Pour la 15e année, des artisans triés sur le volet présenteront dans quelques jours leurs créations au grand public à la Société des arts technologiques (SAT), à Montréal. Pour marquer le coup, nous avons demandé à six exposants de nous raconter la petite histoire derrière une de leurs oeuvres.

Jarre: éloge de la fermentation

Gabrielle Falardeau et Élyse Leclerc, du duo de design Jarre, se sont toujours intéressées aux méthodes traditionnelles de conservation et de transformation des aliments.

Au Souk cette année, elles présenteront un projet qu'elles «marinent» depuis longtemps: un pot à fermentation.

Fait de trois morceaux de céramique, l'objet permet d'utiliser le procédé de lactofermentation pour obtenir de la choucroute, du kimchi ou encore des cornichons, puis de conserver les aliments au réfrigérateur pendant plusieurs mois.

Ce dernier objet s'ajoute à leur gamme destinée à l'art de la table traditionnel, après le beurrier breton, le pot à ail ou encore la fameuse Denise, ce meuble en trois temps qui permet de conserver les fruits et légumes intelligemment.

jarre.ca

Le retour du perroquet: de la chaise au banc

Malgré le nom qu'il porte, le trio du Retour du perroquet ne se répète pas. C'est pourquoi ceux qu'on connaît d'abord pour leur chaise en acier perforé présenteront plutôt, cette année à la SAT, un banc.

Celui-ci n'est toutefois pas étranger à sa petite soeur, dont il découle directement.

«C'est vraiment la suite logique de la chaise, autant du point de vue du style que de la fabrication», résume Florence Charron, qui dirige le collectif avec Frédéric Barrette et Vincent Maillé.

Alors que le pli donne de la rigidité à l'acier, les perforations lui insufflent de la légèreté.

«Aussi, on a vraiment voulu utiliser le métal dans le mobilier. Les gens ont peur que ce soit froid parce que c'est de l'acier, mais ils sont agréablement surpris parce qu'en fait, c'est très confortable.»

retourduperroquet.com

Photo Ivanoh Demers, La Presse

Le banc est la suite logique de la chaise qu'ils avaient préalablement dessinée: mêmes perforations, même principe du pli de la tôle.

Formel: la boîte à outils du XXIe siècle

Et si le design pouvait nous faire revenir à nos racines? C'est la mission que s'est donnée Mikaël Baillairgé, de Formel, en réinterprétant du mobilier vernaculaire canadien.

Il a notamment redonné vie au concept des petites boîtes murales, qui étaient apparemment très utilisées aux XVIIIe et XIXe siècles dans le but de libérer de l'espace de plancher.

Chacune de ces boîtes possède une fonction unique; par exemple, on pouvait à l'époque y entreposer du tabac dans l'une, des chandelles dans l'autre, ou des crayons dans une troisième.

«Ces petites boîtes sont accrochées au mur quand on ne s'en sert pas, mais lorsqu'on en a besoin, on prend la boîte avec nous et on l'emmène à notre espace de travail, illustre le créateur. C'est presque comme une petite boîte à outils, qu'on remplit avec ce dont on a besoin.»

formel.ca

Photo Ivanoh Demers, La Presse

Les petites boîtes, qu'on suspend au mur, sont dépouillées d'ornementations pour que les gens puissent les personnaliser eux-mêmes.

Isle: de la classe pour le papier hygiénique

Tout a commencé lorsque les designers Lambert Rainville et Nicholas Sangaré ont dessiné leurs propres poignées pour une cuisine qu'ils rénovaient, déçus par ce qu'ils trouvaient sur le marché.

Après s'être fait demander par plusieurs personnes où ils avaient déniché ces jolies poignées, ils ont flairé une occasion d'affaires.

C'est ainsi qu'est née Isle, division de Rainville-Sangaré qui possède sa propre identité. Cette année au Souk, en plus de leurs poignées Houk - dessinées par Simon Rufiange -, ils nous réservent une nouveauté: un support à papier hygiénique.

«Un peu comme les poignées, on ne trouvait pas grand-chose d'intéressant architecturalement dans ce qui existait déjà», explique Lambert Rainville. L'objet est constitué de trois tiges imbriquées l'une dans l'autre.

«C'est d'une simplicité déconcertante, mais tout de même fort en termes de caractère.»

isle-industries.com

Photo IVANOH DEMERS, LA PRESSE

Le support à papier hygiénique d'Isle est constitué de trois tiges imbriquées l'une dans l'autre. «C'est d'une simplicité déconcertante, mais tout de même fort en termes de caractère», explique Lambert Rainville.

Looks Like White: convivialité autour du bol à salade

La céramiste Trudy Crane adore le blanc. Dans son travail, oui, mais aussi dans les meubles qu'elle choisit pour sa maison ou même la couleur de sa chevelure.

C'est pour cette raison que le bol à salade qu'elle a voulu nous présenter est, bien sûr, blanc. Mais au-delà de sa couleur, il possède plusieurs particularités: brut à l'extérieur, il est lisse à l'intérieur, et surmonté d'une délicate bordure tressée.

«J'aime utiliser la texture dans mon travail, et c'est le type de contraste que je trouve très intéressant», explique Trudy Crane, en précisant que c'est le bol aux plus larges dimensions qu'elle a jamais créé.

En plus de sa collection Lace Edge - dont le bol est issu -, elle aura aussi à son stand quelques exemplaires du livre de recettes véganes Saisons, qu'elle a cosigné avec sa fille Chloé Crane-Leroux et Julie Zyromski.

lookslikewhite.com

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Le bol à salade de Trudy Crane est, bien sûr, blanc. Mais au-delà de sa couleur, il possède plusieurs particularités: brut à l'extérieur, il est lisse à l'intérieur, et surmonté d'une délicate bordure tressée.

Des enfantillages: le casse-tête qui sort de la boîte

Pour sa cinquième participation au souk@sat, Des enfantillages présente un tout nouveau jouet: le Salmigondis. Il s'agit d'un casse-tête constitué de plusieurs animaux colorés, qu'il faut assembler en deux morceaux.

C'est toutefois là que commence le véritable plaisir, parce que toutes les pièces sont interchangeables et que les enfants peuvent constamment créer de nouvelles espèces!

«On voulait concevoir un casse-tête, mais qu'il y ait quelque chose de ludique à travers ça, qu'on puisse être un peu décalés et faire des mélanges d'animaux, donc pouvoir se créer plein d'histoires et s'amuser», explique Geneviève Lugaz, la designer derrière la marque avec son complice Christian Laforge.

Et pourquoi Salmigondis? «Parce que le terme est sympathique à dire, parce qu'il finit en "i", et parce que ça évoque un peu le fait que ce soit pêle-mêle, méli-mélo, mélangé!»

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Le souk@sat se tiendra du mercredi 28 novembre au dimanche 2 décembre. Ouvert de midi à 21 h la semaine, et de midi à 19 h la fin de semaine.

1201, boul. Saint-Laurent, Montréal

À noter qu'il est possible que les objets cités n'apparaissent pas encore sur les sites des artisans, en raison de leur nouveauté.

PHOTO IVANOH DEMERS, LA PRESSE

Le Salmigondis est un casse-tête constitué de plusieurs animaux colorés, qu'il faut assembler en deux morceaux.