Après la publication d’un dossier sur la lutte contre les changements climatiques, vous avez été nombreux à souhaiter lire et échanger des trucs concrets pour limiter les émissions de gaz à effet de serre de votre ménage. Chaque dimanche, nous vous en présentons un qui sera ensuite analysé par le Centre international de référence sur le cycle de vie des produits, procédés et services (CIRAIG).
Aujourd’hui, un truc de notre lecteur Éric Gervais sous la loupe d’Anne de Bortoli, chercheuse invitée au CIRAIG et spécialiste mobilités et infrastructures durables.

Le truc d’Éric Gervais

Éric Gervais, de Saint-Georges, n’utilise presque plus sa moto. « J’ai brûlé seulement 180 L d’essence depuis l’Halloween 2019 », précise-t-il fièrement. Il s’est offert un vélo électrique fabriqué au Québec, « à l’abri des éléments », dont il se sert à longueur d’année, même l’hiver. « Si c’est trop loin pour l’électrique, je n’y vais point », résume-t-il.

Les commentaires d’Anne de Bortoli

Quand on compare la performance environnement de deux modes de transport, il faut considérer leurs impacts à chaque étape du cycle de vie : production du véhicule, utilisation, entretien, fin de vie. Éric Gervais a eu le bon réflexe : « Le vélo électrique est plus performant que la moto thermique sur tous les plans, indique Anne de Bortoli. Il génère une empreinte carbone et un épuisement des ressources divisés par 4, une atteinte à la santé humaine réduite de moitié et un dommage à la biodiversité divisé par 3. Notamment parce que le vélo est plus léger et parce que le mix électrique québécois a un des impacts les plus faibles de la planète grâce à sa forte part d’hydroélectricité. » Le vélo électrique émet ainsi 15 g d’équivalent CO2 par kilomètre sur 20 000 km de durée de vie, contre 114 g pour la moto moyenne à essence (de type 125 cc), indique Anne de Bortoli. Le recyclage des batteries est encore limité, convient Anne de Bortoli, mais c’est un secteur en pleine effervescence qui permettra de réduire davantage l’impact de l’électromobilité, dit-elle. « Réutiliser en seconde vie ces batteries pour stocker la production alternante des énergies renouvelables (éolien, photovoltaïque) ou récupérer les métaux rares des batteries sont autant de pistes environnementales prometteuses », conclut-elle.