«Quand je tire sur la poignée qui ouvre la trappe du plafond, je trouve ça cool chaque fois», confie Isabelle Lemaire, propriétaire d'un loft à Montréal. Ce plafond étoilé, dans la salle de bain du loft, procure l'intimité qui manquait auparavant. Il évoque plein de souvenirs joyeux: la quête des matériaux avec son ami Bruno Demers, l'examen de plusieurs solutions créatives et, surtout, la satisfaction d'avoir suivi une démarche écologique.

«Le réemploi, j'ai ça dans le sang, dit la jeune femme. Dans ma famille, on s'est beaucoup fait dire qu'il fallait récupérer. Mais pour mes rénos, je ne savais pas où fouiller et je me disais que je n'avais pas le temps. J'ai apprécié au plus haut point l'accompagnement que Bruno m'a donné. Avec un ami, ça devient une activité intéressante. Aller dans une cour à bois, discuter avec un «ramasseux», c'est le fun.»

«Pour le plafond d'Isabelle, je voyais plusieurs options possibles, relate le récupérateur Bruno Demers: lambrisser toute la surface, confectionner un cadre pour deux ou trois fenêtres, ou encore une porte patio, utiliser du bois à lambris, du bois de palettes ou encore des lattes de mur de plâtre qui laisseraient filtrer la lumière...»

Finalement, les deux amis ont choisi trois portes vitrées dans un petit centre de récupération. Écourtées et disposées côte à côte, elles correspondent à la surface requise. Un des panneaux s'ouvre par un mécanisme simple (une poulie et une chaînette), pour évacuer l'humidité. Derrière les deux autres, Isabelle a disposé de façon aléatoire les éléments éclairants, en forme d'étoiles, d'un ancien luminaire.

Rénover de cette façon demande une bonne faculté d'adaptation. «J'ai dû lâcher prise sur notre premier plan, car une autre personne est partie avec l'une des deux portes nécessaires», relate Isabelle Lemaire.

Mais quelle satisfaction de s'allonger dans son bain sous les étoiles! Aux antipodes du sentiment un peu coupable que lui procure son armoire, «achetée parce que j'étais pressée», chez Ikea, une entreprise pourtant soucieuse d'environnement et d'équité sociale. «Pourquoi prendre encore à la nature, fait observer Isabelle Lemaire, quand il y a déjà tellement de matériaux disponibles?»