(Kyiv) Des attaques de drones russes ont provoqué mercredi à l’aube d’importants dégâts sur les sites portuaires ukrainiens du Danube, des infrastructures devenues cruciales pour les exportations de céréales.

CE QU’IL FAUT SAVOIR

  • Les alliés de l’OTAN situés le long du front est en Europe s’inquiètent de plus en plus de la présence en Biélorussie de mercenaires du groupe Wagner ;
  • Londres a annoncé la nomination d’un nouvel ambassadeur à Moscou, Nigel Casey, dans un contexte de tensions entre le Royaume-Uni et la Russie ;
  • La France a accusé la Russie de faire délibérément courir un risque à la sécurité alimentaire mondiale en détruisant des infrastructures essentielles aux exportations de céréales ;
  • Le président russe Vladimir Poutine a demandé le soutien de son homologue turc Recep Tayyip Erdogan pour exporter ses céréales et contourner les sanctions occidentales ;
  • Le président turc a appelé son homologue russe Vladimir Poutine à éviter toute escalade dans le conflit avec l’Ukraine en mer Noire ;
  • La Russie a lancé des manœuvres navales impliquant une cinquantaine de navires et l’aviation dans la mer Baltique ;
  • Les attaques de la Russie contre l’infrastructure civile ukrainienne sur le Danube, à proximité de la Roumanie, sont inacceptables, a déclaré le président roumain Klaus Iohannis.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a lancé plus tard une mise en garde à son homologue russe Vladimir Poutine par téléphone, en lui demandant « de ne prendre aucune mesure risquant de provoquer une escalade des tensions » en mer Noire.

Il a aussi souligné « l’importance » de l’accord céréalier duquel Moscou s’est retiré en juillet, qu’il considère comme un « pont pour la paix », selon la présidence turque.

Selon le Kremlin, Vladimir Poutine a de son côté demandé le soutien de Recepp Tayyip Erdogan pour exporter les céréales russes, tout en réitérant son refus de relancer l’accord avec l’Ukraine.

Deux ports fluviaux ukrainiens frontaliers de la Roumanie, Reni et Izmaïl, dans la région d’Odessa, sont devenus la principale voie de sortie des produits agricoles ukrainiens depuis que Moscou a mis fin à cet accord qui permettait à Kyiv d’exporter ses céréales en dépit de la guerre.

Ceux-ci sont donc devenus une cible pour Moscou et dans la nuit de mardi à mercredi, c’est Izmaïl qui a été frappé selon l’armée, qui a diffusé des images d’installations encore fumantes au petit matin. Le 24 juillet, Reni avait déjà subi les bombardements russes.

Le procureur général d’Ukraine a indiqué dans un communiqué que « les installations portuaires et l’infrastructure industrielle sur le Danube » ont été touchées, endommageant notamment un élévateur, des hangars de céréales, des bâtiments administratifs et des entrepôts.

Aucune victime n’est cependant à déplorer, selon le gouverneur de la région, Oleg Kiper.

Les autorités ukrainiennes ne donnent que très peu d’informations et d’accès aux ports du Danube du fait de leur caractère stratégique, si bien qu’il n’était pas possible de dire mercredi à quel point les exportations allaient être affectées.

Les « attaques continues de la Russie contre l’infrastructure civile ukrainienne sur le Danube, à proximité de la Roumanie, sont inacceptables », a réagi mercredi le président roumain Klaus Iohannis sur Twitter, récemment rebaptisé « X », dénonçant des « crimes de guerre ».

« Le monde doit réagir », a lancé son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, dénonçant « les terroristes russes (qui) frappent à nouveau les ports, les céréales et la sécurité alimentaire mondiale ».

Avant d’attaquer les ports du Danube, les forces russes avaient frappé ces dernières semaines les ports ukrainiens de la mer Noire, particulièrement Odessa, d’où étaient auparavant exportées les céréales ukrainiennes.

Attaque contre Kyiv

La défense aérienne ukrainienne a abattu une quinzaine de drones qui se dirigeaient vers Kyiv dans la nuit de mercredi à jeudi, a annoncé le chef de l’administration militaire de la capitale, Serguiï Popko.

Les forces ukrainiennes « ont détecté et détruit près de 15 cibles aériennes » à l’approche de Kyiv, a indiqué M. Popko sur Telegram, précisant qu’il s’agissait de drones explosifs « Shahed ».

« Selon les informations disponibles pour le moment, il n’y a eu ni victime ni dégât dans la capitale », a-t-il ajouté.

L’alerte aérienne, la 820e à Kyiv depuis le début de l’invasion russe en février 2022, a duré trois heures, a précisé M. Popko.

Moscou fait régulièrement pleuvoir sur les arrières ukrainiens des drones explosifs de type « Shahed » de fabrication iranienne.

La nuit précédente, l’armée ukrainienne avait affirmé avoir abattu plus de dix drones dans le ciel de la capitale. La chute de débris avait causé de légers dégâts matériels, mais aucun blessé.