Passionnés de vieux objets dont le style résiste à l'épreuve du temps, les brocanteurs du web passent des heures à fouiller, dans les marchés ou devant leur clavier, pour dénicher des trésors. Le plus beau dans tout ça? C'est vous qui profitez de leurs trouvailles.

BOB, le roi du kitsch et du vintage

«Au départ, je devais vendre mon piano et des objets qui étaient chez mon père. Finalement, j'ai vendu beaucoup de choses sauf mon piano, dont des Polaroids, ma spécialité», dit le fondateur de BOB, le roi du kitsch et du vintage.

Auteur et comédien de profession, le collectionneur préfère ne pas dévoiler sa véritable identité. «C'est qu'il s'est dessiné un mythe autour de BOB, le roi du kitsch. Les gens s'imaginent un peu ce qu'ils veulent, c'est comme un personnage. Aussi, comme la plupart du temps je reçois les clients un à un, ils ont tous l'impression d'être privilégiés, comme s'ils découvraient une caverne d'Ali Baba.»

En effet, si le magasinage et les réservations se font sur sa page Facebook, c'est à son atelier de l'avenue Aird à Montréal qu'il nous donne rendez-vous pour ramasser nos colis.

Avis aux amateurs de clichés instantanés, le marchand possède un vaste catalogue d'appareils photo Polaroid, l'un des plus importants au Canada, comprenant presque tous les modèles de la marque, des débuts (fin des années 40) jusqu'en 2008.

D'ailleurs, près de la moitié de ses trouvailles ne seront pas annoncées, puisque BOB, le roi du kitsch, qui répare les appareils avant de les vendre, se consacre de plus en plus aux demandes spéciales.

Outre ces indémodables, le collectionneur propose sur sa page toutes sortes de curiosités, des jouets et des kits complets signés Fisher Price datant des années 70, «qui peuvent prendre six mois à rassembler». On y déniche également des téléphones et des machines à écrire des années 60, car les gadgets électroniques ont aussi la cote.

Bob, le roi du kitsch, sur Facebook

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

De la ruelle au salon

L'engouement pour De la ruelle au salon, une page Facebook bien connue des magazines de décoration, n'a jamais faibli depuis la première entrée qu'Isabelle Clément a mis en ligne en septembre 2012. La page compte aujourd'hui plus de 13 000 abonnés. «C'est mon copain qui m'a donné l'idée d'en faire profiter les gens», raconte-t-elle au sujet de sa passion pour les meubles et accessoires d'occasion.

Un an plus tard, la chasseuse d'aubaines relaie toujours les meilleures affaires, pour la plupart à moins de 100$, dénichées sur les sites d'annonces en ligne comme Kijiji ou LesPAC.

«J'y mets mes coups de coeur, du vintage, de l'antique, même des meubles en formica des années 50 que je n'aime pas et des pièces plus récentes si elles ont du potentiel. Je me fie à mon intuition. J'aime aussi développer une communauté et provoquer des échanges.»

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Isabelle Clément, fondatrice de De la ruelle au salon

D'où la création des soirées Troc, des rencontres entre amoureux d'objets à part. Dans le cadre convivial d'un bar (le Gainzbar, dans la rue Saint-Hubert), chacun y participe avec un ou deux articles qui sont échangés suivant un tirage au sort. «Lors de la première édition, une fille avait apporté un vase victorien. Elle ne se doutait pas du trésor qu'elle avait entre les mains, alors on lui a dit de le garder», raconte l'organisatrice.

Un an plus tard, le succès de son concept est tel que l'accro des petites annonces a quitté son emploi dans le milieu des médias pour se consacrer à temps plein à ses projets.

En effet, repérée par Kijiji, elle rédige des billets de blogue pour le site. Elle prépare également un livre où elle présentera ses rencontres les plus marquantes avec des «ramasseux et des patenteux».

Puis, en parallèle à De la ruelle au salon, elle tient à jour Couverture sur canapé et Les boîtes à mémoire, deux autres pages Facebook au concept semblable. La première est entièrement consacrée aux sofas, son dada. Sur la seconde, sont affichées les annonces de maisons d'une autre époque...

De la ruelle au salon, sur Facebook

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE