C'est en hommage à son grand-père que Luc Crevier a baptisé sa nouvelle boutique magogoise «L'Ancêtre Edmond». L'univers de cet artisan qui sort de l'ordinaire nous fait remonter le temps et nous invite à refaire l'histoire dans nos propres demeures en choisissant des meubles transmissibles de génération en génération.

«J'ai commencé à faire des meubles pour moi parce que je n'en trouvais pas qui me plaisaient», raconte M. Crevier. 

Sa dextérité et sa spécialisation dans le domaine des reproductions de meubles antiques permettent à cet ébéniste autodidacte de vivre de sa passion depuis plus de 25 ans.

«J'ai d'abord vendu sur des marchés aux puces à Ottawa. Au bout de deux fins de semaine, un monsieur a acheté toutes mes affaires. J'ai alors commencé à le fournir pour son magasin. Au bout de quelques mois, je me suis dit que je pouvais les vendre moi-même. J'ai loué une boutique à Val-des-Monts avec ma conjointe, on a tout décoré, et les commandes se sont enchaînées», poursuit-il.

Une dizaine d'années plus tard, il ouvre un autre commerce à Sainte-Agathe, puis en 2016, il décide de quitter les Laurentides pour établir sa boutique à Magog.

Du pin sous la vigne 

Charme, chaleur et authenticité décrivent bien l'intérieur de cet établissement atypique. Les murs sont habillés de planches de pin brut, et le plafond est recouvert de poutres vert mousse autour desquelles s'enroulent des sarments de vigne. 

Cet écrin d'esprit naturel met en valeur des accessoires décoratifs rustiques et les meubles de M. Crevier. Des meubles au cachet indéniable, qui semblent avoir du vécu, alors qu'ils sont neufs. 

«Je fais des reproductions de meubles allant jusqu'à 1750. Je fais mes dessins à main levée et tous mes meubles sont uniques. Je travaille du bois brut et du bois plané», explique l'artisan. 

Plantureuses, les tables de salle à manger exposées rappellent celles que l'on trouvait autrefois dans les maisons champêtres ou dans les églises.

Photo Martin Chamberland, La Presse

Dans la boutique L'Ancêtre Edmond, on trouve des reproductions de meubles allant jusqu'à 1750.

Le bois semble à l'état brut, mais il résiste à tout. «J'applique un produit antibactérien et antitache; qu'on pose un bol chaud dessus ou qu'on renverse du vin, ça ne craint rien. Le bois prendra juste du caractère avec le temps», dit Luc Crevier. Le mobilier en couleur répond aux teintes d'antan. «C'est de la peinture à l'eau que je fais faire. J'ai mis quatre ans avant de trouver le bon rouge. Toutes mes couleurs sont à 80 ou 90 % semblables à celles d'autrefois, mais j'en ai d'autres plus actuelles pour répondre aux goûts de chacun. Ensuite, ce qui donne vraiment le look ancien, c'est mon antiquage», souligne-t-il.

Il travaille au pinceau, au chiffon, avec des cires... mais c'est surtout son savoir-faire acquis au fil des années qui fait la différence, car comme il le dit: «Plus on en fait, plus on s'améliore.»

Faire réaliser un meuble, c'est revenir aux vraies valeurs en prenant le temps de choisir celui qui nous convient le mieux et s'assurer de le garder longtemps.

«Un meuble reste un meuble, mais il faut lui donner la vie. Les plus simples sont souvent les plus beaux. Ils procurent une belle chaleur, et on ne se tanne jamais de les regarder. J'utilise juste le pin, parce que je trouve que c'est le bois le plus chaleureux. Ce ne sont que des panneaux pleins, et le mobilier est aussi beau de face que de dos», dit cet artisan pour qui la qualité et l'originalité sont les clés de la réussite.

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Photo Martin Chamberland, La Presse

Les meubles réalisés par Luc Crevier semblent avoir du vécu, alors qu'ils sont neufs.