«C'est comme une coupe de cheveux. C'est fini les diktats, les modes. On doit respecter l'environnement, le client, la maison», dit Linda Deschamps, décoratrice chez Carrier & Co.

«C'est comme une coupe de cheveux. C'est fini les diktats, les modes. On doit respecter l'environnement, le client, la maison», dit Linda Deschamps, décoratrice chez Carrier & Co.

Mais la simplicité n'est pas toujours si... simple à réaliser. «Il vaut mieux prendre conseil», estime la décoratrice, qui semble prêcher pour sa paroisse, mais cette assertion est confirmée par la plupart des membres de sa spécialité.

Car que doit-on marier? Le mur et la fenêtre? La fenêtre avec le fauteuil? On enferme, on ouvre? On laisse pendre, on attache? Ce ne sont là que des questions de sémantique. La vraie question réside dans l'atmosphère que l'on veut donner à une pièce. Et évidemment au budget dont on dispose.

Le zen, c'est fini? Pas plus que le campagnard, le contemporain, le romain, l'africain; le tissage, le bois, le vitrail, le voilage, les soies et les dentelles. Des cantonnières? Des pompons? Des glands? Pôles de bois, de métal, de fils? Rideau doublé, superposé?

Si tout dans le vestimentaire est à la mode, il en est de même pour l'habillage des fenêtres. «La mode influence les maisons, c'est incontestable», indique Linda Deschamps. Mais sachons reconnaître le style qui nous est propre.

Vive le naturel

Oubliez le kit en décoration: la tenture pareille au canapé qui lui, reprend les couleurs de la moquette. On ne s'habille plus ainsi. Ni sa maison. La fenêtre possède sa personnalité propre. On l'habille en général, en dernier, une fois que tout le reste est en place. «Il faut une recherche plus approfondie, une attention plus grande devant ce que les gens ont accumulé dans leur vie: un canapé très moderne peut côtoyer un buffet antique. La robe de la fenêtre doit alors vivre en harmonie avec le mélange des genres. Le rideau doit lui aussi sembler faire partie de ces objets amassés au cours de sa vie», fait remarquer Linda Deschamps.

Deux choses sont particulièrement importantes: la qualité des matériaux choisis et la confection. «On peut faire de gros bouillons dans du tissu bon marché, ce n'est pas du tout logique.»

Déjà le décor extérieur est figé. Ouverte sur le monde, la fenêtre a besoin de mouvement, bien plus que d'une rigueur guindée. Un mécanisme qui glisse bien afin que l'on n'ait jamais l'impression d'être pris dans un carcan. Des accessoires bien choisis, telles les embrasses, permettent de laisser libre cours à son imagination.

Les rideaux et les tentures se ramassent aujourd'hui, comme une belle qui remontrait le bas de sa jupe. Il y a dans cette tendance une allure théâtrale remarquable, mais on n'a pas toujours l'envie ni le temps de garder les planchers impeccables. La coupe est à ras le sol ou frôle d'un peu plus haut le chauffage.

Les fibres naturelles, coton, lin, soie sont très en demande. On ne peut pas, à proprement parler de tendance ni de mode, c'est un goût qui s'inscrit plutôt dans la culture. Les gens ont voyagé, ils ont découvert la beauté simple des tons neutres ou de terre, ils reconnaissent le principe fondamental de la beauté intemporelle. Un voilage uni pour le jour, une tenture opaque par-dessus pour le soir, et on a deux décors qui jouent magnifiquement leur rôle. Le 100 % polyester peut se porter en plein soleil et se lave à la machine.

Dans certains cas, les jeunes couples vont opter pour des motifs géométriques un peu comme ceux qui existaient dans les années 1960.

Aujourd'hui, grâce à une technologie de pointe dans les tissages mixtes, lin coton notamment, on peut se permettre des rideaux, des stores, en bois ou en tissu, qui sont du plus bel effet.

L'effet le plus réussi est celui qui nous ressemble le mieux.