«Il est bas, ferme, mais moelleux du siège, explique le lecteur professionnel. J'ai le dos bien tenu. Les appui-bras sont à la bonne hauteur, je peux y déposer mes notes. Il a de belles formes, il est esthétique. Et il est chaud: c'est important la chaleur quand tu passes de longues heures sans bouger.» Dans sa verrière, il bénéficie en outre de la lumière naturelle, un must pour les yeux d'un chroniqueur littéraire.

«Il est bas, ferme, mais moelleux du siège, explique le lecteur professionnel. J'ai le dos bien tenu. Les appui-bras sont à la bonne hauteur, je peux y déposer mes notes. Il a de belles formes, il est esthétique. Et il est chaud: c'est important la chaleur quand tu passes de longues heures sans bouger.» Dans sa verrière, il bénéficie en outre de la lumière naturelle, un must pour les yeux d'un chroniqueur littéraire.

C'est dans un petit fauteuil IKEA tout simple que le chroniqueur littéraire Didier Fessou préfère se livrer à ses 30 heures hebdomadaires de lecture. (Photo Érick Labbé, Le Soleil)

Les critères de confort pratico-pratiques énumérés par le collègue Fessou sont à peu près les mêmes que ceux, plus théoriques, de l'ergonome Martin Corbeil. «L'important est de varier les postures», affirme le jeune cofondateur de l'entreprise de Saint-Augustin, CGL Ergonomie. «L'être humain est conçu biomécaniquement pour le mouvement.»

Ainsi, les canapés modulaires du type Caméléon se prêtent très bien à la lecture, selon lui. On peut s'y asseoir un moment, s'étendre à demi, puis finir notre bouquin en position allongée. Tout lecteur devrait rechercher le confort à tout prix. «Moins tu en demandes à ton corps, plus tu laisses de ressources à ton cerveau», résume l'ergonome. En somme, si Didier Fessou n'est pas distrait par un torticolis ou par un engourdissement de la jambe, il sera plus concentré sur son livre.

Martin Corbeil lui conseille de s'activer au terme de chaque heure de lecture. «Allez prendre de l'eau, de l'air. Brassez un peu, sinon les déchets métaboliques s'accumuleront dans les muscles. Et le lendemain, vous vous réveillerez fatigué.»

Le bon choix

Donc, être assis épuise. Mais il y a pire: cette position peut causer l'apparition de varices, lorsque la circulation sanguine et nerveuse est inadéquate. Le choix d'un bon siège de lecture devrait être dicté, entre autres, par la longueur des cuisses et des mollets, ainsi que par votre creux poplité, cet espace derrière le genou par où transite tout le réseau de circulation.

Une chaise longue? «C'est très bien, si la tête est soutenue.» Et si c'est une chaise de patio, de grâce, mettez-lui un coussin. Un bon gros fauteuil El-Ran correctement incliné sied aussi à de délicieux tête-à-tête avec un bon livre. Et si votre fauteuil préféré est trop haut ou trop incliné vers l'arrière, déposez vos jambes sur un pouf. «Ça aidera à la circulation, explique Martin Corbeil. Et ça augmentera le volume de sang près du coeur.»

Le cuir est très seyant, mais il ne respire pas. Les fibres naturelles sont idéales. «La sueur doit absolument s'évaporer», mentionne-t-il.

La position idéale

Bien adossé et légèrement incliné vers l'arrière: c'est la position vers laquelle vous tendrez. Un dossier avec des reliefs anatomiques diminuera la compression des vertèbres et retiendra la charge du dos. L'assise ne doit être ni trop ferme, ni trop molle. Les appui-bras doivent être confortables et à la bonne hauteur, de façon à atténuer les efforts de l'épaule. À cet égard, les sièges de travail ergonomiques sont idéaux.

Viviane Truchon, de la Galerie du Meuble, n'en a que pour les fauteuils Stressless de la compagnie norvégienne Ekornes.

Viviane Truchon, conseillère à la Galerie du Meuble, n'en a que pour les fauteuils Stressless de la compagnie norvégienne Ekornes. Dans le magasin de la rue Courcelette, le squelette du meuble révèle une structure métallique flexible, dont les ressorts comblent les espaces lombaires au bas du dos, en position relevée. L'appui-tête est inclinable, si bien que le lecteur «ne regarde pas au plafond» lorsqu'il s'allonge. «C'est la Rolls Royce, décrète-t-elle. C'est le seul fauteuil recommandé en Amérique par l'Association des chiropraticiens.»

Pour un chroniqueur littéraire ou pour un lecteur boulimique, une tablette d'appoint, ajustable en hauteur et en angle, apparaît comme un accessoire vraiment utile. Celles d'Ekornes ont deux pivots dans le bas, pour retenir le livre.

La compagnie québécoise William propose également Le Condor, un fauteuil aux lignes contemporaines avec repose-pieds intégré. Moins massif que le Stressless, et en tissu plutôt qu'en cuir, il convient à tous les décors.

«L'ergonomie est toujours une question de compromis», résume Martin Corbeil. Compromis entre le prix que vous êtes prêts à payer pour un siège, l'espace dont vous disposez et la beauté du meuble convoité. «Plus on s'informe, plus c'est difficile d'acheter.»

Mais attention, plus c'est confortable, plus le risque de s'y endormir est grand.