Richard Pépin est de ces artisans qui travaillent dans l'ombre, mais dont les réalisations permettent aujourd'hui à une clientèle aussi étendue que diversifiée de s'afficher. Sculpteur-ébéniste, c'est dans son atelier, derrière sa résidence de Saint-Raymond, qu'il fabrique les enseignes de bois qu'on lui commande. De pures merveilles qui, grâce à leur cachet, égaient la devanture des commerces et des maisons.

L'homme compte déjà à son actif plus de 1000 enseignes, toutes uniques et façonnées avec la même passion du ciseau à bois. En pin ou en séquoia, il en a produit de toutes les tailles et de tous les styles depuis les 15 dernières années.

 

«Qu'il s'agisse d'affiches commerciales, de numéros civiques ou d'armoiries, que la pièce demandée soit simple ou complexe, grande ou petite, j'ai appris, au fil du temps, à relever tous les types de défis!» lance d'emblée Richard Pépin.

Si, au départ, l'artisan sculptait pour lui-même sans chercher à se faire connaître, peu à peu, des clients se sont manifestés. Des propriétaires d'entreprises, des particuliers qui souhaitaient avoir quelque chose de différent... Puis est survenue la démarche de revitalisation du centre-ville de Saint-Raymond.

«Avec le programme de la Fondation Rues principales, vers la fin des années 90, des rénovations majeures ont été réalisées sur la façade des immeubles de la rue Saint-Joseph, explique le Raymondois. C'est alors à moi qu'on a fait appel pour concevoir les enseignes des commerces. Cette initiative de la Ville fut le véritable point de départ de mes activités professionnelles.»

De fil en aiguille, M. Pépin a commencé à recevoir des commandes d'un peu partout, ce qui l'a obligé à doubler la superficie de son atelier. Actuellement, il vend non seulement ses créations dans la grande région de Québec, mais exporte aussi à l'occasion aux États-Unis, dans l'Ouest canadien et en France.

«À mes débuts, j'ai tenté de faire un peu de publicité mais ça n'a rien donné, se rappelle-t-il. Le produit était nouveau et il fallait que les gens voient. Le problème d'un artisan est toujours d'être capable de vivre de son art et j'ai eu cette chance grâce à un projet qui m'a donné une très belle visibilité.»

Miser sur son talent

Artisan autodidacte, c'est en consultant des livres et à force d'expérimenter que le sculpteur-ébéniste en est arrivé à développer sa technique. Il avait bien, en poche, un cours en dessin publicitaire pour l'aider un peu, mais c'est sur son talent qu'il a d'abord et avant tout misé.

«Bien que j'aie exercé une multitude de métiers, la sculpture revenait constamment, reprend Richard Pépin. Peu importe ce que j'ai pu faire au cours de ma carrière, je revenais sans cesse à ma passion, même si c'est un travail que je considère compliqué et où le temps presse plus souvent qu'autrement.»

À Québec et dans les environs, il faut dire qu'ils ne sont que trois ou quatre artisans à se spécialiser dans l'enseigne sculptée et peinte. Leurs oeuvres peuvent coûter de quelques centaines à plusieurs milliers de dollars suivant la taille et la complexité de la pièce à fabriquer.

«La durée de vie des enseignes est bien entendu variable selon les conditions climatiques, mais leur charme est inégalable et, pour peu qu'on les entretienne, elles conserveront longtemps leur éclat», termine celui qui se dit privilégié que ce soit la rue qui lui serve de lieu d'exposition.