(Milan) La maison italienne Gucci, fleuron du groupe français Kering, a clos mardi avec un grand défilé, sur le thème de l’enfance et de la masculinité plurielle, la semaine de la mode de Milan qui passe le relais à Paris.

« Tu es invité à ma cinquième rave d’anniversaire. (Signé) Ale », pouvait-on lire sur le carton d’invitation, une carte postale rétro avec un message à l’écriture enfantine.

Ce défilé marquait en effet le cinquième anniversaire du premier défilé chez Gucci du styliste Alessandro Michele, appelé en janvier 2015 à la rescousse pour relancer des ventes en berne.

Un pari réussi, le styliste italien ayant donné à la griffe un nouveau souffle avec des collections audacieuses, souvent très fleuries, qui ont fait exploser les ventes (+37 % en 2017 et +44 % en 2018), même si le rythme de croissance s’est ralenti l’an passé.

Les mannequins ont défilé autour d’un énorme pendule, symbole du temps qui passe, dans une ambiance très sombre.

Pantalons brillant argent ou vert esprit disco, ensemble veste-short vert sur pull-over violet, pantalon abeille ou à carreaux aux couleurs exubérantes… la collection, en revanche, était pétillante, avec en bande-son notamment Sweet Dreams du groupe Eurythmics.

PHOTO LUCA BRUNO, ASSOCIATED PRESS

L’homme Gucci porte aussi des chemisettes très féminines ultra serrées ou une chemise-robe aux motifs enfantins. Il respire l’esprit grunge avec ses jeans déchirés, à porter par exemple avec un gros pull surdimensionné.

L’homme Gucci porte aussi des chemisettes très féminines ultra serrées ou une chemise-robe aux motifs enfantins. Il respire l’esprit grunge avec ses jeans déchirés, à porter par exemple avec un gros pull surdimensionné.

« J’ai commencé ici avec un défilé pour hommes, et ce défilé a été l’occasion de regarder le parcours réalisé ces cinq dernières années, avec une réflexion sur la masculinité », a souligné le styliste à l’issue du défilé.

« Ce n’est pas une narration qui exclut la masculinité “mainstream”, je ne veux pas déconstruire le monde masculin, mais l’élargir, raconter la complexité d’être un homme », y compris avec sa partie féminine, a ajouté Alessandro Michele.

PHOTO MIGUEL MEDINA, AFP

« J’ai commencé ici avec un défilé pour hommes, et ce défilé a été l’occasion de regarder le parcours réalisé ces cinq dernières années, avec une réflexion sur la masculinité », a souligné le styliste Alessandro Michele à l’issue du défilé.

« J’ai imaginé redevenir enfant, ce moment où on peut être libre, moins étiqueté, car quand on commence à grandir, on nous dit : “ça tu ne peux pas le faire” », a-t-il expliqué, en soulignant que sa collection était « un hymne au romantisme et à l’homme ».

Gucci, qui avait opté depuis 2017 pour un défilé mixte pendant la semaine femmes de la mode, effectuait avec ce défilé son retour sur les podiums masculins.

PHOTO MIGUEL MEDINA, AFP

La maison florentine a répondu à l’appel de la Camera della moda, la Chambre de la mode italienne, qui cherche à redonner son aura à la Fashion week masculine.

Grâce au retour de plusieurs maisons, dont Gucci, elle a renoué avec son format originel, finissant le mardi midi, au lieu du lundi soir.

Paris prend le relais dès ce mardi soir avec 53 défilés sur six jours, dans un contexte compliqué par les grèves des transports.