(Kyiv) Au moins cinq civils ont été tués mardi et 16 blessés dans des frappes russes à Kherson, une ville du sud de l’Ukraine reconquise par l’armée ukrainienne en novembre, ont annoncé mardi les autorités locales.

Un premier bilan qui faisait état de six morts et 12 blessés a ensuite été révisé par l’administration municipale, qui l’a établi à « cinq personnes tuées et 16 hospitalisées ».

« Juste pendant le discours du dictateur sanguinaire Poutine, l’ennemi a frappé des bâtiments d’habitation, des infrastructures essentielles » avait d’abord annoncé sur Telegram le porte-parole du commandement régional Sud de l’armée ukrainienne, Vladislav Nazarov.

Il a ajouté qu’un hôpital, une garderie, « le marché local et les transports publics avaient été bombardés », dénonçant le fait qu’« au milieu de la rue, dans leurs propres maisons et sur leurs lieux de travail, des civils de Kherson ont été tués et blessés ».

Selon Oleksandre Prokoudine, le chef de l’administration militaire régionale de Kherson, les troupes russes ont visé la ville avec des lance-roquettes multiples Grad et 20 explosions ont été recensées.

Les images diffusées après cette frappe montrent des corps, l’un recouvert par une bâche pour le cacher, gisant au sol à proximité d’un arrêt de bus et un supermarché détruit.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rapidement condamné cette attaque.  

« L’armée russe tire massivement sur Kherson. Une fois de plus, elle tue sans pitié la population civile », a-t-il dénoncé, ajoutant que « le monde n’a pas le droit d’oublier un seul instant que la cruauté et l’agression russes ne connaissent pas de limites ».

Les tirs russes sur la région de Kherson sont réguliers depuis le retrait des troupes de Moscou de la cité du même nom mi-novembre dernier.

Intérêt prudent pour le plan de paix de la Chine

Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kuleba a manifesté mardi un intérêt prudent pour le plan de paix préparé par la Chine, tout en appelant Pékin à ne pas aider la Russie à saper « l’intégrité territoriale » de l’Ukraine.

Le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi était attendu mardi à Moscou, après avoir rencontré M. Kuleba durant la conférence sur la sécurité organisée à Munich (Allemagne).

« Il m’a fait part des éléments clés du plan de paix chinois », a expliqué le ministre ukrainien devant la presse à Bruxelles, après une réunion avec le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg et le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

« Nous attendons de recevoir ce texte pour l’étudier en détail, parce qu’on ne peut tirer de conclusions après seulement une présentation orale. Une fois le document reçu, nous l’examinerons en profondeur et tirerons nos propres conclusions », a-t-il ajouté.

Dmytro Kuleba a rappelé la formule de paix en dix points proposée par le président Volodymyr Zelensky. « Nous pensons qu’il s’agit d’une voie à suivre, complète, concise et efficace », a-t-il soutenu.

« Je pense qu’il y a un élément commun à l’Ukraine et à la Chine : le principe d’intégrité territoriale », a-t-il affirmé. « Ce n’est pas seulement un élément, c’est une pierre angulaire », a-t-il affirmé.

« Tout ce que la Chine a fait et fera dans le contexte de l’agression russe contre l’Ukraine, si nous mettons de côté la rhétorique politique et examinons les actions, devrait viser à défendre le principe de l’intégrité territoriale », a-t-il insisté.

« Si un pays du monde aide la Russie à détruire l’intégrité territoriale de l’Ukraine, alors le message est clair : n’importe qui d’autre peut le faire dans n’importe quelle autre situation spécifique, dans le monde », a-t-il averti.

Lors d’une conférence de presse à Pékin mardi, le ministre chinois des Affaires étrangères Qin Gang a déclaré que Pékin était « profondément préoccupé par le fait que le conflit s’intensifie et même devient incontrôlable ».

La Chine a promis de publier sa proposition de « solution politique » cette semaine, à temps pour le premier anniversaire de l’invasion d’Ukraine par la Russie le 24 février 2022.

La Belgique enquête sur la présence d’un navire-espion russe en Mer du Nord

La Belgique a ouvert une enquête sur les activités d’un « navire espion » russe repéré en novembre dans des zones où se trouvent des parcs éoliens, des gazoducs sous-marins et des câbles de communication, a annoncé mardi le ministre de la Mer du Nord Vincent Van Quickenborne.

« Nous ne connaissons pas les motivations exactes de ce navire russe, mais ne soyons pas naïfs. Surtout s’il se comporte de manière suspecte à proximité de nos parcs éoliens, de nos gazoducs et câbles de données sous-marins et d’autres infrastructures critiques », a souligné le ministre dans un communiqué.

« Nous prenons les mesures nécessaires pour mieux les sécuriser », a-t-il assuré.

« Le passage de ce navire s’inscrit sans aucun doute dans le contexte plus large de la guerre en Ukraine », a-t-il estimé.

« Vu le comportement suspect du navire, qui naviguait sans AIS (Automatic Identification System), un système de sécurité obligatoire qui permet de connaître automatiquement l’identité des navires, une enquête a été lancée par le Carrefour d’information maritime », a indiqué le ministre.

Ce navire avait déjà été repéré dans les eaux néerlandaises, a indiqué lundi le service de renseignement et de sécurité militaire néerlandais (MIVD).