Lors des 2 étapes Pyrénéennes, les coureurs qui nourrissaient des ambitions pour le maillot jaune à Paris ont eu une bonne impression de leur niveau de forme. Ainsi, Ils ne sont plus que 5 ou 6 a réellement pouvoir prétendre trôner sur le podium à Paris : 3 des favoris intiaux soit l'Australien Cadel Evans, le luxembourgeois Frank Schleck et le russe Denis Menchov, et 2 surprises : L'Autrichien Kohl et l'américain VandeVelde.

Depuis, les 3 étapes de transition entre le massif franco-espagnol et les Alpes, tout comme l'étape de demain, sont des journées de nervosité pour ces favoris. Ils doivent se tenir devant le peloton pour éviter toute «cassure» ou des chutes, mais ils n'ont pas beaucoup à gagner et tout à perdre. Ils sont nerveux en attendant de savoir si ce sera véritablement leur année ou non : tout se jouera dans les Alpes et au dernier contre-la-montre.

Pour les sprinters et les rouleurs, ces étapes sont une belle occasion de briller. Heureusement qu'une échappée a réussi à aller au bout, le champion de Norvège Arvesen en tête, parce que sinon cette semaine ne se résumerait qu'à un seul nom : Mark Cavendish, natif de l'île du Mans. Le jeune sprinter britannique est si impressionnant qu'il donne l'impression que les sprinters chevronnés –McEwen, Zabel, Freire et Hushovd – sont sur le frein à main dans les derniers 300 mètres.

Ces étapes des alpes mettront toutefois les sprinters plus à l'épreuve. En effet, les cols difficiles dans les Pyrénées étaient près de l'arrivée, ce qui rendait l'atteinte des délais plus facile. C'est qu'à chaque étape on élimine les coureurs qui arrivent plus loin qu'un certain pourcentage du temps du gagnant – en général on parle de 15 % dans les étapes de montagne- et qu'il est plus facile d'atteindre ces délais si on de fait décrocher à 60km de la fin qu'à....150km. Parions que le nombre de coureurs diminuera d'au moins 20 coureurs d'ici mercredi soir.

Entretemps, pariez que la véritable explication aura lieu à l'Alpe d'huez. Je vois bien Frank Schleck prendre le maillot par quelques secondes à Cadel, avec Menchov en embuscade jusqu'au dernier contre-la-montre. La surprise viendra aussi, selon moi, du petit grimpeur autrichien, hélas trop mauvais au contre-la-montre pour viser la tête du classement général final.

Eh puis, encore une fois, ces derniers jours ont été marqués par des affaires de dopage. Même s'il est bon de rappeler que cela ne concerne que 3 ou 4 des 180 engagés au départ (à peine plus de 2%) il reste que cela fait encore mal. A ce sujet, madame Christian Ayotte, l'une des scientifiques canadiennes les plus crédibles dans lutte contre le dopage, souligne que si tous les sports professionnels étaient aussi engagés dans lutte anti-dopage que le cyclisme, l'on se rendrait compte que ce n'est pas le seul sport avec ce fléau. Au moins, on peut essayer de se réconforter avec le fait que le cyclisme a le courage de se prendre en main.

Sur ce, espérons que nous ne parlerons que de cyclisme ces prochains jours.