Ce sofa mérite-t-il d’être rembourré ? Peindre un vieux meuble en bois est-il un sacrilège ? Comment redonner du lustre au chrome moucheté ? Vanessa Sicotte fait partager ses idées et ses trucs.

Oser « batârdiser »

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

La finition peu soignée de ce meuble laisse entendre qu’il a été fabriqué par un ébéniste du dimanche. Il n’a pas de valeur patrimoniale, mais Vanessa Sicotte lui trouve quand même des qualités : son style et ses poignées en céramique. Il ferait une bonne grosse table de chevet ou pourrait trouver sa place dans un vaste salon.

En cuisine, le cliché veut qu’on doive « respecter le produit ». Avec les meubles, il faut oser. Vanessa Sicotte donne l’exemple d’un buffet en bois massif très ornementé qui fait « Oktoberfest ». « Ce sont de beaux et bons meubles, mais on n’est pas pantoute dans ce style-là en ce moment », dit-elle. Que faire ? Le « bâtardiser » : faire sauter les vitraux et les fioritures, changer les poignées, enlever la corniche et les portes pour en faire un rangement ouvert. Bref, le dépersonnaliser. « Quel est le plus grand crime ? demande-t-elle. Le mettre sur le bord de la rue, ou en faire quelque chose et l’apprécier ? » Vu comme ça…

Mais respecter le patrimoine

Tout ce qui est « terroir » ou meuble d’antan suscite un intérêt soutenu au Québec. « Ces meubles-là, on ne les transforme pas. On les respecte, on en prend soin, on les honore », conseille Vanessa Sicotte.

Opter pour le bois massif

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Ouvrez les tiroirs, vérifiez le glissement et l’assemblage, évitez ceux dont les fonds sont en panneaux de fibre de bois (MDF) ou des produits semblables.

« Un meuble mal aimé, pas entretenu, gardé dans un sous-sol, mais qui est en bois massif avec un assemblage à tenons et mortaises, il mérite une seconde vie », selon Vanessa Sicotte. Pour ses projets de transformation, elle opte pour des articles vintage qui ont entre 25 et 70 ans. Des meubles de fabrication industrielle bien construits qui n’ont pas une immense valeur marchande. Ouvrez les tiroirs, vérifiez le glissement et l’assemblage, évitez ceux dont les fonds sont en panneaux de fibre de bois (MDF) ou des produits semblables.

Sofa et fauteuil : question de structure

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La qualité de l’assemblage et de la structure est un aspect important à tester.

Il faut choisir avec soin un meuble de salon qu’on entend faire recouvrir. La clé, c’est la structure : il faut le soulever, regarder si le cadre est solidement monté ou seulement agrafé, s’il y a beaucoup de ressorts, si les pattes sont superficiellement vissées ou bien intégrées à la charpente du meuble. Imaginez votre oncle un peu costaud assis dedans pour prévoir s’il va tenir le coup ou non…

Faire reluire le chrome

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Avec les meubles, il faut oser, conseille Vanessa Sicotte.

Hissées au niveau de la vitrine trônent une table en formica et des chaises en vinyle. « Le vinyle d’une chaise est fendu, constate Vanessa Sicotte avec dépit. Tu passes ton tour, ou tu mets une patch et tu vis avec. » Le chrome des pattes moucheté par la rouille, ça s’arrange. « On brosse avec une laine d’acier fine. Pas en rond, mais dans le sens de la patte, précise-t-elle. Après, on met une petite huile minérale et ça va être comme neuf. » Pour redonner du « oumpf » au vinyle, une touche de Turtle Wax peut faire des miracles.

Se prémunir contre les bibittes

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Certains meubles doivent être inspectés minutieusement afin de détecter la présence de punaises.

Vanessa Sicotte conseille d’inspecter soigneusement les meubles à l’aide d’une lampe de poche afin de détecter toute trace de punaise de lit. Il faut rechercher de traces noirâtres ou blanchâtres dans les angles et les arêtes et porter une attention particulière aux tissus. Un nettoyage à la vapeur — très — chaude n’est jamais une mauvaise idée. Les objets de plus petite taille seront mis en quarantaine de deux façons, selon la saison : enfermés hermétiquement dans un sac et laissés deux ou trois jours en plein soleil l’été ou exposés à un très grand froid pendant la même durée en hiver.