(Montréal) Après des mois de cohabitation avec leur maître à la maison, voilà que plusieurs chiens et chats devront s’habituer à une nouvelle réalité : celle de devoir rester seuls à la maison pour la première fois depuis des mois.

La popularité des animaux de compagnie avait suscité une pénurie au plus fort de la crise. Ces petites bêtes auront besoin de s’adapter à l’absence de leurs propriétaires tandis que certains reprendront tranquillement le chemin du bureau ou de l’école.

Selon le président de l’Ordre des vétérinaires du Québec, le Dr Gaston Rioux, il faudra, pour ces travailleurs, effectuer un retour progressif.

« Il ne faut pas que le choc soit trop brutal, explique-t-il. Il ne faut pas partir et laisser l’animal une journée complète sans qu’il y ait eu d’acclimatation. »

La Dre Karen Prost partage son avis. « Il faut les habituer lentement à s’éloigner de vous », dit-elle. Le but est d’enseigner aux animaux l’indépendance, poursuit la vétérinaire.

De façon graduelle d’abord, comme en les habituant à être dans une autre pièce que la nôtre, en leur donnant petit à petit moins d’attention « pour qu’ils comprennent que vous puissiez être occupé à faire autre chose ».

La vétérinaire suggère aussi de faire des courses quelques minutes à la fois. Bref, il faut que les départs et les absences se fassent lentement et progressivement, au fil du temps. Après quoi, on peut augmenter la durée des sorties jusqu’à quitter le nid familial pour une journée.

Le Dr Rioux précise que ce dernier exercice aide les chiens à « prendre conscience que vous allez revenir à la maison de toute façon ».

Il est également important, selon lui, de tenir compte de l’environnement de l’animal.

Le chien a besoin d’un « espace sécurisant qui ne soit pas trop grand », une cage de taille suffisante peut faire l’affaire. Au fil du temps, on peut habituer l’animal à être dans un espace plus grand tout dépendamment de son âge et son tempérament. Le mot d’ordre est : graduellement.

Autrement, si l’animal se retrouve du jour au lendemain dans une grande pièce ou s’il a la maison à lui tout seul, c’est là qu’il pourrait devenir turbulent et se mettre à mâcher des choses autour de la maison ou détruire des meubles s’il est anxieux, ajoute M. Rioux.

Mme Prost indique également qu’il faut assurer à l’animal un environnement confortable avec « un bon lit, de l’eau et des jouets ».

Les deux professionnels conseillent de se tourner au besoin vers des produits naturels qui pourraient aider le chien à se calmer. Il en existe une variété, des jouets à mâcher au collier apaisant, au vaporisateur antistress.

Mis à part le retour au travail, un autre élément qui pourrait causer de l’anxiété, particulièrement pour les animaux qui ont été adoptés durant la pandémie, est de se retrouver en compagnie d’autres humains. De manière générale, « ces chiens ont moins socialisé avec les autres », d’où l’utilité d’aller au parc à chien ou de se promener avec des amis qui ont également des compagnons à quatre pattes, donne M. Rioux en exemple.

Cet article a été produit avec l’aide financière des Bourses Facebook et La Presse Canadienne pour les nouvelles.