(Paris) Cravate, pantalon flottant, bomber ou salopette : la femme chez Louis Vuitton est une éternelle adolescente dans la collection automne-hiver 2022, qui a défilé lundi au musée d’Orsay.

Au milieu des sculptures de la Grande galerie, elles avancent en baskets, cheveux au vent.

Pantalon gris large à rayures décoré de grosses perles, chemise blanche, cravate à fleurs, veste chocolat surdimensionnée et chaussures plates : le ton est donné dès le premier passage.

Pour Nicolas Ghesquière, styliste des collections femmes de Louis Vuitton, il s’agit de « retrouver l’instinct du vêtement non conformiste ».

Ici un gros pull rouge noué comme une ceinture sur une longue robe romantique qui dénude les épaules. Là, des robes-salopettes sur des pulls larges avec les mêmes motifs ou contrastés et d’imposants bracelets en formes irrégulières.

PHOTO VIANNEY LE CAER, ASSOCIATED PRESS

« Cette collection est dédiée à la jeunesse en espérant qu’elle puisse garder comme un vêtement parfait la poésie irrésolue de l’adolescence », écrit le créateur dans la note d’intention du défilé.

Un tailleur-pantalon gris large et drapé se porte avec une cravate de la même couleur avec une autre veste surdimensionnée dessus.

Des portraits sur des robes sont tirés des images du photographe de mode britannique David Sims des années 90.

Une robe t-shirt en noir et blanc avec des portraits se porte sur un pantalon à fleurs et des mocassins à bout ouvert, dans une esthétique mixant couleurs, imprimés et textures à première vue incompatibles.

PHOTO JULIEN DE ROSA, AGENCE FRANCE-PRESSE

Des portraits sur des robes sont tirés des images du photographe de mode britannique David Sims des années 90.

« Cette collection est dédiée à la jeunesse en espérant qu’elle puisse garder comme un vêtement parfait la poésie irrésolue de l’adolescence », écrit le créateur dans la note d’intention du défilé.

Le dernier look (aussi important que le premier dans un défilé), un t-shirt à larges rayures sur une robe à fleurs fluide est en bleu et jaune, les couleurs du drapeau ukrainien, est une façon subtile d’inscrire le défilé dans le contexte géopolitique.

La semaine dernière, la maison a annoncé avoir donné 1 million d’euros (1,4 million $) pour aider les enfants touchés par la guerre menée par la Russie en Ukraine.

PHOTO VIANNEY LE CAER, ASSOCIATED PRESS

Le dernier look, un t-shirt à larges rayures sur une robe à fleurs fluide est en bleu et jaune, les couleurs du drapeau ukrainien, est une façon subtile d’inscrire le défilé dans le contexte géopolitique.

À la sortie du musée d’Orsay, dans la foule des badauds qui guettent l’arrivée des vedettes ou photographient les looks de rue, un homme brandit une affiche remerciant « les maisons de la Fashion week qui soutiennent l’Ukraine, spécialement Balenciaga ».

Demna, le créateur géorgien de Balenciaga et lui-même réfugié d’une guerre avec la Russie, a rendu dimanche un vibrant hommage à l’Ukraine avec un poème récité en ukrainien pendant le défilé, des t-shirts aux couleurs de l’Ukraine posés sur chaque siège et une note expliquant que la mode perdait « son droit d’exister » pendant la guerre.