L'exposition Secrets d'ébénistes ne présente qu'une dizaine de meubles uniques et très beaux, fabriqués par des artisans du Québec, dont plusieurs sont des finissants de l'Institut québécois d'ébénisterie. Il faut dire que l'un des deux commissaires, Pierre Pagé, enseigne là.

L'exposition Secrets d'ébénistes ne présente qu'une dizaine de meubles uniques et très beaux, fabriqués par des artisans du Québec, dont plusieurs sont des finissants de l'Institut québécois d'ébénisterie. Il faut dire que l'un des deux commissaires, Pierre Pagé, enseigne là.

Table à thé de Pierre Nicolas Côté

L'autre commissaire, Céline Dubord, elle-même ébéniste, vient de lancer le Dictionnaire terminologique de l'ébénisterie, un ouvrage de 500 pages qui contient près de 4000 définitions sur les termes courants de ce domaine. Voilà qui explique la variété et la justesse des explications qui jalonnent cette exposition. «On apprend, par exemple, que le vrai nom du rabot est bouvet», cite Stéphane Bolduc.

Le savoir-faire de l'artisan et la beauté de sa matière première nous sont révélés, depuis le débitage du bois jusqu'à la finition du meuble. Il est question des essences et des dérivés du bois, des composantes du meuble, des moulures, des placages, de la marqueterie, des différents types de finis, des outils.

Les commissaires ont sélectionné les oeuvres et le mobilier en fonction de leurs caractéristiques propres à illustrer les différents chapitres de l'exposition. On en aurait pris davantage. L'amateur de beaux meubles restera sur sa faim, non pas au regard du choix des pièces, mais en raison de leur trop petit nombre.

Il aura aussi à quelques reprises une impression de déjà-vu. Ainsi, Vue d'Orient, l'armoire longiligne de pin massif signée Céline Dubord, était exposée l'an dernier à l'atelier Touchfil de Beaumont.

Et le meuble sculpture d'Angelo Sorrentino et de Nathalie Sanche, Avec douceur, a des cousins ici et là dans les boutiques et galeries de la ville. L'effet de surprise s'est émoussé. Il est par ailleurs très tentant de voir un rapprochement entre cette oeuvre et la sinueuse commode Éliza, créée par des étudiants en architecture de l'Université Laval et présentée au Musée de la civilisation, à la mi-mars, lors de l'événement L'Objet.

Cela dit, plusieurs meubles se distinguent. Au début du parcours, la table à thé originale et raffinée de Pierre Nicolas Côté vous ravira, tout comme le buffet en noyer massif de Geneviève Gaboury et le meuble sculpture de Félix Lapierre, tout en courbes, pas pratique, mais d'une esthétique poétique, sous son chêne soyeux, son ruban satiné et son sycomore figuré. Martin Nadeau, propriétaire de l'atelier Amboise de Pohénégamook, a aussi laissé un buffet d'acajou rouge, qui exprime toute la flamboyance de cette essence de bois.

Le guide Stéphane Bolduc mentionne qu'un «livre de recettes» sera bientôt mis à la disposition des visiteurs de la Maison Hamel-Bruneau, sise au 2608, chemin Saint-Louis. Ils pourront le consulter pour apprendre tous les secrets des ébénistes. L'historien et critique d'art Dany Quine prononcera deux conférences, le 5 avril et le 7 juin, à 20 h.

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L'exposition est gratuite. Jusqu'au 28 mai, les portes sont ouvertes du mercredi au dimanche, entre 13 h et 17 h; et du 30 mai au 13 août, du mardi au dimanche, entre 11 h et 17 h.