Pas besoin de multiplier les pieds carrés quand l'espace dont on dispose est bien pensé. Un couple a revu ses possessions et sa façon de vivre dans la transformation de son appartement de la rue Hutchison, à Montréal. Le tour du propriétaire en quelques astuces toutes simples.

Processus de simplification

Quand les propriétaires ont acquis cet appartement d'Outremont, ils savaient d'ores et déjà qu'ils voulaient le rénover. Puisqu'ils voyagent beaucoup et qu'ils ont habité à plusieurs endroits dans le monde, ils ne possédaient pas de nombreux meubles, ce qui a facilité leur processus de simplification.

Ajoutez à cela une planification minutieuse, et vous obtiendrez un espace épuré et pratique. « Tout a été pensé d'avance, on savait où les choses allaient aller », résume l'architecte Marie-Eve Lamarre, de l'atelier Suwa, qui a travaillé sur le projet. Par exemple, dans la cuisine, le comptoir filant permet d'aligner tous les bocaux où sont rangés les aliments. Dessous, il y a aussi une multitude de tiroirs. « Pour avoir ce mode de vie un peu minimaliste, il faut beaucoup de rangement. On doit bien mettre ses Tupperwares quelque part ! »

Voir ce qu'on possède

Un peu partout dans la cuisine, ainsi que dans l'armoire de la salle à manger, les denrées sont placées dans des pots. On a ainsi une meilleure vue du contenu du garde-manger. « On ne cache pas les choses, les aliments qu'ils utilisent sont tous là », affirme l'architecte, tout en concédant qu'un petit coin plus caché permet de ranger les appareils moins jolis mais néanmoins utiles, comme le mélangeur et le micro-ondes.

Cachez ce plancher

Dans le salon, les propriétaires précédents avaient entamé des rénovations, qui avaient abîmé le plancher. Plutôt que de le refaire à neuf, les architectes ont inséré un meuble de rangement blanc qui couvre le plancher à cet endroit. Quant au divan, il a été déniché chez Élément de base, et il se marie parfaitement avec le tapis de style berbère et le mur de briques, que les propriétaires tenaient à garder.

Chaises doublement pratiques

Dans ces appartements du siècle dernier, il n'y a pas toujours une tonne d'espace de rangement. Pourquoi alors ne pas allier l'utile à l'esthétique ?  Ces deux chaises roses s'avèrent très pratiques lorsque des invités viennent manger à la maison, mais le reste du temps, elles font aussi une jolie décoration murale.

Bureau avec vue

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, LA PRESSE

C'est ici, dans une extension probablement faite dans les années 90, que les deux membres du couple travaillent. La pièce est généralement très ensoleillée. Sur le côté, on aperçoit la jolie cour enneigée. Et derrière la porte de bois, ils bénéficient d'un stationnement, avantage assez rare dans les environs. « Ainsi, ils peuvent vivre un peu en séparation par rapport à la rue Hutchison, qui est assez passante. Ils sont plus tournés vers la cour », note l'architecte.

Portes astucieuses

Des portes en acier et en verre séparent la salle à manger du bureau. Elles ont été dessinées par Marie-Eve Lamarre et construites par des artisans montréalais (Jacques Gallant de Métallerie Gallant, Mario Jakulj d'Atelier Fabricat et l'entrepreneur général Brodsky & Bond). Notons que le bas des portes est en verre cannelé, ce qui permet à leur petite fille de mettre ses doigts dans les vitres sans laisser de traces trop visibles !

Quant au portemanteau suspendu, il permet d'exhiber les plus beaux manteaux, mais également de cacher le panneau électrique. « Au lieu d'essayer de le couvrir, on a fait un aménagement plus flexible et aérien. Ainsi, on attire moins le regard sur le panneau électrique, et c'est juste plus fonctionnel, finalement. »

Renfoncement intégré

Dans la chambre de l'enfant, certains de ses plus mignons morceaux sont accrochés dans un petit garde-robe intégré au mur. Dans une autre penderie, on trouve les vêtements de tous les jours. Quant à la lampe, c'est l'architecte elle-même qui leur en a fait cadeau !

Redimensionner la chambre

De l'autre côté du couloir se trouve la chambre principale. À l'origine, elle était constituée d'une très grande pièce, qui n'était pas divisée de façon optimale. L'architecte a séparé l'espace en deux en y plaçant un meuble intégré de rangement (à gauche sur la photo). De l'autre côté de cette penderie, on a aménagé une salle de lavage qui contient beaucoup, beaucoup de rangement. « La salle de lavage est plus cachée, dans une zone où il y a moins de lumière », explique-t-elle.

Salle de bains en deux temps

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, LA PRESSE

Au cours de ses quelque 100 années d'existence, l'appartement a vécu plusieurs rénovations, dont cet agrandissement qui date probablement des années 90.

Pour réussir à tout caser dans la salle de bains, la designer a imaginé un concept d'antichambre. La première partie contient une salle d'eau, avec toilette et petit lavabo. Dans la deuxième zone, on retrouve le bain, la douche et le lavabo principal. Toujours dans l'optique de pouvoir mettre le budget au bon endroit, une bonne partie des équipements de salle de bains ont été acquis à prix d'ami, souligne Marie-Eve Lamarre. « On est dans de la robinetterie industrielle, vraiment pas chère. Quant au lavabo - un bucket sink, de fabrication allemande -, il coûte environ 250 $. Pas besoin de payer cher quand c'est bien intégré. » La vanité en bois, elle, a été construite par l'entrepreneur. Sur le plancher, le motif de tuiles visait à reproduire l'idée d'un tapis de bain, de façon figurative.

Entrée classique

Dans l'entrée, on retrouve la même céramique que dans la salle de bains, mais agencée cette fois avec un motif hexagonal. « Ici, on essayait de rester un peu dans la classique entrée d'Outremont, et de faire un détail qui aurait pu être là en 1908, quand l'appartement a été construit », dit Marie-Eve Lamarre.

PHOTO ÉLÈNE LEVASSEUR, FOURNIE PAR L'ATELIER SUWA

Dans la salle de bains, on retrouve un peu le concept du comptoir filant de la cuisine, mais interprété différemment.