Des progrès ont été accomplis dans la compréhension du syndrome de la guerre du Golfe, qui est bien une pathologie liée à des agents chimiques et non au stress psychologique des combats, confirme un rapport d'experts mandatés par le Congrès américain et publié lundi.

La recherche pour des traitements s'est en outre accrue depuis 2008 et «les premiers résultats sont encourageants», ajoutent ces experts du Comité consultatif de recherche sur le syndrome de la guerre du Golfe (RAC).

Le premier rapport publié en 2008 par le RAC (Research Advisory Committee) concluait que le syndrome de la guerre du Golfe était une pathologie bien réelle pouvant affecter jusqu'à 250 000 anciens combattants du conflit en Irak en 1990-1991.

«Des études publiées depuis 2008 continuent à appuyer la conclusion selon laquelle le syndrome de la guerre du Golfe est lié à des agents chimiques sur le théâtre des opérations», indique Roberta White, de la faculté de santé publique de l'université de Boston, principal auteur de ce rapport.

Le précédent document du RAC citait plusieurs recherches qui montraient des liens entre la maladie et une exposition à des pesticides et au bromure de pyridostigmine, trouvé dans les comprimés donnés aux soldats contre les gaz de combat.

«De nombreuses études sur le cerveau, à l'aide de système d'imagerie et d'électro-encéphalogrammes, ont apporté davantage d'indications montrant que les dysfonctionnements du système nerveux central sont un symptôme clé de ce syndrome», poursuit le Dr White.

Une exposition aux gaz sarin et cyclosarin, de puissants neurotoxiques, a ainsi été liée à des déficiences cognitives, révélés par des IRM.

«Les preuves accumulées à ce jour continuent de montrer des altérations dans le système nerveux central, neuro-endocrinien et immunitaire» chez ces anciens combattants.

Ces études confortent aussi le fait que le syndrome de la guerre du Golfe n'est pas lié au stress psychologique du combat, soulignent ces scientifiques.

Ils signalent aussi qu'une exposition à certains agents chimiques serait liée à des tumeurs cancéreuses du cerveau.

Des recherches montrent notamment que les soldats exposés à des gaz de combat lors de la destruction du dépôt d'armes de Khamisiyah en Irak avaient un taux de mortalité élevé, dû à des cancers du cerveau, tout comme ceux ayant subi la plus grande exposition aux contaminants provenant des puits de pétrole en feu.

Le rapport cite des travaux prometteurs sur des traitements comme certains compléments alimentaires, de l'insuline intranasale et une technique agissant sur la respiration.

Si les auteurs du rapport se félicitent de l'accroissement des études financées par le Pentagone pour développer des traitements, ils déplorent l'insuffisance des fonds de recherche sur d'autres problèmes de santé comme la sclérose en plaques, Parkinson et certains cancers.

Les symptômes varient selon les personnes, mais se manifestent notamment par des douleurs multiples, des maux de tête, des problèmes persistants de mémoire et de concentration ainsi que des difficultés respiratoires.