L'ancien Musée de cire de la rue Sainte-Anne fait peau neuve. Au terme d'un lifting qui ne lui a laissé que le squelette, le bâtiment vient de renaître sous les attributs d'une auberge, avec quelques rappels de sa vocation passée et du régime français qui l'a mis au monde.

L'ancien Musée de cire de la rue Sainte-Anne fait peau neuve. Au terme d'un lifting qui ne lui a laissé que le squelette, le bâtiment vient de renaître sous les attributs d'une auberge, avec quelques rappels de sa vocation passée et du régime français qui l'a mis au monde.

Michelle Doré a acheté le Musée de cire l'an dernier. Elle y a aménagé neuf chambres, qui font dé-sormais partie de l'Auberge Place d'Armes, tout à côté, dont elle est aussi la propriétaire. Elle niche au coeur de Québec, avec la rue du Trésor et le Château Frontenac comme voisins.

Du Musée de cire, il reste peu de choses. Mais ce «peu» est époustouflant. Dans l'une des chambres, une partie du décor qui servait d'écrin à la statue de Marie-Antoinette a été conservée. «Le musée Grévin nous certifie que ça vient du château de Versailles», affirme Michelle Doré, qui ne pouvait rêver de plus glamour pour son auberge. Il s'agit de moulures dorées que la nouvelle proprio a enlevées une à une, numérotées, puis entreposées, avant de les intégrer à l'une des chambres.

Mélanie Lambert et Nicolas Marcoux, deux «concepteurs de mobilier sur mesure», ont ensuite fabriqué une commode de style Régence, en fonction des dimensions des rutilants ornements que Mme Doré avait achetés à Paris, chez le bronzier Renotte. Ce meuble est surmonté d'un téléviseur à écran plat qui s'efface dans un cadre doré agrémenté d'une fleur de lys sculptée.

Les fleurs de lys font partie des décorations récurrentes de l'auberge. Elles apparaissent sur les étoffes et sur les tables de chevet de pin noueux, aux pattes galbées à la française et aux ravissantes poignées en cristal de Swarovski. Les lits sont du même bois, ils affichent la même patine blanchâtre, concoctée avec de la caséine.

Des lustres rococo sculptés dans le bois et ornés de perles de verre, des suspensions de cristal et des lampes transparentes de Philippe Starck parent les chambres sans les surcharger.

Et pour les pupitres, Mélanie Lambert et Nicolas Marcoux ont utilisé des pattes IKEA d'inspiration régime français, qu'ils ont recouvertes d'un fini tantôt inox, tantôt doré. «Il fallait le faire», mentionne le jeune homme qui salue l'audace de Michelle Doré.

L'architecte Louise Amiot a conçu l'aménagement de tout l'hôtel. Elle a aussi participé au design des chambres avec la propriétaire et son fils Marc-Antoine, en tenant compte de l'âge du bâtiment.

 Cette belle équipe a relevé le défi de «conserver un maximum de pierres» et d'offrir tout le confort moderne aux clients.

Suite western

Des poutres datant de 1730 ont été découvertes dans les combles du Musée de cire au moment de son curetage. Pas question de les camoufler.

 Les deux femmes se sont donc amusées à créer «une suite western» : lits de style Navajo, peaux de vache, lampes en corne de boeuf, porte-revues rustique, fauteuil Mission, rideau de fausse fourrure.

Elles ont fait un remarquable travail de recherche, surtout dans Internet. Leur suite a tout un cachet! Et leur auberge, une sacrée personnalité!

 

Photo Laetitia Deconinck, Le Soleil

Le vestibule de la chambre Marie-Antoinette.