(Montréal) Plus de 200 personnes participent samedi dans les locaux de Moisson Montréal à la confection des quelque 5000 derniers paniers des Fêtes.

De nombreuses personnalités politiques et du milieu culturel ont répondu à l’appel pour prêter main-forte aux bénévoles de la plus grande banque alimentaire au Canada.

Selon un communiqué publié par l’organisme, la mairesse de Montréal Valérie Plante doit y participer.

La comédienne Élise Guilbault, porte-parole de Moisson Montréal, est également de la partie. Depuis quelques années, elle s’associe à l’organisme afin de redonner à autrui à sa manière. Elle reconnaît qu’elle n’avait pas idée de l’ampleur des besoins en sécurité alimentaire.

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Christian Bégin et Élise Guilbault

« Il a fallu que je me colle à eux, toute cette belle gang de Moisson Montréal, pour me rendre compte qu’ils nourrissent 185 000 personnes par mois. Des gens qui ont besoin de la banque alimentaire. C’est difficile à croire, mais c’est la réalité », mentionne-t-elle en entrevue à La Presse canadienne.

Durant tout le mois de décembre, les bénévoles ont confectionné 15 000 paniers et un dernier sprint devrait permettre d’en ajouter 5000 de plus samedi. La valeur des denrées remises aux personnes dans le besoin, grâce à ces paniers, est estimée à un million de dollars.

Cette journée est d’ailleurs bien particulière aux dires de Mme Guilbault. « Ça se fait vraiment dans une ambiance de fête, où les gens se réjouissent parce que les bénévoles se rassemblent », souligne celle qui ne manque jamais d’inviter plusieurs amis pour partager ce moment.

Le directeur général de Moisson Montréal, Richard D. Daneau, explique que l’ambiance festive contribue à ajouter un peu d’amour dans les paniers.

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Le directeur général de Moisson Montréal, Richard D. Daneau

« On dit aux bénévoles, “essayez de faire en sorte que quand les gens vont ouvrir la boîte, ils fassent wow ”. Parce que les nourrir, c’est juste la moitié de l’histoire. Si on est capable de leur donner un peu de chaleur, si on est capable de nourrir leur âme, là on pourra dire qu’on a un impact social et que l’on fait, comme société, un grand pas vers l’avant », croit-il.

Tout au long de l’année, Moisson Montréal agit comme grossiste pour les organismes communautaires de la métropole qui œuvrent en sécurité alimentaire. Le hic, c’est que ces organisations ont besoin de répit dans la période des Fêtes et qu’elles ferment leurs portes comme le font la plupart des entreprises.

Afin d’éviter que les gens qui ont faim ne se rivent le nez sur des portes closes, Moisson prend le relais en distribuant 20 000 paniers à ses partenaires qui les redonnent à leur tour à leur clientèle.

« Tout le monde a besoin de quelques jours pour se reposer et retomber sur ses pattes, mais la faim n’a pas de congé statutaire, elle », fait remarquer M. Daneau.

Remettre sa bonne action à plus tard

Élise Guilbault profite de l’occasion pour inviter les gens à donner généreusement en cette période particulière de l’année.

« Pour être là depuis quatre ans, je vois vraiment des gens qui sont tout d’un coup conscients de l’inégalité et que l’on peut faire une différence, du tout petit don jusqu’au temps donné comme bénévole. Ça fait un monde de différences », dit-elle.

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Si toutefois le temps vous manque en décembre, Richard D. Daneau suggère de remettre votre bonne action en janvier ou février si le cœur vous dit de faire un don ou de donner de votre temps à Moisson Montréal.

Le directeur général explique que son organisme a besoin de 85 bénévoles par jour pour fonctionner et que le recrutement se fait beaucoup plus difficilement en janvier et en février alors que les besoins sont toujours là.

Parce que comme le dit M. Daneau, « la faim vient trois fois par jour, 365 jours par année ».