(Londres) Avant d’être mis en circulation au mois de juin, les nouveaux billets de banque à l’effigie du roi Charles III sont présentés au public à partir de mercredi dans le cadre d’une exposition organisée à Londres par la Banque d’Angleterre.

Les quatre coupures – 5, 10, 20 et 50 livres sterling, visibles dans les locaux de la banque centrale, affichent un portrait du souverain rendu public en 2013 et approuvé par ce dernier en 2022 après la mort de sa mère Élisabeth II.

Celle-ci ayant régné pendant 70 ans sur le Royaume-Uni et ayant été son premier monarque à apparaître sur les billets, c’est « la première fois que le public assiste à une telle transition », souligne Jennifer Adam, la conservatrice du musée, auprès de l’AFP.

Ce changement inédit intervient à un moment particulier : le roi Charles III, qui a annoncé être atteint d’un cancer au début du mois, a renoncé à ses engagements publics pendant la durée de son traitement.  

Les billets à l’effigie d’Élisabeth II seront toujours valables, les nouveaux « remplaçant progressivement » ceux devenus trop « vieux et usés » avec le temps, selon Jennifer Adam.

« Il faudra donc attendre un certain temps » après leur mise en circulation, le 5 juin 2024, pour que ceux à l’effigie de Charles se diffusent largement.

Ces nouveaux billets seront aussi en polymère-plus résistant et à la texture plastique – et non pas en papier –comme les autres coupures émises au Royaume-Uni depuis 2016.

Remplacement progressif

Des pièces de monnaie avec la tête de Charles III, sur la base d’un portrait réalisé par le sculpteur britannique Martin Jennings, ont déjà été mises en circulation en décembre 2022 et sont provisoirement présentes dans cette exposition, « Future of money » (l’avenir de l’argent).

Celle-ci permet ainsi de découvrir, au cœur de cette institution qui émet des billets de banque depuis sa création en 1694, qu’Élisabeth II a été le premier souverain du Royaume-Uni à apparaître sur une coupure, à savoir, un billet d’une livre mis en circulation en 1960.

À partir de 1970, d’autres personnages historiques comme le premier ministre Winston Churchill (cinq livres), la fondatrice des écoles d’infirmières Florence Nightingale (dix livres), l’auteur William Shakespeare (vingt livres) et le mathématicien Alan Turing (50 livres) sont aussi apparus sur l’autre face.

Le musée de la Banque d’Angleterre abrite également en permanence des pièces de monnaie et des lingots d’or vieux de plusieurs siècles – au nombre d’environ 400 000 dans ses coffres – ainsi que les premiers billets de banque fabriqués à la fin du XVIIe siècle.  

Cette exposition, qui a lieu jusqu’en septembre 2025, relate aussi le désamour progressif pour l’argent liquide et l’essor de monnaies virtuelles ces dernières années.

Elle raconte le déclin de l’utilisation des billets de banque au Royaume-Uni, notant qu’ils ne constituent plus que 14 % des paiements en 2022 contre 55 % en 2011.

Selon le musée, ce chiffre pourrait encore tomber à 7 % d’ici à 2032. Le pays a perdu 15 000 distributeurs automatiques de billets et près de 2000 agences bancaires ces cinq dernières années.

Malgré cela, une loi a été votée l’année dernière visant à protéger l’accès à l’argent liquide car, même aujourd’hui, près d’un million de personnes n’ont pas de compte en banque.