François Thériault dessine des meubles. Et comme tous les créateurs, il est condamné à innover, à anticiper les besoins des consommateurs. Qu'est-ce qui fera la une des magazines de décoration dans deux ou trois ans? Difficile de répondre pour monsieur et madame Tout-le-Monde, sauf qu'on demande aux designers-stylistes de sentir d'où viendra le vent du changement.

En presque 30 ans de carrière, François Thériault a influencé l'industrie du meuble québécois par ses designs, par son style. Travailleur autonome depuis une dizaine d'années, il continue d'apporter sa touche à l'industrie ainsi qu'à la formation de jeunes designers, entre autres comme chargé de cours en technologie des métaux au niveau collégial.

 

Et dernièrement, dans la collection de 2010 qu'Amisco, de L'Islet, a présentée au Salon du meuble de Toronto, la compagnie comptait quelques pièces dessinées par François Thériault, notamment des chaises et des lits de style transitionnel. «Or quand on me commande des esquisses de meubles, explique le designer au téléphone, je ne sais pas à l'avance comment le produit final sera reçu, s'il plaira ou non aux consommateurs. Aussi, quand on me dit que l'accueil de tel ou tel modèle a connu un franc succès, c'est motivant parce qu'à quelque part, j'assume une partie de cette réussite.»

Aujourd'hui, le designer partage son temps entre la création et l'enseignement. Même si je fais moins de salons et d'expositions, je reste à l'affût des nouveautés, dit-il, tout en sachant que l'industrie québécoise vit un contexte difficile alors qu'elle est confrontée à une concurrence toujours plus féroce des Asiatiques.» Une compétition qui fait mal, car plusieurs manufacturiers ont disparu au cours des 10 dernières années, «d'où l'importance d'être novateur et pas seulement en design, souligne M. Thériault, mais également dans nos façons de faire». L'objectif étant de créer des meubles de style, qui ne seront pas trop compliqués à usiner.

Dans les collections de mobilier en métal, François Thériault privilégie des lignes simples agrémentées d'ornementations pour les têtes et les pieds de lit. «Ce sont des styles qu'on appelle transitionnels, explique-t-il, parce qu'ils se situent entre le contemporain et le traditionnel. Ils s'inscrivent dans l'esprit de ce XXIs siècle qui aspire au modernisme tout en conservant une touche de romantisme.

Il y a huit ans lors d'une entrevue au Soleil, François Thériault avait confié que le métier de de- signer était difficile parce qu'il exigeait d'être adaptatif, clairvoyant et branché sur les besoins du marché. Mais aujourd'hui, la profession est encore plus exigeante, avoue-t-il, en raison des compressions dans l'industrie du meuble québécois, mais aussi parce qu'il y a une véritable frénésie du design à l'échelle internationale. Néanmoins, François Thériault continue d'aimer la création tout en se disant attiré par la possibilité de transmettre son savoir et son expérience aux futures générations de desi- gners. Courriel : terio.fran cois@video tron.ca

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