Comment intégrer le macramé sans retomber dans les clichés des années 70? Nous avons demandé conseil à la designer d'intérieur Amlyn Philips, qui a signé la déco d'endroits branchés comme Jatoba, le Fitzroy et Apt. 200.

> Opter pour des suspensions de plantes aux couleurs modernes comme le gris, le gris pâle ou le blanc. Privilégier aussi des pots avec des couleurs franches comme le noir ou le blanc. 

> Fixer un tissage mural sur un mur blanc. Une teinte pâle fera ressortir les couleurs très flyées des tissages que l'on voit aujourd'hui, c'est ce qui donne un look moderne. Même si le macramé est couleur crème, privilégier un mur à couleur neutre. 

> À éviter : intégrer une pièce de macramé sur un mur de bois. Ce serait vraiment une erreur, à moins que le bois ne soit teint e blanc. 

> À éviter : ajouter du macramé dans une pièce chargée. Un ou deux morceaux des années 70 maximum : une chaise en teck et un macramé, c'est parfait!

ZOÉ GIRARD: PASSION NOEUD

Véritable touche-à-tout, Zoé Girard a d'abord étudié en confection sur mesure à l'École des métiers des Faubourgs-de-Montréal. Elle a ensuite travaillé comme échantillonneuse pour Philippe Dubuc. Le travail très répétitif de la couture ne lui plaisait pas. Elle s'est donc dirigée vers un domaine encore plus pointu : la construction textile. C'est au Centre des textiles contemporain qu'elle a pu parfaire ses connaissances en techniques de tissage, broderie, tricot et... macramé.

Lorsqu'elle parle du livre The Ashley Book of Knots, Zoé Girard a une étincelle dans les yeux. C'est que cette jeune artiste de la fibre s'est prise d'une véritable passion pour les noeuds!

C'est dans cette bible de l'art de nouer que Zoé a trouvé un noeud celtique, qu'elle a voulu utiliser pour sa création de macramés. « Dans les années 70, les suspensions en macramé étaient massives. Je suis orientée et inspirée par la fibre. C'est le fil de chanvre de Rawganic, une commune autosuffisante de Colombie-Britannique, qui m'a inspiré les supports à plantes », raconte Zoé. Selon elle, la technique du macramé se modernise selon le choix de la fibre, de la couleur, de la finition et, dans son cas, du chanvre ciré avec de la pomme de terre, mais surtout du nombre de noeuds. « Le support ne doit pas voler la vedette à la plante! », lance la rouquine.

En plus de confectionner des supports à plante, Zoé tricote, beaucoup. Elle termine tout juste un lot de chandails qu'elle enverra en Virginie. En variant les projets, elle s'assure de ne jamais s'ennuyer. Quoi de neuf pour la marque qui porte son nom (Zoé G Kocsis)? « Je suis en train de faire des tests pour des tote bags tressés grâce à une technique de crochet, avec du chanvre. » Ils devraient faire leur apparition sous peu sur sa boutique Etsy, tout comme de nouveaux modèles de support pour plantes, avec... de nouveaux noeuds!

facebook.com/zoegkocsis

PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, LA PRESSE

Zoé Girard dans son atelier.

BOHO MONTRÉAL: MACRAMÉ BOHÉMIEN

Lorsque Karèle Bellavance parle de la nouvelle entreprise qu'elle a fondée avec Jordanne, sa soeur cadette, elle est intarissable. Boho Montréal vient d'un désir commun de fabriquer des objets de A à Z.

Les deux soeurs se sont lancées dans la production de tissage fait main, inspirées par la déco bohémienne que l'on voit surtout en Australie et en Californie, soleil et plage obligent. Si l'esthétique qu'elles préconisent a tout de l'esprit bohème, leur approche commerciale n'a rien de brouillon. Tous les détails ont été réfléchis : du logo à l'emballage. Déformation professionnelle oblige : Jordanne étudie en graphisme.

Les tissages muraux des années 70 donnaient dans les tons beige, mais ceux de Boho Montréal éclatent de couleur et s'inscrivent tout à fait dans la tendance actuelle du macramé. « Tout est dans l'agencement des couleurs. Les artistes vont beaucoup dans la grosseur. Par exemple, en Californie, il y en a dans les grands restos, les musées. On en voit avec de la grosse laine, façon barbe à papa », analyse Karèle, qui possède un diplôme collégial design de mode et un baccalauréat en arts visuels et médiatiques à l'UQAM. « C'est important pour moi de créer un produit unique qui aura une histoire et qui fera jaser. » Accrochés au mur, les tissages de Karèle ne laissent pas indifférents : les combinaisons de textures et de couleurs les rendent complètement originaux. De mignonnes oeuvres d'art.

Encore peu connue, la petite entreprise souhaite participer à de petits marchés artisanaux. Déjà, les soeurs seront présentes à l'édition printanière de Puce Pop. La collection pour la belle saison fait une grande place aux tissages et les filles souhaitent développer des divisions murales, des sous-verres et des sous-plats, toujours dans un esprit bohémien, et surtout, de macramé coloré!

facebook.com/Bohomtl

PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, LA PRESSE

Karèle et Jordanne Bellavance, qui fabriquent des tapisseries murales en macramé.