Animés par la céramique, ces artisans façonnent des œuvres qui peuvent être à la fois fort jolies et très utiles. Ils proposent ainsi le meilleur des deux mondes.

Maison Eve-Marie Laliberté : entre ludisme et utilité

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Eve-Marie Laliberté, céramiste

C’est à 43 ans, après une première carrière en design graphique, qu’Eve-Marie Laliberté a décidé de se consacrer au mode d’expression auquel elle rêvait depuis des années, la céramique.

« C’est en plongeant les mains dans la matière, lors d’un cours suivi à Vancouver, que j’ai senti le déclic. J’ai tout de suite retrouvé le bonheur de l’enfance… La terre offre d’infinies possibilités autant en termes de techniques que de résultats. C’est un matériau un peu capricieux, mais généreux. »

  • Un trio de lampes signées Eve M Laliberté

    PHOTO LA FABRIQUE 1840, FOURNIE PAR EVE-MARIE LALIBERTÉ

    Un trio de lampes signées Eve M Laliberté

  • Ce vase peut aussi jouer le rôle de pichet d’eau ou de refroidisseur à vin.

    PHOTO FOURNIE PAR EVE-MARIE LALIBERTÉ

    Ce vase peut aussi jouer le rôle de pichet d’eau ou de refroidisseur à vin.

  • Bol de porcelaine pour crème glacée, soupe, salade, etc.

    PHOTO FOURNIE PAR EVE-MARIE LALIBERTÉ

    Bol de porcelaine pour crème glacée, soupe, salade, etc.

  • Des veilleuses aux cornes dorées, pour chasser les mauvais rêves des tout-petits.

    PHOTO FOURNIE PAR EVE-MARIE LALIBERTÉ

    Des veilleuses aux cornes dorées, pour chasser les mauvais rêves des tout-petits.

  • Quelques pièces créées par Eve-Marie Laliberté, céramiste

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Quelques pièces créées par Eve-Marie Laliberté, céramiste

  • Eve-Marie Laliberté a un faible pour les rondeurs et les cercles.

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Eve-Marie Laliberté a un faible pour les rondeurs et les cercles.

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La céramiste avoue avoir un penchant pour la blancheur — et la durabilité — de la porcelaine, qu’elle travaille par façonnage ou tournage, au gré de ses envies. Chaque pièce est ensuite moulée avant d’être décorée, souvent de manière unique. « J’aime jouer avec les sous-glaçures, un peu comme de l’aquarelle. J’adore aussi les rondeurs, les cercles… Pour qu’une pièce soit réussie à mes yeux, il faut un juste équilibre entre sa forme, sa décoration, mais aussi son utilité. J’aime lorsque mes pièces peuvent avoir plusieurs fonctions. »

Ainsi, l’une de ses créations peut à la fois servir de vase à fleurs, de pichet à eau ou de refroidisseur à vin. À partir d’un même moule, elle conçoit des bols « à oreilles », des passoires et des jardinières suspendues.

La céramiste a aussi développé toute une gamme de lampes et des veilleuses sans fil qui distillent une lumière d’ambiance grâce à un petit lampion à pile. Ces dernières sont d’ailleurs vendues sur la plateforme Fabrique 1840 par Simons, consacrée aux artisans québécois. « Ce que j’aime avec les lampes, c’est l’absence de contraintes. J’ai une plus grande liberté créative : je peux m’amuser avec les glaçures et jouer avec les réflexions de la lumière. La veilleuse est d’ailleurs la première pièce que j’ai produite, à partir d’un petit monstre que j’avais façonné à la naissance de mon neveu, il y a 10 ans. »

> Consultez le site d’Eve-Marie Laliberté

Qui : Eve-Marie Laliberté, 47 ans

Quoi : lampes, vaisselle, jardinière

Où : le site d’Etsy

Combien : de 26 $ (tasse à oreilles) à 70 $ (vase)

Sarah-Jeanne Riberdy : prendre son temps

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Sarah-Jeanne Riberdy, céramiste

C’est parce que la pandémie lui en a donné l’occasion que la céramiste Sarah-Jeanne Riberdy a voulu vendre des pièces de sa main au Souk, un marché de Noël très couru qui se poursuit de façon virtuelle cette année jusqu’au 17 décembre. Rencontre avec une artisane qui a pris le temps de peaufiner son savoir-faire avant de se lancer…

« J’ai toujours été attirée par la céramique », raconte Sarah-Jeanne Riberdy. Enfant, elle n’a pas osé demander à des proches qui pratiquaient cet art de lui en montrer les bases. Adulte, elle s’est donc inscrite au Centre de céramique Bonsecours, puis a poursuivi son exploration à l’Université Concordia. « Là-bas, on pouvait vraiment tout essayer. » Depuis la fin de ses études en 2018, elle a fait quelques pièces sur demande, donné un coup de pouce à d’autres artisans, puis s’est mise à travailler pour le Centre d’art Rozynski, en Estrie, où elle donne notamment des cours de céramique. La fermeture temporaire du centre à cause du coronavirus lui a permis de lancer sa production.

  • Le cache-pot triplet

    PHOTO FOURNIE PAR LE SOUK

    Le cache-pot triplet

  • Le cache-pot Triplet

    PHOTO FOURNIE PAR LE SOUK

    Le cache-pot Triplet

  • Le terrarium

    PHOTO FOURNIE PAR LE SOUK

    Le terrarium

  • Une création de Sarah-Jeanne Riberdy

    PHOTO FOURNIE PAR SARAH-JEANNE RIBERDY

    Une création de Sarah-Jeanne Riberdy

  • Une création de Sarah-Jeanne Riberdy

    PHOTO FOURNIE PAR SARAH-JEANNE RIBERDY

    Une création de Sarah-Jeanne Riberdy

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Sarah-Jeanne Riberdy a parfait plusieurs techniques, comme le moulage ou le tour, mais le façonnage, qui consiste à travailler la terre avec ses mains et quelques outils de bois, a un petit quelque chose de spécial à ses yeux. « Ça me touche de voir comment les gens travaillent la terre, de voir les objets prendre forme. » La maîtrise de la technique est importante (« Je suis très sévère avec moi-même »), mais n’est pas le seul critère qui fait, selon elle, qu’une pièce est réussie. « J’aime vraiment quand on sent le rendu de la terre, c’est important », dit-elle.

Au Souk, la céramiste propose un cache-pot, baptisé Triplet, et un terrarium. « Avec la pandémie, il y a un certain retour à l’essentiel, explique-t-elle. Prendre soin d’une plante, c’est un peu prendre soin de soi. Je fais plein de boutures ces temps-ci… J’avais envie de proposer quelque chose par rapport à ça. » Le terrarium s’avère très polyvalent. « J’ai des amis qui l’utilisent plus comme plat de service, assiette ou bol à fruits, et ça me va. Ils se le sont approprié. »

Qui : Sarah-Jeanne Riberdy, 34 ans

Quoi : cache-pot et terrarium

Où : Souk 2020

> Consultez le site du Souk

Combien : de 38 $ (terrarium) à 95 $ (cache-pot)

Léa Behr et Nicolas Hoang : l’essentiel selon Léa et Nicolas

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

Les céramistes Léa Behr et Nicolas Hoang dans leur atelier

Revenir à l’essentiel n’est paradoxalement pas si simple. Mus par une quête de minimalisme et de fonctionnalité, Léa et Nicolas proposent des pièces sobres, mais surprenantes, pensées en fonction du quotidien.

Ayant quitté des carrières en design graphique et en architecture — un passé qui se reflète dans la dimension structurelle et formelle de leur travail —, Léa Behr et Nicolas Hoang se consacrent à temps plein à la céramique depuis 2016. « On a loué un petit atelier, acheté quelques pains d’argile, et on s’est trouvé un petit four d’occasion, qu’on utilise toujours, d’ailleurs. C’est tout ce qu’il nous fallait au début pour commencer, et c’est ce qui nous plaît : le peu de moyens pour la mise en œuvre en céramique et ce que ça ouvre comme possibilités », souligne Léa Behr, qui est diplômée de métiers d’arts en céramique, à Paris.

Plus portés sur la sculpture à leurs débuts, Léa et Nicolas se sont tournés vers la création d’objets utilitaires (théière, lampe, bougeoirs, gobelets) après avoir eu envie d’intégrer dans leur quotidien cette argile rouge à l’aspect brut et naturel qui distingue leur travail.

  • Lampe suspendue. Combinaison de corps élémentaires, cylindre et cône. Abat-jour tourné en grès rouge, extérieur poli, intérieur peint de grès blanc. Prix : 260 $.

    PHOTO FOURNIE PAR NICOLAS HOANG

    Lampe suspendue. Combinaison de corps élémentaires, cylindre et cône. Abat-jour tourné en grès rouge, extérieur poli, intérieur peint de grès blanc. Prix : 260 $.

  • Cet ensemble à thé comprend une chope avec infuseur en céramique et couvercle en grès rouge. « C’est une des premières pièces sur laquelle on a travaillé, inspirée de nos propres besoins », précise Léa Behr. La tasse peut aussi servir de chope à bière. Prix : 88 $.

    PHOTO FOURNIE PAR NICOLAS HOANG

    Cet ensemble à thé comprend une chope avec infuseur en céramique et couvercle en grès rouge. « C’est une des premières pièces sur laquelle on a travaillé, inspirée de nos propres besoins », précise Léa Behr. La tasse peut aussi servir de chope à bière. Prix : 88 $.

  • Un beurrier façonné à la main qui peut réellement contenir une livre de beurre. « On vient de France et on a été un peu surpris de la taille de la brique de beurre ici ! », lance Léa Behr. Beaucoup d’heures de travail sont nécessaires pour en arriver à ces lignes et à ces angles bien droits. Prix : 120 $.

    PHOTO FOURNIE PAR NICOLAS HOANG

    Un beurrier façonné à la main qui peut réellement contenir une livre de beurre. « On vient de France et on a été un peu surpris de la taille de la brique de beurre ici ! », lance Léa Behr. Beaucoup d’heures de travail sont nécessaires pour en arriver à ces lignes et à ces angles bien droits. Prix : 120 $.

  • Ce petit gobelet (200 ml) avec pied biseauté est une pièce tournée en grès rouge. Son extérieur est poli et son intérieur, trempé de grès blanc et émaillé brillant. Prix : 35 $.

    PHOTO FOURNIE PAR NICOLAS HOANG

    Ce petit gobelet (200 ml) avec pied biseauté est une pièce tournée en grès rouge. Son extérieur est poli et son intérieur, trempé de grès blanc et émaillé brillant. Prix : 35 $.

  • Depuis son lancement plus tôt ce mois-ci, cette mangeoire pour oiseaux remporte un vif succès. « C’est un peu une sculpture qui prend vie avec les oiseaux », remarque Léa Behr. Prix : 160 $.

    PHOTO FOURNIE PAR NICOLAS HOANG

    Depuis son lancement plus tôt ce mois-ci, cette mangeoire pour oiseaux remporte un vif succès. « C’est un peu une sculpture qui prend vie avec les oiseaux », remarque Léa Behr. Prix : 160 $.

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Pour eux, une pièce est réussie si elle comporte deux aspects : une dimension sculpturale qui ne soit pas présente au détriment de la fonctionnalité et une recherche de soustraction, de simplicité. « Une pièce réussie arrive à nous surprendre en insufflant un peu cette dimension sculpturale dans la vie de tous les jours et en montrant qu’avec si peu, on peut faire tout ça », observe Léa Behr. « On va chercher à réduire la pièce à son état le plus primaire, ajoute la céramiste. Paradoxalement, c’est assez complexe. Il y a une complexité de soustraire. Il faut beaucoup de travail pour arriver à une pièce plus épurée. »

D’abord établis dans le quartier Mile End, à Montréal, ils ont déménagé à Farnham, en Montérégie, l’année dernière. Un nouvel environnement qui leur a inspiré de nouvelles créations (une mangeoire pour oiseaux et un beurrier), façonnées à la main cette fois, avec une volonté de laisser en surface les traces de ce façonnage.

La plupart des autres pièces de leur collection, plus lisses, sont quant à elles tournées et polies. La majestueuse théière à l’anse extravagante aperçue dans divers magazines n’est présentement plus offerte, mais plusieurs autres articles le seront d’ici les Fêtes dans leur boutique en ligne.

Qui : Léa Behr et Nicolas Hoang

Quoi : Divers objets pour la maison (lampes, gobelets, ensemble à thé, beurrier, mangeoire pour oiseaux, etc.)

Où : dans la boutique en ligne de Léa & Nicolas (livraison possible ou cueillette à l’atelier)

> Consultez le site de Léa & Nicolas

Combien : de 28 $ (mini-bol cône ou mini-tasse biscornue) à 480 $ (lampe sur pilotis)