À l’occasion de la célébration des 60 ans de la maison Saint Laurent, qui a débuté la semaine dernière simultanément dans six musées à Paris, voici les cinq confrontations les plus marquantes entre les créations du grand couturier Yves Saint Laurent et les œuvres d’art contemporain au Centre Pompidou.

PHOTO STEPHANE DE SAKUTIN, AGENCE FRANCE-PRESSE

Robe Mondrian

« Révolutionnaire », maintes fois copiée partout dans le monde et inspirant d’autres œuvres d’art, c’est la robe Mondrian, dessinée en 1965 par Yves Saint Laurent, qui a popularisé le peintre néerlandais, l’un des pionniers de l’abstraction. « C’est quasiment à ce moment-là que la mode change de statut et commence à devenir un art en soi », estime Aurélie Samuel, directrice des collections du musée Yves Saint Laurent, à Paris.

PHOTO STEPHANE DE SAKUTIN, AGENCE FRANCE-PRESSE

Art cinétique

Une robe orange à jupe ample avec des motifs giratoires est installée au milieu des tableaux de Sonia Delauney, artiste française d’origine ukrainienne. Saint Laurent s’intéresse à l’œuvre du couple Sonia et Robert Delauney : il a dans son studio des livres des artistes, qui ont surtout travaillé ensemble sur la recherche de la couleur pure et du mouvement des couleurs simultanées.

PHOTO SARAH MEYSSONNIER, REUTERS

Motifs Vasarely

« Vous aurez du mal à croire que les robes ont été faites dans les années 1970 », dit Madison Cox, président de la Fondation Pierre Bergé-Saint Laurent. Longues ou mi-longues, coupe épurée, motifs géométriques : les robes exposées au Centre Pompidou contre les panneaux de Victor Vasarely « sont en vitrine de mode aujourd’hui », souligne Madison Cox. Victor Vasarely, plasticien franco-hongrois, s’est distingué de son vivant par la création d’une nouvelle tendance : l’art optique.

PHOTO STEPHANE DE SAKUTIN, AGENCE FRANCE-PRESSE

Nu pop

En 1966, Yves Saint Laurent réalise en jersey – la « seule matière moderne », selon lui – des robes inspirées par les Great American Nudes du peintre pop américain Tom Wesselmann. C’est également de l’œuvre de ce dernier que s’inspire régulièrement Gary Hume, membre du groupe des Young British Artists. Gary Hume isole des détails anatomiques, comme le bras d’une meneuse de claque tenant un épais pompon jaune.

PHOTO SARAH MEYSSONNIER, REUTERS

Renard vert ou kitsch assumé

En 1964, Martial Raysse inaugure la série Made in Japan, qui détourne les icônes de l’histoire de l’art, dont La grande Odalisque d’Ingres qui est photographiée, recadrée, peinte à l’aérographe puis sertie de colifichets et d’une mouche en plastique. En 1971, Yves Saint Laurent présente la collection inspirée par la mode sous l’Occupation. La même démarche d’appropriation et de désacralisation l’anime. Pièce centrale de la collection : un manteau en renard vert.