(Rafah) Des centaines de personnes, détentrices de passeports étrangers, attendaient mardi au terminal de Rafah, dans la bande de Gaza, d’être évacuées vers l’Égypte depuis le territoire palestinien bombardé sans relâche par l’armée israélienne, a constaté un journaliste de l’AFP.

« Le poste-frontière de Rafah a ouvert ce matin et des dispositions sont en cours pour les départs », a confirmé à l’AFP Wael Abou Omer, un porte-parole de l’administration de la partie palestinienne du terminal.

Alors que les passages devaient commencer en début d’après-midi, de premières arrivées côté égyptien ont été observés par l’AFP, notamment une femme palestinienne blessée transférée sur une civière dans une ambulance égyptienne.  

Le porte-parole du terminal a évoqué une liste de 500 personnes autorisées à entrer en Égypte mardi.

PHOTO MOHAMMED ABED, AGENCE FRANCE-PRESSE

Rafah, le 7 novembre 2023

Devant le terminal, Farid Nawasra, un père de famille gazaoui détenteur d’un passeport russe, raconte qu’il attend depuis des jours d’être inscrit sur cette liste.

« Mes enfants ont vu des choses horribles, nous avons beaucoup souffert […] et on espère aujourd’hui qu’ils nous permettront de passer », a-t-il déclaré à l’AFP.

Pour Myrian Abu Chaaban, titulaire d’un passeport roumain, être parvenu jusqu’au terminal est un soulagement : « Je suis heureuse que nous ayons réussi à atteindre la frontière, parce que le chemin a été si mouvementé pour arriver ».

Trois journées d’évacuation ont déjà eu lieu entre mercredi et vendredi dernier, laissant sortir des dizaines de blessés palestiniens et des centaines de détenteurs de passeports étrangers.

Après une fermeture de deux jours, les départs à Rafah ont repris lundi.

PHOTO IBRAHEEM ABU MUSTAFA, REUTERS

Rafah, le 7 novembre 2023

« Hier lundi, 96 camions d’aide humanitaire sont arrivés » alors que « 19 blessés et un malade, et environ 200 personnes de nationalité étrangère sont également partis », a précisé à l’AFP le porte-parole du point de passage.

La bande de Gaza est pilonnée par les frappes aériennes israéliennes depuis le 7 octobre, lorsque le Hamas a mené une attaque d’une ampleur inédite en Israël, tuant 1400 personnes, en grande majorité des civils, selon les autorités.

Après un mois de guerre entre Israël et le mouvement islamiste au pouvoir à Gaza, plus de 10 000 personnes, également des civils pour la plupart, ont été tuées dans le territoire palestinien, selon le ministère de la Santé géré par le Hamas.

Des images satellites montrent des destructions au poste-frontière d’Erez, principal point de passage entre le nord de la bande de Gaza et le sud d’Israël, et fermé depuis le 7 octobre.

D’autres points de passage existent, mais ils sont habituellement dédiés au transport de marchandises, ou fermés depuis plusieurs années.

À titre exceptionnel, le poste-frontière de Karem Abou Salem (appelé Kerem Shalom du côté israélien) a été ouvert vendredi pour laisser entrer à Gaza des flots de travailleurs palestiniens, détenus en Israël depuis le début de la guerre.