(Berlin) Le chancelier allemand Olaf Scholz a appelé jeudi à voter pour défendre la « démocratie », alors que les agressions d’élus se multiplient dans le pays en campagne pour les élections européennes du 9 juin.

« Les attaques contre la démocratie nous concernent tous. On ne reste pas les bras croisés lorsque des élus […] sont brutalement attaqués, lorsque des affiches électorales sont détruites », a-t-il déclaré, dans un message vidéo diffusé jeudi pour la journée de l’Europe.

« La réponse que chacun d’entre nous peut donner est simple : allez voter ! », a ajouté M. Scholz, alors que le vote par correspondance a débuté dans le pays le plus peuplé de l’UE, pour les élections au Parlement européen.

La multiplication des violences, insultes, menaces contre le personnel politique est devenu un sujet de préoccupation majeure dans le pays ces derniers jours, après une série d’agressions d’élus.

Dernière en date : un homme a frappé mardi à la tête l’ancienne maire de Berlin, Franziska Giffey, une figure du parti social-démocrate (SPD) d’Olaf Scholz, alors qu’elle se trouvait dans une bibliothèque de la capitale allemande.  

Le cas le plus grave concerne l’eurodéputé Matthias Ecke, lui aussi du parti du chancelier, qui a été grièvement blessé la semaine dernière par quatre assaillants alors qu’il collait des affiches à Dresde, en Saxe, dans l’ex-RDA communiste.

Quatre suspects, âgés de 17 à 18 ans, sont visés par l’enquête sur ces violences. Selon la presse, ils ont tous des liens avec un groupe d’extrême droite.

Dans son allocution, le chancelier Scholz a fustigé le programme du parti d’extrême droite AfD, crédité de 15 % d’intentions de vote dans les sondages, en deuxième position derrière les conservateurs (CDU-CSU)

« Certains populistes demandent que l’Allemagne quitte l’Union européenne […] et d’autres encore veulent faire régresser l’UE. Quelle folie autodestructrice ! », a-t-il déclaré, une allusion au programme du parti, favorable à un référendum de sortie de l’UE.

« Notre Europe unie est trop précieuse pour être laissée à ceux qui veulent la détruire », a ajouté le chancelier.