Avant l’annonce par le Canadien qu’il ne protégeait pas Carey Price en vue du repêchage d’expansion de la Ligue nationale de hockey, le gardien et sa femme, Angela, avaient rendez-vous avec certains médias pour discuter d’un nouveau projet. Le couple lance sa propre vitrine sur le site d’Amazon Canada et adopte, par la même occasion, une stratégie en pleine croissance.

« Tout le monde me voit un peu comme un robot », a révélé Carey Price au cours d’une entrevue virtuelle où le plus jeune de ses trois enfants, Lincoln, né en octobre dernier, a fait sentir sa présence. Son aînée, Liv, 5 ans, a aussi montré le bout de son nez au cours de l’entretien. Celui-ci a eu lieu dans l’habitation où la famille s’est installée à la mi-juillet à Kelowna, en Colombie-Britannique, près de sa maison en construction.

« On me perçoit aussi juste comme un joueur de hockey, a-t-il poursuivi. Je suis une personne assez réservée, mais ça ne me dérange pas de faire part de ce que je fais socialement. J’aime montrer quelques-uns de mes passe-temps en dehors de la patinoire. Il y en a pas mal : la pêche, le camping, le tir à l’arc. J’ai longtemps fait du rodéo aussi. J’aime apprendre à faire toutes sortes de choses. Ce peut être tout à fait aléatoire. Mon père et moi, nous sommes pareils de ce côté. Nous aimons embarquer dans nos propres petits projets. »


PHOTO FOURNIE PAR ANGELA PRICE

Angela Price est très active sur les réseaux sociaux grâce à son blogue By Angela. Elle a aussi créé avec Julie Petry (femme de Jeff Petry) la collection de vêtements CHic.

Angela Price, qui est très active sur les réseaux sociaux grâce à son blogue By Angela et son compte Instagram @byangelaprice, suivi par 170 000 personnes, inclut très souvent son mari (parfois trop à son goût, souligne-t-elle à la blague) dans ses messages. Ensemble, ils lancent une page à leur nom sur Amazon.ca, sur laquelle ils affichent les produits qu’ils aiment utiliser dans diverses catégories comme les jeux, les produits pour faire du sport et les activités extérieures, les produits d’entreprises canadiennes, etc.

Consultez le compte Instagram d’Angela Price

« Notre entente avec Amazon découle d’un partenariat commun avec le Club des petits déjeuners, explique Carey Price. Pour moi, c’est ce qui est important. Amazon est une destination de magasinage pour un grand nombre de Canadiens. C’est pratique d’acheter en ligne, particulièrement pour des parents comme nous, compte tenu de tout ce qui se passe dans notre maison. »

Sélection personnalisée

L’entrepreneure, diplômée en marketing de l’Université d’État de Washington, présente déjà les produits qu’elle aime sur ses blogues. L’entente avec Amazon Canada permet d’aller plus loin. Cette pratique en croissance s’appelle en anglais curating, terme dérivé de l’univers des arts.

« C’est une façon pour Amazon d’amener de la fréquentation et d’offrir une rémunération en retour », explique Nicolas Bon, qui a fondé en 2017 l’agence Clark Influence, spécialisée en marketing d’influence. « C’est un peu le modèle du web. Il peut y avoir de nombreux avantages. Pour la famille Price, ce n’est pas forcément pour l’argent, contrairement à d’autres, c’est certain. Le désir profond d’échanger et de faire découvrir les objets qui facilitent le quotidien est très fort sur les réseaux sociaux. »

Angela Price a déjà une notoriété auprès des femmes et des mères. Carey Price et elle ne perdent strictement rien à essayer le programme pour influenceurs d’Amazon. S’ils se rendent compte que cela ne marche pas, ils peuvent se désabonner. Ce serait bête de ne pas le faire.

Nicolas Bon, de l’agence Clark Influence

Le rôle des influenceurs évolue au rythme de la technologie, fait remarquer Sandrine Prom Tep, professeure au département de marketing de l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal. « En ce qui concerne les nouvelles formes de recommandations de produits, l’internet est sans limites, souligne-t-elle. Dans le cas du curating, on n’utilise plus simplement son influence dans une thématique particulière ; on l’élargit à plusieurs thématiques. On fait une sélection de produits, mais à travers plusieurs catégories. On tire profit de son influence au sens plus large. » C’est typique de l’ère des réseaux sociaux, estime-t-elle.

PHOTO EMILIE TOURNEVACHE, FOURNIE PAR L’UQAM

Sandrine Prom Tep, professeure au département de marketing de l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal

« Chaque influenceur devient une marque en soi et un médium. Il utilise sa notoriété pour créer de nouveaux canaux et de nouveaux modèles d’affaires. On peut dire que c’est brillant parce que c’est de l’innovation. On peut aussi dire que c’est juste de l’évolution. Je ne sais pas jusqu’à quel point, si on se plaçait au XIXsiècle, les gens qui recevaient leur espèce de prospectus papier qui annonçait la visite du cirque ou la promotion au magasin général ne se sentaient pas aussi envahis ou agressés. » Chaque média, que ce soit le papier, la radio ou l’internet, précise-t-elle, finit par trouver sa place dans un rééquilibrage de l’écosystème médiatique.

Pour faire du bien

Angela et Carey Price, de concert avec la designer Camille Charland Perez, ont d’ailleurs collaboré au cours des derniers mois avec Amazon Canada afin de récompenser Heather Sim, bénévole en chef du Club des petits déjeuners à l’école primaire Pierre-Rémy, à LaSalle. Cette dernière, grande partisane du Canadien, a pu s’entretenir virtuellement avec son joueur préféré. Elle a aussi eu droit à une transformation déco de son salon, de sa chambre et d’une pièce multifonctionnelle avec un coin bureau.

PHOTOS FOURNIES PAR AMAZON CANADA

Angela et Carey Price, de concert avec la designer Camille Charland Perez, ont collaboré avec Amazon Canada afin de récompenser Heather Sim, bénévole en chef du Club des petits déjeuners à l’école primaire Pierre-Rémy, à LaSalle. Elle a eu droit à une transformation déco de son salon.

« Nous voulons mettre en lumière le Club des petits déjeuners, grâce à ce projet réalisé en collaboration avec Amazon Canada, a précisé Angela Price. Carey et moi utilisons différentes plateformes sur les réseaux sociaux pour montrer des aspects de notre vie qui ne tourne pas seulement autour du hockey. Nous en profitons pour apporter notre soutien à des causes qui nous tiennent à cœur. Il y a du bon qui ressort des réseaux sociaux. Je navigue là-dedans, et c’est presque un emploi à temps plein, parfois. À ce stade de notre vie, on veut s’amuser avec cela et faire du bien, si on peut. »