David Dallaire est petit-fils de sculpteur. Son grand-père Victor fait partie des meilleurs de sa génération. Une génération qui a été marquée par l'influence des Bourgault de Saint-Jean-Port-Joli. Mais Victor Dallaire, lui, est natif du Saguenay-Lac-Saint-Jean, là où le regard embrasse le fjord du Saguenay. Beaucoup de ses oeuvres ornent des églises, des portails, des parcs de la région. C'est un gars connu au Saguenay. Mais sa plus grande contribution, c'est sans doute de savoir que son petit-fils David continuera de porter le flambeau de la sculpture.

«Enfant, je me faisais souvent garder par mon grand-père, raconte David Dallaire en entrevue. Je dis souvent que j'ai grandi dans un atelier d'ébénisterie.» Un univers où l'odeur du bois et le bruit familier des couteaux, des rabots faisaient partie de son quotidien. «Je me rappelle encore la dextérité avec laquelle mon grand-père créait des formes, poursuit le jeune homme. C'est normal que j'aie voulu être un sculpteur.»

Mais à l'heure des choix, David s'inscrira plutôt en graphisme pour s'apercevoir quelques années plus tard que le goût de la sculpture persiste. «C'est ce qui m'a décidé à venir à l'école des métiers d'arts du Cégep Limoilou. Mon objectif était d'approfondir cette discipline que je connaissais déjà.»

Et malgré les défis que représente une carrière dans les arts, David Dallaire se dit résolu à trouver une place pour son talent. «Mon grand-père a gagné sa vie en tant que sculpteur, je pense pouvoir en faire autant», dit-il. Mais contrairement aux aînés, les jeunes de la relève n'ont pas de statues d'église ni de balustrades dans leur carnet de commandes. Ils devront tracer leur chemin autrement.

«Par contre, du temps de mon grand-père, il n'y avait pas d'école de sculpture au Québec, les artistes apprenaient en observant les maîtres et le plus souvent par eux-mêmes, renchérit David. Ils étaient autodidactes. Aujourd'hui, nous avons la chance d'avoir un enseignement poussé.»

Selon lui, le cégep a marqué une transition avec le passé. «En partant, ça nous donne un bagage de connaissances plus diversifié, car le DEC offre des cours d'histoire de l'art ainsi qu'une initiation aux nombreuses techniques de la sculpture à travers le monde.»

Fraîchement diplômé du cégep, David Dallaire a participé, en juin dernier, avec d'autres finissants de son école à une exposition conjointe de sculptures, de textiles et de céramiques au Centre Materia du boulevard Charest. Une de ses oeuvres, dans laquelle des flèches pointent dans toutes les directions, reflète le questionnement d'un duel entre l'homme et la nature. C'est pourquoi il a choisi d'approfondir cette vision grâce au programme Écloserie destiné aux jeunes de la relève et financé par Emploi-Québec.

Or, pour ce jeune artiste, le plus important dans toute forme d'art, c'est de trouver son style, une empreinte personnelle qui vous démarque. Présentement, il utilise le bois, les métaux et la pierre dans ses sculptures. «J'aime travailler avec des symboles comme des panneaux de signalisation. Des signes visuels qui nous rappellent combien l'homme empiète constamment sur la nature.»

Mais à côté de l'art pour l'art, David crée aussi des objets d'utilité tels des porte-crayons, des cadres, des appuie-livres et d'autres articles qui, déjà, traduisent sa personnalité.

www.dallaireart.net ou dallaire.art@gmail.com