Étonnamment, le concepteur des meubles en érable massif signés Hh (À Hauteur d'homme) n'est pas ébéniste mais designer de... voitures!

«Dès l'âge de 8 ans, je savais que j'irais en design automobile», avoue Louis-Philippe Pratte, 30 ans. Le fondateur de la griffe Hh a en effet étudié le design industriel à l'Université de Montréal, ainsi que la conception d'automobiles au collège Strate, en banlieue de Paris, grâce à une bourse de mobilité.

 

«C'est une école réputée pour son département voué au design de transport. Je l'ai fréquentée alors que j'étais en troisième année de bac à l'Université de Montréal», précise le designer originaire de Québec.

Ensuite, cap sur l'Allemagne! Louis-Philippe Pratte a été accepté à la prestigieuse Université Pforzheim, à proximité de la ville de Stuttgart. «Le constructeur Mazda était mon partenaire pour mon projet de thèse et j'ai travaillé sur les modèles Sassou et Mazda3», dit-il.

 

Mais pourquoi alors lancer une collection de meubles en bois, à Montréal?«J'étais hyper carriériste pendant mes études et je me suis rendu compte que le milieu du design automobile était très stressant et la compétition tellement forte», confie-t-il. À son retour au Québec, Louis-Philippe Pratte prend une pause, travaille notamment pour le constructeur de vélos Guru, pour l'agence Sid Lee et, un jour, il dessine un logo: Hh.

«C'est à ce moment que j'ai eu l'idée de créer une marque humble, sans arrogance, d'objets modernes conçus avec un des plus beaux arbres du Québec, l'érable, un bois accessible et indestructible», affirme-t-il. 

Photo: Geneviève Massé, collaboration spéciale

Planche à découper Juliette en érable massif, protégée par une huile comestible. (59$)

Simplicité volontaire

La collection Hh est composée de meubles - ou plutôt d'objets multifonctionnels - aux lignes ultra-nettes et aux formes minimales. Tout est fabriqué à la main et assemblé avec de la colle (sans COV), pour une allure plus nette. Mieux, les prix sont raisonnables.

«Je propose mes meubles avec finition, c'est-à-dire couverts d'huile de lin et de cire d'abeille, ou non, explique Louis-Philippe Pratte. Un acheteur peut économiser de 25 à 30% à l'achat d'une pièce à l'état brut.»

Exemple, la petite tablette d'appoint de type console Nina vaut 99$, avec finition, et 79$ sans. Autre exemple, l'étagère Jakob (permettant de construire une bibliothèque) coûte 109$ à l'état brut, plutôt que 139$, avec finition.

Autre caractéristique: chaque modèle porte le prénom d'un ami du designer (Bruno, Jakob, Yamada, Geneviève, Mauricio, Arthur, Nina) ou d'une muse, dans le cas de Juliette (en l'honneur de l'actrice française Juliette Binoche).

Pourquoi prénommer des meubles? «Chaque pièce est unique, comme les personnes, justifie le designer. Sans compter que le bois est un matériau très humain.»

L'érable est l'essence privilégiée, sauf dans le cas du tabouret Bruno, qui est en pin. «En érable, il aurait coûté trop cher», calcule le concepteur. Bruno est donc constitué de quatre poutres de pin collées formant un bloc qui, par la suite, est allégé avec des traits de scie.

Louis-Philippe Pratte est catégorique: il n'utilisera que des essences locales (érable, bientôt du sapin) dans la fabrication de ses produits et sa démarche sera écologique. «Je travaille avec une ébénisterie écologique (Matpel) à Montréal et j'achète du bois certifié FSC», assure-t-il.

www.hh.ca

Photo: Geneviève Massé, collaboration spéciale

Les tiroirs Mauricio (49,5 pouces ou 1,26 m de largeur) peuvent être empilés et ainsi former une commode (329$ à l'état brut). Aussi offerts avec finition, huile de lin et cire d'abeille à 399$.