La galeriste Madeleine Lacerte vit dans une maison où règne un «doux mélange» des styles. Les livres, les oeuvres d'art et les antiquités cohabitent dans une harmonie et une décontraction qui s'accommodent aussi des jouets de ses petits-enfants.

La galeriste Madeleine Lacerte vit dans une maison où règne un «doux mélange» des styles. Les livres, les oeuvres d'art et les antiquités cohabitent dans une harmonie et une décontraction qui s'accommodent aussi des jouets de ses petits-enfants.

Les galeristes ont un penchant pour les murs blancs. On les oublie, pour ne voir que ce qu'ils mettent en relief. Madeleine Lacerte ne fait pas exception. Le blanc, ces jours-ci, s'étend au-delà des fenêtres. Il magnifie les couleurs des tableaux contemporains qui constellent les pièces du rez-de-chaussée. Notre hôtesse les collectionne, mais n'en fait pas étalage.

Et c'est bien parce que Le Soleil s'est invité chez elle qu'elle énumère, au fil de la visite, le nom des artistes dont elle possède des toiles: Serge Lemoine, Marcelle Ferron, Pierre Blanchette, Francine Simonin et bien d'autres. Mais ils n'ont rien d'intimidant. Car ils côtoient des sculptures naïves qui font franchement sourire: les oiseaux du «gosseux de bois» Edmond Châtigny, notamment, et les figurines de bois que Gérard Demers vendait 10 $, à l'époque, au marché aux puces de Sainte-Foy.

«C'est de l'art naïf, je trouvais ça l'fun», relate Madeleine Lacerte.

 Dans cet environnement stimulant, les meubles aussi ont des histoires à raconter. Dans le salon, quatre fauteuils carrés de couleurs pimpantes font cercle autour d'une petite table de verre. «Ils ont été dessinés par Pierre Paulin, qui était le designer des présidents français Georges Pompidou et François Mitterrand», mentionne-t-elle. Elle les avait achetés à Québec dans les années 60.

Toute de verre et de métal, la table de la salle à manger est l'oeuvre de Jean-Pierre Morin, dont une imposante sculpture occupe un coin du salon. Il y a deux semaines, incidemment, le Musée national des beaux-arts du Québec a inauguré une de ses oeuvres à l'occasion du 400e de Québec.

«Aider les artistes, ç'a été mon nationalisme à moi», confie celle qui, en 1981, fondait la Galerie Lacerte Guimont, spécialisée dans l'art contemporain. Elle deviendrait, six ans plus tard, la Galerie Madeleine Lacerte.

La galeriste a un faible pour les antiquités. Il y en a de fort belles un peu partout, dans cette maison qu'elle habite depuis 45 ans. Dans la cuisine, une table réfectoire en pin est entourée de plusieurs chaises basses qui proviennent de l'Hôtel-Dieu de Québec. Les initiales des religieuses qui s'y asseyaient sont encore gravées au dos de chacune d'elles.

Aujourd'hui, ce sont les enfants et les petits-enfants de Madeleine et de Marcel Lacerte qui prennent place autour de cette table conviviale. Les jouets sont dans la salle familiale, avec la télé, l'ordinateur et les figurines de Demers.

Des oiseaux sont posés ici et là dans toutes les pièces. «Je me suis aperçue, en vous attendant, que j'en avais beaucoup», fait-elle remarquer. Elle ouvre une magnifique armoire, dans la salle à manger, et en sort une assiette bleue du Danemark sur laquelle est peint un goéland. Elle avait acheté tout l'ensemble chez un antiquaire de la rue Saint-Paul. Cette vaisselle s'accorde avec les oiseaux perchés au-dessus de la table. Elle évoque la mer et le Maine, qui ont toujours attiré Madeleine Lacerte.

 

Photo Patrice Laroche, Le Soleil

Les figurines de bois de Demers sont réunies sur cette armoire antique.