Je crois que c'est l'un des tournois où on a le mieux joué en équipe.»

Défait en finale une semaine plus tôt à Londres, le Canada a effacé le mauvais souvenir de son pire tournoi de l'année à son domicile de Langford, en Colombie-Britannique (6e), à la mi-avril. «La pression additionnelle de jouer à la maison n'a juste pas été super bien gérée», estime Harvey, qui n'était pas de la formation.

Forte compétition interne

Mise à l'écart pour une tendinite à une cuisse subie au premier tournoi de la saison, en décembre, Harvey a dû prendre son mal en patience après avoir recouvré la santé. Avec 24 joueuses pour 12 postes disponibles, la compétition interne est féroce.

«Il y a des filles qui travaillent vraiment fort pour faire partie de la sélection, témoigne la joueuse internationale de l'année 2014. Elles ont mérité d'être là. Dans mon cas, oui, c'était frustrant, mais en même temps, ça te motive à pousser, à vouloir être meilleure.»

L'athlète de 24 ans dit avoir amélioré son jeu défensif, certains points techniques et sa capacité à détecter les moments les plus opportuns pour se porter à l'attaque.

«Toutes les filles ont progressé, précise-t-elle. Tout le monde a une meilleure compréhension du plan de jeu. Notre niveau d'exécution est de loin meilleur que dans le passé. On a de la super vitesse parce que les ballons bougent encore plus vite, sortent plus vite.»

Harvey profite de quelques jours de congé chez elle à Québec avant de remettre le cap sur Victoria pour la reprise de l'entraînement, lundi. La troupe de l'entraîneur-chef John Tait se préparera alors pour les Jeux panaméricains de Toronto (11-12 juillet), où elle fera figure de favorite.

«Ce sera excitant d'en faire partie parce que c'est une façon de promouvoir le rugby à travers le Canada. On a hâte de montrer notre rugby», s'enthousiasme Harvey, tout en rappelant qu'il faudra d'abord faire sa place dans la sélection.

14 minutes d'incertitude

La Nouvelle-Zélande a bouclé les six tournois des Séries mondiales au premier rang, devant le Canada. Après 37 victoires consécutives, les Kiwis ont cependant fléchi, s'inclinant devant l'Espagne à Londres avant d'être déculottées 34-5 par les Américaines à Amsterdam.

«À ce stade-ci, toutes les équipes s'améliorent, rappelle Magali Harvey. Que ce soit contre la sixième équipe ou la première, c'est toujours un défi. Le rugby à sept, ce n'est [qu'un match de] 14 minutes. Beaucoup de choses peuvent se passer en 14 minutes.»

En plus de la Nouvelle-Zélande et du Canada, l'Australie et l'Angleterre ont assuré leur qualification pour les Jeux olympiques de Rio de Janeiro.

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Classement final des Séries mondiales

1. Nouvelle-Zélande 108 points

2. Canada 96

3. Australie 94

4. Angleterre 76

5. États-Unis 76

6. France 72

7. Russie 60

8. Fiji 32

9. Espagne 26

10. Brésil 20

* Les quatre premières équipes sont qualifiées pour les JO de Rio.