Des styles, la maison de Maurice Poitras en a. Installée en plein coeur du quartier Montcalm, la demeure du dessinateur en décoration a du punch. Des couleurs riches, des articles rétro, des matériaux luxueux se sont incorporés au genre moderne plutôt zen. Dans ce décor chargé, l'oeil n'a pas le temps de chômer.

Des styles, la maison de Maurice Poitras en a. Installée en plein coeur du quartier Montcalm, la demeure du dessinateur en décoration a du punch. Des couleurs riches, des articles rétro, des matériaux luxueux se sont incorporés au genre moderne plutôt zen. Dans ce décor chargé, l'oeil n'a pas le temps de chômer.

 «C'est ma fille designer, Brigitte Poitras, qui a tout conçu l'hiver dernier. Moi, je l'ai laissé faire et j'aime le résultat.» La maison, qui appartient à la famille depuis 1947, s'ouvre sur une entrée sobre, mais enjolivée par un motif peint en vert sur le bois franc d'origine.

À peine passé le portique que la salle à manger captive le regard. De type «zen tropical», la pièce de dégustation se veut chaleureuse de par ses couleurs sombres. Le mobilier, massif, est en bois teint noir et de céramique colorée.

 Au mur qui joint la salle à manger au salon se trouve un papier peint brun et rose-orangé donnant du caractère à l'ensemble, déjà audacieux. Les motifs de végétation de la tapisserie rappellent les plantes qui décorent le salon. À mi-chemin vers le salon est installée une pièce unique qui frappe : un piano teint en rouge clair. «Je ne joue pas, c'est seulement pour la déco, admet Maurice Poitras, humblement. En plus, il n'est pas accordé.»

 Enfin, le salon, plus clair, s'apparente au décor asiatique, même si «je n'ai jamais voyagé en Asie. C'est ma fille qui m'a suggéré ce décor et j'ai aimé». Encore une fois, le brun et le noir se marient avec le rose-orangé. Pour trancher, M. Poitras a gardé les boiseries d'origine blanches et installé un sofa en rotin clair.

Deux atmosphères

 Pour le coin popote, on a opté pour le rétro. La cuisine est faite de plancher de tuiles noires et blanches, portes western et de grandes armoires en mélamine du haut de laquelle est allumé un écriteau en néon rose. «Pourquoi sortir ?» est-il inscrit. Les armoires sont, elles, plus sobres, en bois clair. Le tout est enveloppé dans des murs vert pâle.

 Derrière la cuisine faite en longueur se cache une pièce qui détonne. De style champêtre, le coin repos et création du propriétaire est rouge et décoré de chapeaux, de meubles jaunes et d'un poêle à bois. Même l'éclairage orangé amène une ambiance chaleureuse moins développée dans le reste de la demeure.

 Plus modeste dans sa décoration, le second étage étonne par son architecture. Le propriétaire a laissé tomber la rampe et a ouvert la boîte de l'escalier pour y placer son lit. Pour accentuer l'effet loft, il y a aménagé un salon éclairé, avec des murs gris sable lumineux. Les fenêtres au-dessus du lit sont recouvertes de rideaux blancs, devant lesquelles sont accrochées deux peintures sombres: «Mes créations. Ça fait très moderne comme look».

Le blanc se trouve également dans le mobilier du salon, encore une fois, très discret. Les murs sont cachés derrière une tapisserie fleurie gris et blanc. Propre, moderne et ornée de bambous, la salle de bains se poursuit dans la tendance zen asiatique de la chambre. Enfin, M. Poitras a, là aussi, collé des miroirs à certains murs pour que le tout ait l'air plus grand. «Quand j'ai fait refaire mon intérieur cet hiver, j'ai posé des miroirs pour ajouter de la profondeur à mes pièces. La maison fait 20 pieds par 40 pieds, mais ça ne paraît pas.» Et les miroirs qui recouvrent plusieurs murs donnent l'effet escompté, en plus de multiplier les rayons lumineux.

 «J'ai mis l'accent sur un éclairage qui vient du sol parce qu'il se reflète dans le miroir, puis au plafond.» Pour la finition, le bambou, les plantes, les bibelots et les cadres ornent la plupart des coins dans cette maison où tous les angles sont habités.

 

Photo Érick Labbé, Le Soleil

La salle à manger de «type zen tropical», agrémentée d'un piano teint en rouge clair.