(Paris) Robes, talons, corps dénudés : la féminité est à la mode à Paris, outrageusement théâtrale ou relevée par une pincée de folie pour oublier les temps difficiles, et incarnée un peu plus par les rondes.

Voici les cinq choses à retenir de la semaine du prêt-à-porter féminin printemps-été 2023, qui se termine mardi.

Robe habillée

Chez Givenchy, la robe est la reine. Vert fluo, elle est drapée et moulante. Bleu ciel, elle laisse apercevoir la lingerie intégrée. Les rouges ont des dos travaillés avec un décolleté ou des rubans.

Certaines se portent avec de longs gants évoquant ces tenues chic et cinématographiques créées par le fondateur de la maison, Hubert de Givenchy, pour Audrey Hepburn, après plusieurs saisons où l’accent était mis sur le streetwear par le styliste américain Matthew Williams.

Des gants habillés ont accessoirisé les robes de la Britannique Victoria Beckham, qui a fait ses débuts à la Paris Fashion week avec une collection glamour et sexy.

Coupées en biais, larges d’épaules et avec la taille soulignée, elles sont avantageuses pour la silhouette, élégantes et modernes.

Le Belge Dries Van Noten a proposé des robes noires structurales et fluides avec une abondance d’imprimés fleuris.

La Danoise Cecilie Bahnsen a fait défiler des princesses en baskets dans des robes volumineuses, cool et romantiques, avec l’idée de « créer quelque chose de précieux pour chaque jour ».

Talons détournés

PHOTO FRANCOIS MORI, ASSOCIATED PRESS

La femme Hermès est soulevée par des sandales avec une semelle en lames de fibre de carbone qui procure une allure spatiale. « Un mélange de la technologie et de l’archaïsme », explique à l’AFP Pierre Hardy, designer de chaussures chez Hermès.

On n’associerait pas les talons à l’univers de la styliste féministe de Dior, Maria Grazia Chiuri, et, pourtant, ils sont l’élément clé de sa collection.

« Je ne l’ai pas fait dans le passé et je suis satisfaite parce que la référence vient de Catherine de Médicis », a-t-elle expliqué à l’AFP. De petite taille, cette Italienne, arrivée à la cour de France en 1533, a été la première à utiliser les compensés pour être plus grande et s’imposer.

La femme Hermès est soulevée par des sandales avec une semelle en lames de fibre de carbone qui procure une allure spatiale. « Un mélange de la technologie et de l’archaïsme », explique à l’AFP Pierre Hardy, designer de chaussures chez Hermès.

Chez Rochas, la femme marche sur des talons « aquariums » et Dries Van Noten propose des chaussures fleurs.

Évasion

PHOTO JOHANNA GERON, REUTERS

Maria Grazia Chiuri a voulu faire du défilé Dior « une fête baroque », avec des éléments de « stupéfaction » : « dans ce moment historique lourd, la mode est le seul territoire où on peut encore jouer ».

Maître des défilés apocalyptiques, l’Américain Rick Owens a livré un message d’optimisme avec de l’eau jaillissant de fontaines et des tenues aux couleurs solaires.

Ce changement vient de ses séjours en Égypte, où il « admire avec soulagement ce qui survit après d’innombrables guerres ».

Maria Grazia Chiuri a voulu faire du défilé Dior « une fête baroque », avec des éléments de « stupéfaction » : « dans ce moment historique lourd, la mode est le seul territoire où on peut encore jouer ».

Charles de Vilmorin, de Rochas, s’est invité au mythique théâtre des Folies Bergère pour une « ode à l’insouciance » avec des froufrous et des crinolines.

Les rondes existent

PHOTO EMMANUEL DUNAND, AGENCE FRANCE-PRESSE

La collection sensuelle de robes et de maillots échancrés de la créatrice belge Ester Manas est présentée en grande partie par des mannequins grande taille.

Couleurs vives et coupe qui dévoile la peau et les courbes : les rondes « existent », assure la Belge Ester Manas.

Sa collection sensuelle de robes et de maillots échancrés est présentée en grande partie par des mannequins grande taille.

La mannequin vedette américaine ronde Ashley Graham a défilé en mini-robe pour Balmain, dont le styliste Olivier Rousteing promeut la diversité.

Le Français Victor Weinsanto ironise sur les préjugés, avec une tenue qui coupe le corps en multipliant les bourrelets.

Stop à l’élitisme

PHOTO JOHANNA GERON, REUTERS

« La mode ne peut pas être un domaine uniquement élitiste », dit Victor Weinsanto, qui intègre dans sa collection ses « potes » artistes et créateurs de mode et fait défiler ses muses aux morphologies variées.

« La mode ne peut pas être un domaine uniquement élitiste », dit Victor Weinsanto, qui intègre dans sa collection ses « potes » artistes et créateurs de mode et fait défiler ses muses aux morphologies variées.

Le Géorgien Demna a fait défiler son ami Kanye West dans la boue pour Balenciaga, en assurant que tout ce qui est « exclusif et visuellement onéreux » était dépassé.

Victoria Beckham a donné une leçon du cool à l’anglaise, venant se mêler aux invités avec son mari et ses enfants pour poser et prendre un verre après le défilé.