Le coup d'envoi du design de la nouvelle section mode pour hommes a été donné par l'acquisition de la coupole en mosaïque de verre de Saint-Amand-les-Eaux et d'une série de boiseries provenant d'un château français.

Le coup d'envoi du design de la nouvelle section mode pour hommes a été donné par l'acquisition de la coupole en mosaïque de verre de Saint-Amand-les-Eaux et d'une série de boiseries provenant d'un château français.

Les concepteurs ont dû jongler avec différentes époques. Il y a celle de la bâtisse (moitié du XVIIe), puis celle des oeuvres. Et le tout s'inscrit en 2005, dans une ville au riche patrimoine architectural.

La moulure sobre et moderne de la coupole, jumelée à un éclairage uniforme, fait étinceler la mosaïque de verre.

«L'idée ce n'était pas de chercher à faire la restauration d'une ambiance, mais plutôt de prendre des éléments d'époque, même si de façon éclectique on les mêle, pour les mettre dans un décor contemporain», explique Alain Lemay, architecte pour la firme Lemay Michaud Architecture Design.

Tous les meubles de la nouvelle section ont été fabriqués dans l'esprit des boiseries rapportées d'Europe. Certains détails des pièces authentiques, comme les ferrures ou les plis de serviettes, ont été reproduits sur de nouvelles structures. Armoires, étagères, portes; rien n'a été négligé. Mais bien malin celui qui sait discerner l'oeuvre d'antan du calque. «C'est tout mêlé, vous ne verrez pas la différence», assure M. Lemay.

Ici et là, des décorations modernes en métal s'entrechoquent avec le style vieillot des boiseries. Bientôt, les rampes en seront aussi parées. Mais ces ornements ne détonnent pas, notamment parce qu'ils rappellent les armures en cotte de maille des chevaliers.

Coupole

Tous les meubles ont été fabriqués dans l'esprit des boiseries rapportées d'Europe.

Une attention spéciale a été portée à la coupole, qui a d'ailleurs été restaurée par des artisans italiens parce qu'elle a dû être sciée en deux pour le transport. «Le défi, dans ce cas-là, était de réussir à la mettre en valeur, sans donner l'importance à la moulure et à l'éclairage qu'on mettait en place», souligne l'architecte. L'équipe a donc opté pour une moulure sobre et moderne, à laquelle elle a intégré les luminaires de façon à ce que l'éclairage soit le plus uniforme possible. La mosaïque scintille, conférant un air féerique au hall d'entrée.

Les larges vitres extérieures rehaussent encore son éclat et donnent l'impression qu'il n'y a pas de devanture. Surtout que les portes d'entrée demeurent ouvertes lorsque le temps le permet. Cet hiver, un vestibule a de plus été prévu.

Par ailleurs, la façade de pierre à l'extérieur du magasin a été reconstruite selon ses moulures d'origine, de façon à conserver le cachet du quartier.

Unicité

Peter Simons, le propriétaire du magasin, croit que les gens apprécient le fait que les commerçants prennent soin du Vieux-Québec, afin qu'il ne devienne pas un «Disneyland touristique».

L'architecte Alain Lemay s'est dit très satisfait du nouveau décor du magasin de la côte de la Fabrique.

«Je suis content de ma décision, je n'ai aucun regret», soutient-il, même si le projet a pris «une envergure physique et financière plus importante que prévu». Il estime que les clients notent les efforts accomplis pour instaurer des environnements uniques, qui contrastent avec l'homogénéisation quasi épidémique des grandes surfaces.

L'agrandissement de la boutique de la côte de la Fabrique aura nécessité un investissement de sept à huit millions $ et plus d'un an de travail. Cet espace a abrité la première brasserie d'Amérique du Nord, puis plusieurs commerces.