C'est encore un inventaire modeste, elle n'est ouverte que depuis sept mois, mais déjà Gennady Bashtanov, son propriétaire, nourrit l'espoir que le lin de son pays, la Russie, plaira aux amoureux des fibres naturelles.

C'est encore un inventaire modeste, elle n'est ouverte que depuis sept mois, mais déjà Gennady Bashtanov, son propriétaire, nourrit l'espoir que le lin de son pays, la Russie, plaira aux amoureux des fibres naturelles.

De Pskov, la province russe où l'on cultive la grande majorité du linus usilatissimum, en passant par l'Oural d'où est originaire Gennady Bashtanov, «le lin est partout», dit-il. Lorsqu'elle fleurit, la petite fleur bleue d'apparence fragile transforme le paysage des vallons et des plaines en postale. Mais tout ce bleu passager donne vie à une plante à la tige si solide qu'elle fournit une fibre qui traverse le temps. Une fleur que l'on ne cueille pas mais que l'on arrache. Car c'est de la tige que viendra le textile. La graine, elle, offre toute une panoplie d'usages, y compris pour la santé. Les hommes reconnaissent la résistance des fibres du lin depuis au moins 7 000 ans avant J.-C.

Gennady Bashtanov nourrit l'espoir que le lin de son pays, la Russie, plaira aux amoureux des fibres naturelles.

On en faisait des cordages, des voiles, des filets de pêche. Sur les rives du Nil, d'où serait venue la plante, les humains se couvraient de lin: en pagne, en tunique, en robe. On en a retrouvé au cours de fouilles archéologiques. Et que dire du linceul du Christ? C'est au Moyen-Âge sous Charlemagne en France que le lin apparut, tissé, brodé, servant au linge de maison autant qu'aux vêtements. Après des déboires historiques le lin revint en force et aujourd'hui on reconnaît sans peine la qualité du lin français, léger et soyeux.

Le lin russe avait, jusqu'à tout récemment, un tissage plus rustique, une solidité incontestable mais moins glamour. C'est en train de changer ! Avec l'évolution technique des usines de tissage, les Russes offrent désormais une fibre de lin douce, uniforme, et ornée de dentelles faites à la main par des ouvrières chevronnées.

«J'offre dans ma boutique ce qu'il y a de plus chic, de plus représentatif du lin de la Russie d'aujourd'hui», précise Gennady. Il est lui-même amoureux de cette fibre. «Quand on aime, on offre ce qu'il y a de mieux.» Il contrôle lui-même la production, étant propriétaire de la manufacture où sont fabriqués nappes, chemins de table, serviettes, tabliers, draps, taies d'oreillers, etc. C'est du reste ainsi qu'il peut offrir les meilleurs prix.

En blanc, écru et même de couleurs douces comme l'ocre ou le rose, des imprimés unis ou jacquard, des dimensions variées. Il peut offrir le service à des auberges ou petits restaurants. Pour compléter le décor de sa boutique, il se sert d'une vaisselle de porcelaine si raffinée qu'elle aurait pu se trouver sur la table d'un tsar.

Le linge de lin se transmet de mère en fille, en héritage. Il doit être impeccable. «Lorsque quelqu'un choisit d'acheter du lin, il sait que c'est un placement et qu'il ne le regrettera pas», déclare le propriétaire.

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