Cette blague est on ne peut plus réaliste. M. Eugeni, 43 ans, a effectivement fondé la PME Simplespace, laquelle se spécialise dans la fabrication sur mesure et l'installation de placards et d'unités de rangement.

Cette blague est on ne peut plus réaliste. M. Eugeni, 43 ans, a effectivement fondé la PME Simplespace, laquelle se spécialise dans la fabrication sur mesure et l'installation de placards et d'unités de rangement.

Vrai aussi qu'il est devenu entrepreneur après avoir perdu son emploi dans la foulée de l'éclatement de la bulle technologique.

De 1990 à 2003, Alan Eugeni a occupé des postes très bien rémunérés notamment à titre de chef de produits à Cantel (Rogers) et comme directeur des ventes pour l'Europe à Téléglobe.

«Je n'arrivais pas à me trouver un boulot que j'aimais. Et puis je me suis dit qu'en fondant ma propre entreprise, je ne me mettrais jamais moi-même à la porte», explique ce diplômé en génie mécanique et détenteur d'un MBA.

Le hasard a voulu que M. Eugeni s'intéresse aux placards et aux unités de rangement. Il a tout d'abord voulu acheter une entreprise dans ce secteur, puis a songé devenir franchisé de California Closets.

Ce géant américain, pionnier dans le domaine, affirme sur son site Web avoir vendu plus de quatre millions de systèmes de rangement en Amérique du Nord, en Europe et en Asie depuis 26 ans. California Closets compterait entre 150 et 200 franchisés en Amérique du Nord, dont un à Montréal.

Le marché des placards et des unités de rangement est donc colossal, selon Alan Eugeni. Il serait d'environ 26 milliards de dollars aux États-Unis.

Au Québec, le gros du marché est actuellement dans le secteur des appartements en copropriété, où les espaces de rangement bien pensés valent leur pesant d'or.

Simplespace déniche 50 % de ses clients chez les propriétaires de condos. Sinon, toujours au Québec, les projets de rénovation dans les maisons existantes représenteraient bon an mal an un marché de quelque 40 millions.

Créneau achalandé

Simplespace n'est pas la seule PME québécoise dans son secteur. Elle se bat notamment contre Gagnon et Frères, de même que Rangement Plus. Même s'il est en affaire depuis peu, Alan Eugeni a bon espoir de se démarquer. Il mise notamment sur «un marketing sophistiqué». «Notre publicité et notre site Web sont de toute beauté. C'est très professionnel. Les gens ont tout de suite l'impression que nous sommes un très gros joueur», se félicite le président de la jeune entreprise.

Même s'il se fait discret sur le montant de ses ventes, Alan Eugeni affirme qu'il aimerait franchir le cap du million de dollars de chiffre d'affaires annuel à court terme. En fait, il veut devenir le numéro un au Québec dans son secteur.

D'ailleurs, l'homme d'affaires ne se gêne pas et se compare volontiers à un «California Closets québécois». «Mais je suis 30 % moins cher», précise Alan Eugeni. Depuis 2005, il dit avoir mené près de 200 projets d'aménagement sur mesure. Son tout premier projet, il l'a réalisé chez sa voisine sur l'Île-des-Soeurs.

Le prix de départ pour un projet est de 100 $ le pied linéaire pour l'aménagement d'une bibliothèque murale, d'un placard, voire d'un garde-manger. En moyenne, les contrats de Simplespace, qui compte cinq employés, varient entre 1000 $ et 3000 $.

Le bois utilisé par la PME est du panneau d'aggloméré de 3/4 de pouce d'épaisseur, soit le meilleur qui existe sur le marché, estime Alan Eugeni. Pour manipuler ce type de matériaux, l'entreprise s'est dotée d'un banc de scie italien valant plusieurs dizaines de milliers de dollars et qui ferait rêver n'importe quel ébéniste.

À sa grande surprise, Alan Eugeni a été bien reçu par les banques lorsqu'il a cherché du financement pour se lancer en affaires. Il s'est toutefois tourné vers la BDC pour obtenir une aide de 100 000 $. Il a dû investir quelque 150 000 $ de sa poche.

Grâce à ses talents en rénovation, l'homme d'affaires a fait d'un ancien dépôt ferroviaire de la rue Bridge le siège social et les ateliers de Simplespace.

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Pour en savoir plus: www.simplespace.ca