Horloge qui permet de suivre en temps réel la consommation d'électricité d'une maison, purificateur d'air «vivant» et collecteur d'eau ou même de rosée... Les prototypes et modèles produits en série exposés au Centre de design de l'UQAM prouvent une chose: la relève parisienne brille par son esprit novateur.

Horloge qui permet de suivre en temps réel la consommation d'électricité d'une maison, purificateur d'air «vivant» et collecteur d'eau ou même de rosée... Les prototypes et modèles produits en série exposés au Centre de design de l'UQAM prouvent une chose: la relève parisienne brille par son esprit novateur.

Présenté dans le cadre du 10e festival Montréal en lumière, l'exposition Paris/Design en mutation regroupe les créations de 11 designers et collectifs. Parmi les noms les plus connus, il y a Matali Crasset (qui a travaillé auprès de Philippe Starck), Jean-Marie Massaud et François Azambourg, dont la chaise en tôle froissée Mr Bugatti est réalisée par Cappellini.





Effervescence



Mais à quoi est dû ce boom du design parisien? Outre les nombreuses écoles, une société française participe activement à la promotion de la création: VIA (Valorisation de l'innovation dans l'ameublement). Cet organisme a d'ailleurs participé financièrement à l'élaboration de l'exposition Paris/Design en mutation et son directeur, Gérard Laizé, était de passage à Montréal, la semaine dernière.

Selon lui, le milieu du design a fait preuve de cynisme face à l'humain depuis une trentaine d'années en proposant des sièges inconfortables, des cafetières qui bavent et des poignées de porte qui accrochent les manches, a-t-il résumé de manière imagée.

«Il est maintenant important de mieux concevoir, a-t-il dit. Dans les situations de crise comme celle que nous vivons, les designers sont invités à repenser les choses et à réfléchir au futur.»

Message reçu. Les designers français adoptent une démarche qui dépasse largement le design industriel traditionnel. À l'heure des technologies numériques et de la modélisation 3D, les frontières de la création d'objets sont repoussées. Sans oublier toute l'importance donnée à la préservation de l'environnement.





Sortir du conventionnel

«L'idée est de sortir du domaine du mobilier (conventionnel) et de s'interroger sur l'impact des objets sur la société», explique le designer François Brument, rencontré au Centre de design de l'UQAM alors qu'il faisait les derniers ajustements à son installation vidéo Watt Time, l'une des innovations les plus éblouissantes. «La forme de cette horloge évolue selon la consommation d'électricité en France», précise le designer. Ce principe est repris pour une horloge domestique qui permet de suivre en temps réel la consommation électrique d'une maison. Tout au long de la journée, cette consommation est rendue «visible» sur le cadran de l'appareil. L'intérêt de ce prototype? Il peut éventuellement influencer les habitudes d'une famille en fonction des pics de consommation de leur habitation.

Enfin, une autre trouvaille de François Brument pique la curiosité: sa série de vases dite Vase#44 dont la forme est engendrée par le son de la voix. D'ailleurs, il est possible de tester ses «aptitudes» de designer en sifflant dans un petit microphone au Centre de design. À chaque fois, un vase est créé sur un écran.



Paris/Design en mutation est présentée au Centre de design de l'UQAM jusqu'au 1er mars 2009. www.centrededesign.uqam.ca

 

Photo Alain Roberge, La Presse

Mathieu Lehanneur a élaboré un filtre «vivant» capable d'absorber les composants volatils nocifs émanant des colles, des meubles de plastique et des détergents, notamment.