(Londres) L’inspecteur en chef des prisons britanniques a dénoncé lundi les conditions « inacceptables » de détention de migrants à l’aéroport de Luton, près de Londres, s’inquiétant en particulier pour les enfants placés « dans des salles d’attente surpeuplées ».

Le gouvernement conservateur britannique a fait de la lutte contre l’immigration irrégulière une de ses priorités et a promis d’expulser davantage de migrants.  

Le Parlement a voté la semaine dernière une loi très controversée permettant d’expulser au Rwanda des migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni.  

La plupart des aéroports britanniques ont des centres de détention de courte durée où sont placées les personnes qui viennent d’entrer au Royaume-Uni à bord d’un avion ou qui viennent d’autres centres, avant d’être expulsées.  

Au total, 17 445 migrants ont été placés dans ces centres entre juin et novembre 2023.  

Près de 3000 personnes ont été envoyées sur cette période dans celui de l’aéroport de Luton, au nord de Londres, en faisant ainsi le plus important pour l’Angleterre et le Pays de Galles.  

Dans son rapport rendu public lundi, l’inspecteur en chef des prisons, Charlie Taylor, écrit que « le défi le plus urgent pour le ministère de l’Intérieur est de trouver une solution aux conditions inacceptables à Luton ».

Ce centre, qu’il a inspecté en janvier, « n’était tout simplement pas en mesure de faire face aux demandes qui lui étaient adressées », explique-t-il. « Nous étions particulièrement inquiets de constater que les enfants étaient placés dans des salles d’attente surpeuplées avec des adultes n’ayant aucun lien de parenté avec eux », s’inquiète l’inspecteur.

Les migrants sont détenus « beaucoup trop longtemps » dans des installations mal équipées pour de longs séjours, critique-t-il.

M. Taylor signale que les conditions de détention varient d’un centre à un autre, prenant l’exemple du nouveau centre de Manchester dont les installations « offrent un environnement bien conçu et raisonnablement confortable ».  

Il note par ailleurs que, alors que les migrants ne devraient demeurer que quelques heures dans ces centres, plus d’un quart y sont restés pendant plus de 12 heures. Près de 600 personnes, dont six enfants, y ont été retenues pendant plus de 24 heures.

En réaction à ce rapport, le ministère de l’Intérieur a affirmé travailler « pour que la durée de la détention dans les centres soit la plus courte possible ».

« Les personnes détenues le sont dans des conditions sûres et décentes et nous avons amélioré les installations et le soutien médical au cours des dernières années », a-t-il affirmé.